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L'atonie en perspective

En tant que composante principale de la demande, la contribution de la consommation des ménages serait substantielle, mais en matière de niveau de vie des ménages, elle ne représenterait qu'un rattrapage et une légère compensation des pertes de pouvoir d'achat encourues une année auparavant.

L'atonie en perspective
Ainsi tirant bénéfice du nivellement relatif prévu de l'activité et profitant du redressement sensible de la production agricole, la consommation finale des ménages, devrait s'accroître modérément en valeurs courantes d'environ 8,5%. De fait, le cycle baissier de la croissance qui semble se profiler l'horizon s'explique essentiellement par le ralentissement de la demande. Celle dite intérieure liée à la FBCF (Formation brute de capital fixe) présente, en effet, un profil assez mitigé.

Certes, l'évolution de l'investissement demeure encore assez soutenue sous l'impulsion non seulement des efforts entrepris par l'Etat en matière de développement des infrastructures de base, mais aussi du dynamisme de nombre d'activités relevant des secteurs de l'industrie, de la construction, du commerce et des services. Mais en dépit de cette tendance positive des investissements, le principal trait caractéristique du cycle conjoncturel qui s'annonce pour les mois à venir est celui de l'affaiblissement de la demande globale sous l'effet aussi bien de la consommation des ménages que des exportations. Une relative démarcation par rapport à l'an passé est donc attendue, puisqu'en 2007 le bilan économique, rappelle le HCP, s'est soldé par un sensible raffermissement des différentes composantes de la demande intérieure et particulièrement la FBCF, dont la contribution à la croissance globale, à prix courant, a atteint 3,9 points.

La demande des entreprises s'est favorablement comportée malgré un renchérissement des coûts des facteurs et certaines difficultés d'approvisionnement de l'extérieur. Elle a été soutenue essentiellement par la vitalité des investissements en construction, en matériels et en outillages.


Près de 66% des industriels ont réalisé des dépenses d'investissement principalement pour l'extension de leur capacité de production et le remplacement du matériel existant. Les importations de produits finis d'équipement se sont renforcées de 19,4% et le recours aux crédits à l'équipement s'est consolidé de 31,5%. Dans le même sillage, les investissements directs étrangers ont progressé de 39,5%, profitant particulièrement au tourisme, à l'immobilier et aux industries de transformation. Pour sa part, les dépenses de consommation des ménages résidents ont profité, au cours de l'année 2007, d'un raffermissement de leurs revenus consécutivement au renforcement de 15,1% des transferts des MRE et à l'amélioration de l'offre d'emplois rémunérée, dont la hausse a atteint 3,3%, par rapport à 2006.

Cette évolution a été confortée par la progression de 41,6% des crédits à la consommation, dans un contexte de baisse des taux d'intérêt et d'une inflation contenue à 2%, contre 3,3% en 2006. Parallèlement, la consommation domestique a été renforcée par la hausse de 71,3% des importations d'alimentation, de boissons et de tabac. Au premier trimestre 2008, la demande intérieure a évolué dans une conjoncture marquée par des perspectives de reprise de la croissance économique nationale, une amélioration des revenus des entreprises et des ménages, une poursuite du dynamisme des investissements et un renforcement des dépenses publiques.

Ces dernières ont été impulsées par l'affermissement des dépenses en biens et services, dont la hausse a atteint, à fin février, 17,1%, en variation annuelle. Dans le même sillage, la demande domestique a progressé, au premier trimestre, à un rythme relativement plus soutenu qu'en 2007, sous-tendue par une amélioration du revenu disponible des ménages, notamment ruraux, et une évolution favorable du marché du travail, parallèlement à une hausse de 39,9% des crédits à la consommation, à fin mars 2008. Cependant, cette performance a été atténuée par la progression de 4,5% de l'inflation alimentaire, induite par la hausse des prix de certaines denrées de base. La consommation des ménages en produits manufacturés, en particulier, agroalimentaires s'est ainsi ralentie. En revanche, la consommation des autres produits industriels, de services marchands et de produits importés est restée soutenue. Les importations des biens de consommation ayant augmenté de 11,3%, à fin mars 2008. Pour leur part, les achats de voitures neuves se sont appréciés de 17,5%, à fin février, et ont profité aussi bien aux véhicules fabriqués au Maroc que ceux importés.

La FBCF a bénéficié, au premier trimestre 2008, d'une conjoncture favorable à l'investissement, confortée par l'affermissement, observé au quatrième trimestre 2007, des carnets de commandes. Les chefs d'entreprise ont, d'ailleurs, anticipé une légère amélioration du climat des affaires dans l'industrie et dans le BTP. Dans l'ensemble, l'assouplissement des procédures d'investissement a soutenu le mouvement des créations d'entreprises, comme le révèle la hausse de 5% des certificats négatifs délivrés par l'OMPIC, à fin mars.

Grosso modo, et par rapport à 2007, il s'agira beaucoup plus d'un simple rattrapage. Au chapitre de la demande globale et en regard des performances de l'activité de production et de la reprise de l'offre interne représentées par une évolution du PIB de 10,2% en valeurs nominales, les investissements publics et privés devraient jouer le rôle de principal ressort de la croissance. Ce scénario prévisionnel suppose, en effet, un dynamisme soutenu de l'investissement, la formation brute de capital fixe enregistrerait un taux d'accroissement en valeurs courantes de l'ordre de 15%. Bien qu'amoindrie en termes réels puisqu'elle ne représenterait que 10,5%, cette progression de l'investissement serait symptomatique du retournement de tendance pressenti et du tournant annoncé.
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Options et potions

Dans le but de préserver les acquis de croissance en réduisant l'écart entre la production prévue et son niveau potentiel, les options de politique économique qui s'offrent aux pouvoirs publics se ramènent pour l'essentiel à la redynamisation de la demande. Ces options s'avèrent d'autant plus appropriées dans la conjoncture présente que l'un des facteurs ayant le plus pesé sur le comportement de demande des ménages est celui de la perte de pouvoir d'achat.

Le pouvoir d'achat des ménages a en effet subi une nette détérioration lors de l'exercice précédent en raison non seulement de la faible évolution des revenus liée aux contre-performances de l'activité, mais aussi à la nette reprise des tensions inflationnistes ayant affecté plus particulièrement les produits de base. La relance de l'activité peut par conséquent, et en l'absence d'une dynamique endogène au système économique à travers les mécanismes des stabilisateurs automatiques, être envisagée au moyen d'actions volontaires visant le soutien au pouvoir d'achat et à l'activité.
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