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L'impact sur l'économie n'est pas négatif

Tout en confirmant ce qui a été déjà dit à propos d'un improbable impact de la crise financière internationale sur le secteur bancaire marocain, l'ancien ministre des Finances, Fathallah Oualalou, économiste et expert dans le domaine financier, est allé plus loin en affirmant que le Maroc pourra même en profiter aussi bien sur le plan financier qu'en termes de l'économie réelle.

L'impact sur l'économie n'est pas négatif
Intervenant lors d'une conférence donnée jeudi dernier au Club diplomatique marocain sur le thème «La crise financière et les transformations en perspective», F. Oualalou a expliqué que le secteur bancaire marocain n'a pas de liens forts sur le plan international et que surtout «on n'a pas de banques qui ont acquis des titres sur le marché américain». En fait, selon l'ancien argentier du Royaume, l'impact de cette crise sur les économies n'est pas forcément négatif, puisqu'il est tributaire de la capacité de chaque pays à y faire face. Tout en notant que les banques privées marocaines ont des implantations en Europe afin de drainer les épargnes des Marocains résidant à l'étranger et aussi en Afrique pour mener des opérations commerciales, F. Oualalou a souligné, toutefois, la nécessité de mener une analyse «sereine» et d'évaluer les points forts et les points faibles de l'économie nationale.

Pour le moment, l'économie se montre solide face à ces turbulences. En effet, affirme-t-il, le Royaume maîtrise l'inflation au Maroc et ses trois secteurs clés, en l'occurrence le secteur bancaire, celui des assurances et le marché financier, connaissent une «situation saine» sur le plan organisationnel, ajoutant que le Royaume constitue «un modèle» dans ce domaine au niveau de la région arabe et de la Méditerranée. Sur le plan de l'économie réelle, le Maroc pourra être affecté par la crise à moyen terme, selon M. Oualalou. Par ailleurs, revenant sur l'actuelle tempête financière qui secoue les marchés, il a souligné que les évènements de 2008 ont accéléré le passage à «un monde multipolaire et hétérogène», estimant que cette crise financière est la plus importante depuis 1929.

S'agissant de sa genèse, M. Oualalou a signalé que cette crise est le produit d'une «adhésion aveugle» à l'idéologie libérale qui refusait tout contrôle et toute régulation. A ce sujet, il est à souligner, rappelle-t-il, que la politique économique américaine a été bâtie au cours des dernières années sur une «stratégie d'endettement abusif» pour entretenir la croissance. En fait, explique-t-il, depuis 30 ans, cette stratégie «qui croyait aveuglément en l'autorégulation» a été à l'origine de la création de multiples produits financiers qui accompagnaient l'endettement des particuliers et des entreprises. Ce laisser-aller est arrivé à son paroxysme en 2007, a-t-il rappelé, avec les crédits hypothécaires accordés aux familles et garantis par des hypothèques immobilières dont la valeur a augmenté de façon démesurée, ce qui a conduit au surendettement de leurs détenteurs.
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Réhabilitation de l'Etat

Il est à noter que les crédits «subprimes» sont des créances accordées par des institutions financières sans liaison avec le niveau, souvent limité, des revenus des familles. Leur période d'exigibilité était de 30 ans et leurs taux d'intérêt variable, très bas les 3 premières années, s'élevaient considérablement par la suite, étouffant la solvabilité des débiteurs.

S'agissant du Plan «Paulson», du nom du secrétaire d'Etat au Trésor, adopté par les Etats-Unis pour prendre en charge les créances douteuses des banques et éventuellement les recapitaliser pour leur permettre d'améliorer leurs bilans, M. Oualalou a estimé que les USA étaient dans l'obligation d'entériner ce plan pour éviter une déroute qui toucherait non seulement les banques et les institutions financières américaines, mais l'ensemble du système financier mondial. Parmi les conclusions du conférencier à ce sujet, c'est qu'on assiste à des changements majeurs dans la gestion de l'économique.

Le capitalisme appelle à une réhabilitation de l'Etat. Et en dernière analyse, cette crise débouchera, entre autres, par des nationalisations, «mais, ce qui est sûr, c'est que, à moyen terme, de grands changements s'effectueront et des transferts de pouvoir se feront au niveau de la décision.
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