Le Maroc vient de perdre, en l'espace de quelques jours, trois personnalités marquantes. Pour être aujourd'hui décédés à un âge qui dépasse les 70 ans, ces trois acteurs majeurs de la vie nationale n'en laissent pas moins leurs empreintes indélébiles et leurs traces sur lesquelles bien des générations marcheront encore et - nous le souhaitons - s'en inspireront. Il s'agit de Abdelouahab Benmansour, historiographe du Royaume, Mustapha Oukacha, président de la Chambre des conseillers et El Ghali Berrada, industriel à l'origine mais devenu par la suite un bienfaiteur engagé. Ils étaient d'origines différentes, exerçaient des métiers divers, mais avaient cependant un trait commun distinctif : être des «hommes de bien», pour reprendre l'expression du philosophe antique, Sénèque.
L'âge n'avait pas de poids chez les trois hommes, mobilisés chacun dans son domaine public ou privé. Ils étaient emblématiques et connus jusque dans leur discrétion cultivée et leur mutisme courtois, pour ne pas dire leur «effacement» volontaire et appuyé, porté comme un blason. Abdelouahab Benmansour, historiographe du Royaume n'avait pas son égal en finesse et en pudeur. Sa culture, vaste et immense, n'avait d'égale que sa volonté affichée de mettre son savoir au service de son pays et de la Monarchie qu'il n'a cessé de servir et auquel il était identifié. Mustapha Oukacha était à sa manière, et de l'autre côté de la scène, le fidèle du terroir, le Casablancais qui aura porté le patriotisme comme une marque.
Président de la Chambre des conseillers, il aura imprimé un style bien à lui à l'activité d'une seconde Chambre qui reflète la force et la jeunesse de notre démocratie. Quant à El Ghali Berrada, grand mécène qui a choisi le terrain de la proximité, il était l'homme du bien et du bienfait, aussi entièrement engagé et dévoué dans la politique sociale que peuvent l'être des institutions. Il mettait son énergie à soulager les populations souffrantes par ses dons et sa présence. Un archétype du Marocain enraciné dans la tradition et la culture de la solidarité islamique.
C'est en 1956, à l'aube même de l'indépendance du Royaume que Abdelouahab Benmansour, né trente six ans auparavant à Fès, a regagné le Maroc pour intégrer le Cabinet du Libérateur de la nation, feu S.M. Mohammed V. Il deviendra directeur de Cabinet de feu S.M. Hassan II quelques années plus tard, conservateur au Mausolée Mohammed V et en même temps directeur des Archives royales. Il était également membre fondateur de l'Académie du Royaume et l'auteur d'une série d'ouvrages sur le Maroc.
Pour sa part, Mustapha Oukacha assumait, alors que la démocratie marocaine en était à ses balbutiements, plusieurs fonctions, dont celles notamment de la présidence d'une commune rurale à Benslimane, de la Chambre d'agriculture de Casablanca-Settat-Benslimane, de député de Settat, de la vice-présidence et de la présidence de la 2e Chambre à partir de l'année 2000. Entre autres activités, il présidait le complexe de bienfaisance Ben Msick-Sidi Othman et de l'Association de prise en charge des insuffisants rénaux à Ben Msik.
Pour autant, le parcours d'El Ghali Berrada n'en divergeait pas. Il incarnait le mécénat dans sa profondeur et sa pleine et réelle dimension humaniste. Et les populations de Hay El Hassani, entre autres, lui doivent reconnaissance et admiration. En 2001, il avait construit un hôpital moderne pour la ville, d'une capacité de 110 lits dont plus de 300.000 personnes bénéficient, en termes de soins et d'encadrement médical. Cette œuvre nouvelle de mécénat venait à vrai dire s'inscrire dans le sillage d'une belle autre qui l'avait précédée en 1997. Celle de l'hôpital Moulay Youssef, dans la médina de Casablanca, que feu El Ghali Berrada avait remis à neuf. La santé, l'enseignement et l'action sociale. Depuis vingt ans, en effet, El Ghali Berrada en avait fait les trois axes de prédilection.
Il a financé et construit un important Centre de recherches à la Faculté des sciences juridiques et économiques de Casablanca, capable d'accueillir quelque 1.000 étudiants, où ils se retrouvent, faute de rentrer «chez eux» entre midi et 14 heures, mais aussi parce que les moyens de transports sont élevés. Il a édifié à Sidi Moumen un important Centre social, portant le nom de son épouse Oum Kaltoum, qui abrite plus de 700 personnes, enfants des rues, femmes célibataires, battues et en situation de précarité aggravée. Il n'avait de cesse de contribuer au développement de la cité, en contribuant ardemment à la lutte contre la pauvreté.
