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Le réel enjeu de l'artisanat

De par le nombre important des artisans, la diversité des produits et la richesse du savoir-faire transmis de génération en génération par des mâallems artisans, l'artisanat constitue dans la province d'El Jadida un secteur économique vital et une opportunité de développement à dynamiser et à mettre en valeur.

Le réel enjeu de l'artisanat
C'est pourquoi la chambre d'artisanat d'El Jadida déploie de grands efforts pour sauvegarder et préserver l'artisanat des Doukkala.
Créée au début de l'année 1997 conformément aux dispositions du Dahir n° 1-63-194 du 28 Juin 1963 formant statut des chambres d'artisanat, celle d'El Jadida a pour mission en premier lieu d'organiser et de représenter les artisans. Cet établissement public, présidé par Hadj Lasri et qui regroupe 19 membres, jouit de l'autonomie financière et administrative, et exerce ses attributions sous la tutelle du département de l'Artisanat qui relève du ministère du Tourisme.

Cette chambre, qui est animée par une assemblée générale et gérée par un bureau composé d'artisans élus par leurs pairs dans les circonscriptions territoriales rurales et municipales, a pour attributions: l'octroi des titres d'artisans qui répondent aux critères requis et ce, par le biais de carte d'identité d'artisan, l'organisation des métiers de l'artisanat, par le biais de l'encadrement des artisans dans le cadre de coopératives et d'associations professionnelles afin qu'ils soient actifs aussi bien dans le domaine de l'artisanat d'art et de production que dans l'artisanat de service, le soutien et l'aide aux artisans auprès des institutions financières pour l'obtention des crédits, l'organisation de séminaires de formation dans divers domaines au profit des artisans, la lutte contre l'analphabétisme des adultes, l'organisation, chaque été à El Jadida et Azemmour, de foires de l'art traditionnel doukkali en particulier et marocain en général, l'organisation des salons dans la commercialisation du produit artisanal sur le plan national en se basant sur la publicité et la communication à travers les moyens audiovisuels modernes, la participation des artisans et entreprises de l'artisanat à des manifestations commerciales à travers le Royaume du Maroc, la formation professionnelle pour les jeunes qui ne désirent pas continuer leur formation dans les écoles relevant de l'Éducation nationale et l'encouragement des opérateurs économiques à investir dans le domaine de l'artisanat.

Selon Hadj Lasri, président de la chambre d'artisanat d'El Jadida, «la province d'El Jadida renferme, en effet, un potentiel important et varié d'arts traditionnels qui y sont affirmés travers les âges relevant l'originalité de la Civilisation Marocaine et son patrimoine culturel et ralliant la particularité et l'innovation. La province s'identifie avec son patrimoine artisanal dont les œuvres d'art sont d'une beauté saisissante. L'art traditionnel doukkali jouit d'une réputation inégalable grâce au tissage traditionnel connu sous le nom de la «kharqua Assaïssiya», la broderie de la ville d'Azemmour qui a également un grand renom grâce à ses compositions harmonieuses et ses assortiments de couleurs somptueuses, inspirent les stylistes de la haute couture, la poterie rurale de Sebt Douib bien qu'elle soit simple, comporte surtout des ustensiles aussi bien culinaires que décoratifs. N'est- ce pas également de ce génie propre à la ferronnerie d'art, assimilant les courants, d'expansion occidentale qui reflète son aspect authentique au niveau de l'ameublement et du bâtiment traditionnel. El Jadida est aussi le berceau des couturiers traditionnels. Ces artisans exercent le métier de la couture manuelle.

Ils confectionnent surtout les «Djellaba». La province compte des milliers d'artisans couturiers, la majorité des commanditaires et intermédiaires marocains spécialisés dans le commerce des «Djellaba» s'approvisionnent de la banlieue de la ville d'El Jadida. Englobant les métiers les plus représentatifs dans le travail du tissu (broderie, peinture sur soie), de l'argile (poterie), du tissage et de la couture (tapisserie, habit traditionnel), du fer (ferronnerie)…, la chambre d'artisanat d'El Jadida ne cesse de déployer tous les efforts nécessaires dans le but de créer une dynamique au sein de l'artisanat dans son ensemble afin d'harmoniser les efforts et les activités pour une meilleure productivité. Ainsi, depuis son élection en tant que président de cette chambre, Hadj Lasri travaille d'arrache pied pour la revalorisation de techniques traditionnelles qui représentent un réel enjeu pour permettre un développement durable à des zones rurales en particulier.

Un facteur non négligeable pour la promotion de ces zones à la fois en termes socio-économiques et culturels. Ainsi, les métiers d'art et d'artisanat pour les femmes de la Zaouiya de Sebt Saïss et des couturiers et des potiers de Sebt Douib sont révélateurs des capacités de créativité permettant de répondre à des usages personnels et familiaux quotidiens, mais aussi à des impératifs économiques, professionnels et financiers pour un développement intégré et durable de ces zones.
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«Dar Lamâalma Assaïssiya»

«Dar Lamâalma Assaïssiya», selon Hadj Lasri, est un écomusée situé à Sebt Saïss. C'est un espace culturel dont la vocation est de sauvegarder la tradition du tissage d'une étoffe très originale connue sous le nom de la « kharqua Assaïssiya». Cette appellation se confond avec celle de la Zaouiya de Saïss, un centre spirituel situé à quelques kilomètres de la ville d'El Jadida. Les origines de l'étoffe «kharqua Assaïssiya» remontent très loin dans le temps. Au début, l'étoffe était tissée exclusivement en laine, et ce n'est qu'a partir du XVIe siècle que la soie a été introduite dans le tissage du Saint Moulay Abdellah Ben Hssaïn El Mghari afin de développer un tissage de qualité à même de concurrencer les tissus qui étaient importés et commercialisés par les commerçants portugais.

L'originalité de l'étoffe «kharqua Assaïssiya» émane de la manière dont est préparée la laine utilisée dans le tissage et de son mixage avec les fils en soie pour donner lieu à un travail artistique sur un tissu d'une extrême finesse.
Chez les Femmes Saïssiyates, le tissage est un héritage légué de mère à fille.
C'est aussi un savoir-faire et un secret que les femmes ont su garder et conserver durant des siècles. L'écomusée permet au visiteur de découvrir le processus technique intégral relatif à la préparation de la matière première. Il s'agit de la sélection de la peau lainée, du lavage de la laine brute, du délainage, peignage, filage, dévidage, lavage des écheveaux, blanchiment, renvidage et dévidage du fil et de l'ourdissage.
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