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Marocains et Algériens, otages d'aveuglement

La réouverture des frontières entre le Maroc et l'Algérie n'a jamais été à l'ordre du jour qu'en cette période de canicule et d'assoupissement.

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Des milliers de visiteurs d'origine algérienne circulent au Maroc, y passent leurs vacances après avoir franchi la frontière par le Nord, en provenance de l'Europe. Plusieurs milliers d'autres algériens, en revanche, n'ont pu avoir cette chance de s'y rendre. Ils doivent attendre de meilleurs jours, se morfondant ou désespérant même. Inversement, plusieurs familles marocaines, simples touristes ou ayant des attaches familiales en Algérie sont condamnés à demeurer en deçà de la frontière de « Jouj Bghal », près d'Oujda, les yeux rivés sur une ligne de démarcation qui constitue à vrai dire la honte des temps modernes.
Il faut rappeler, à la décharge de notre pays, que jamais la frontière n'a été aussi fermée, bloquée et cadenassée que depuis que le Maroc et l'Algérie sont devenus indépendants et libérés du joug de l'occupation. Autrement dit, la frontière a été plus fermée entre 1962 jusqu'à nos jours qu'elle ne l'avait été autrefois pendant la colonisation. Comme si la libération des deux pays n'était synonyme finalement que d'enclavement et de fermeture.

Comme si les discours, prononcés autrefois «ex cathedra» par les leaders politiques, vantant l'unité des peuples et la solidarité, n'étaient en fin de compte que de vains mots, des pis-aller destinés à fourvoyer les espérances collectives et à les noyer dans un fatras de verbalisme. Le peuple algérien, qui subit la politique de Fourches Caudines de ses dirigeants contre le Maroc, aura beau se consoler, il voit passer par- devers lui d'innombrables occasions de se rapprocher de son peuple frère du Maroc.
Il comprend de plus en plus que la raison d'Etat, froide et cynique, dicte la conduite aux dirigeants algériens, le privant de ses petites joies simples et saines. Car, enfin, voilà une nomenklatura algérienne, orgueilleusement hissée sur ses hauteurs, qui se refuse à voir la réalité humaine-de son peuple notamment-ou qui ne veut le voir qu'à travers la lorgnette de la haine, la haine contre le Maroc, le mépris anachronique d'un autre âge.

Le peuple algérien mesure en réalité l'aberration et, surtout, cette duplicité qui fait dire à ses gouvernants qu'ils souhaitent des rapports d'Etat à Etat avec le Maroc mais, en même temps, leur farouche opposition à une simple mesure d'ordre humain : la réouverture des frontières, la libre circulation entre les hommes et les familles désireux de se rendre dans l'autre pays autrement que par la voie détournée de l'Espagne et de la France. Car, enfin, comment justifier qu'un Oranais pour venir à Oujda doive se rendre jusqu'à Alger, y embarquer dans un avion vers la France, pour enfin venir au Maroc, à Oujda, alors que moins de trente kilomètres le séparent à l'origine de sa destination ? La liberté comme le tortueux chemin que l'on vient de décrire, c'est d'abord dans la tête. L'Histoire est comptable de telles scories, elle dira que par la volonté de quelques dogmatiques, apparatchiks invétérés dans un monde qui a fait de l'ouverture son emblème, le peuple algérien mais aussi celui du Maroc ont été les otages d'un aveuglement politique et humain.
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