Leur âme dort en paix ! La nuit est venue les couvrir sans jamais éclipser une force, la leur, qui rayonne encore sur la matérialité des choses qu'ils ont, chacun à sa manière et avec son propre «modus operandi», laissées aux générations suivantes. Un exemple d'engagement, un patriotisme farouche pour leur pays, l'irréductwible attachement à la Monarchie. Mustapha Oukacha, Abdelouahab Benmansour et El Ghali Berrada – que Dieu les ait en Sa Sainte Miséricorde - sont décédés dans la séwrénité totale d'avoir accompli leur devoir, en étant rien devant l'éternité et l'assumant devant le tohu-bohu de la vie, mais en étant soi, c'est-à-dire eux-mêmes d'abord et toujours : ici- bas, de vraies figures du Maroc. In Memoriam…
L'âge n'avait pas de poids chez les trois hommes, mobilisés chacun dans son domaine public ou privé. Ils étaient emblématiques et connus jusque dans leur discrétion cultivée et leur mutisme courtois, pour ne pas dire leur «effacement» volontaire et appuyé, porté comme un blason. Abdelouahab Benmansour, historiographe du Royaume n'avait pas son égal en finesse et en pudeur. Sa culture, vaste et immense, n'avait d'égale que sa volonté affichée de mettre son savoir au service de son pays et de la Monarchie qu'il n'a cessé de servir et auquel il était identifié. Mustapha Oukacha était à sa manière, et de l'autre côté de la scène, le fidèle du terroir, le Casablancais qui aura porté le patriotisme comme une marque.
Président de la Chambre des conseillers, il aura imprimé un style bien à lui à l'activité d'une seconde Chambre qui reflète la force et la jeunesse de notre démocratie. Quant à El Ghali Berrada, grand mécène qui a choisi le terrain de la proximité, il était l'homme du bien et du bienfait, aussi entièrement engagé et dévoué dans la politique sociale que peuvent l'être des institutions. Il mettait son énergie à soulager les populations souffrantes par ses dons et sa présence. Un archétype du Marocain enraciné dans la tradition et la culture de la solidarité islamique.
C'est en 1956, à l'aube même de l'indépendance du Royaume que Abdelouahab Benmansour, né trente six ans auparavant à Fès, a regagné le Maroc pour intégrer le Cabinet du Libérateur de la nation, feu S.M. Mohammed V. Il deviendra directeur de Cabinet de feu S.M. Hassan II quelques années plus tard, conservateur au Mausolée Mohammed V et en même temps directeur des Archives royales. Il était également membre fondateur de l'Académie du Royaume et l'auteur d'une série d'ouvrages sur le Maroc.
Pour sa part, Mustapha Oukacha assumait, alors que la démocratie marocaine en était à ses balbutiements, plusieurs fonctions, dont celles notamment de la présidence d'une commune rurale à Benslimane, de la Chambre d'agriculture de Casablanca-Settat-Benslimane, de député de Settat, de la vice-présidence et de la présidence de la 2e Chambre à partir de l'année 2000. Entre autres activités, il présidait le complexe de bienfaisance Ben Msick-Sidi Othman et de l'Association de prise en charge des insuffisants rénaux à Ben Msik.
Pour autant, le parcours d'El Ghali Berrada n'en divergeait pas. Il incarnait le mécénat dans sa profondeur et sa pleine et réelle dimension humaniste. Et les populations de Hay El Hassani, entre autres, lui doivent reconnaissance et admiration. En 2001, il avait construit un hôpital moderne pour la ville, d'une capacité de 110 lits dont plus de 300.000 personnes bénéficient, en termes de soins et d'encadrement médical. Cette œuvre nouvelle de mécénat venait à vrai dire s'inscrire dans le sillage d'une belle autre qui l'avait précédée en 1997. Celle de l'hôpital Moulay Youssef, dans la médina de Casablanca, que feu El Ghali Berrada avait remis à neuf. La santé, l'enseignement et l'action sociale. Depuis vingt ans, en effet, El Ghali Berrada en avait fait les trois axes de prédilection.
Il a financé et construit un important Centre de recherches à la Faculté des sciences juridiques et économiques de Casablanca, capable d'accueillir quelque 1.000 étudiants, où ils se retrouvent, faute de rentrer «chez eux» entre midi et 14 heures, mais aussi parce que les moyens de transports sont élevés. Il a édifié à Sidi Moumen un important Centre social, portant le nom de son épouse Oum Kaltoum, qui abrite plus de 700 personnes, enfants des rues, femmes célibataires, battues et en situation de précarité aggravée. Il n'avait de cesse de contribuer au développement de la cité, en contribuant ardemment à la lutte contre la pauvreté.
Leur âme dort en paix ! La nuit est venue les couvrir sans jamais éclipser une force, la leur, qui rayonne encore sur la matérialité des choses qu'ils ont, chacun à sa manière et avec son propre «modus operandi», laissées aux générations suivantes. Un exemple d'engagement, un patriotisme farouche pour leur pays, l'irréductwible attachement à la Monarchie. Mustapha Oukacha, Abdelouahab Benmansour et El Ghali Berrada – que Dieu les ait en Sa Sainte Miséricorde - sont décédés dans la séwrénité totale d'avoir accompli leur devoir, en étant rien devant l'éternité et l'assumant devant le tohu-bohu de la vie, mais en étant soi, c'est-à-dire eux-mêmes d'abord et toujours : ici- bas, de vraies figures du Maroc. In Memoriam…