Le Matin : Vous avez rencontré des boursiers américains dans le cadre du programme Fulbright les 8 et 9 septembre courant à Rabat. Quel a été l'objet de cette rencontre?
Daoud Casewit : Ces deux jours ont été en quelque sorte une introduction au Maroc, à son histoire, sa culture, son économie…Il ne s'agissait pas de journées d'étude au sens académique ou scientifique du terme mais d'une rencontre d'information et de familiarisation. L'objectif est de mettre dans le bain les boursiers américains qui ont été sélectionnés dans le cadre du programme Fulbright et de les familiariser avec le Maroc, le climat général du pays et partant favoriser leur insertion. La majorité de ces boursiers ont une idée générale du Maroc et parfois une idée bien précise mais dans un domaine ou un secteur en particulier. Donc nous tenons à ce qu'ils soient bien au fait de la situation ici surtout en ce qui concerne les grandes questions politiques, économiques, linguistiques, culturelles…nous pensons que cela est d'une grande importance pour eux dans le cadre de leurs travaux de recherche.
Comment sont sélectionnés les boursiers américains bénéficiaires ?
Le programme Fulbright, depuis sa mise en place en 1946, est basé sur le principe de l'excellence et du mérite. Tout candidat, qui doit d'abord avoir fait un parcours universitaire brillant, propose un projet de recherche que la commission examine minutieusement avant de le valider ou de le rejeter. En comparant les dossiers des différents candidats, nous sélectionnons donc les meilleurs d'entre eux. D'ailleurs le programme Fulbright est réputé dans le monde entier pour être un programme qui encourage la culture de l'excellence. Au Maroc entre également en ligne de compte, la maîtrise de l'une des trois langues, l'arabe, le français et l'amazigh. C'est une condition sine qua non. Toujours dans le cadre du choix des candidats, la commission prend en compte parfois la nature du projet de recherche proposée et surtout sa sensibilité politique. Nous essayons ainsi d'éviter toute friction avec le gouvernement du pays d'accueil. Cette année, la commission a offert une trentaine de bourses aux étudiants américains. Jamais dans l'histoire de la commission maroco-américaine pour l'échange éducatif et culturel, on a financé autant de projets de recherche. Sept professeurs chercheurs vont ainsi dispenser des cours dans différentes universités marocaines et quelque 23 étudiants chercheurs mèneront leurs travaux de recherche sur des sujets différents.
Quels sont les thèmes de recherche qui intéressent en particulier les étudiants ?
Les thèmes de recherches sont très diverses. Il y a, par exemple l'année passée, un étudiant qui a fait sa recherche sur la naissance et le développement du hip hop dans le contexte marocain. C'était un travail d'une grande qualité et fort intéressant du reste. Il a même réalisé un documentaire audiovisuel sur ce sujet. De même, une autre étudiante s'est intéressée au football féminin au Maroc, son développement et ses contraintes. Cette année, on s'intéresse aux derniers développements de la question de la moudawana. Les Américains s'intéressent beaucoup à tout ce qui touche à la cause des femmes. C'est un sujet pertinent dans la mesure où le Maroc fait figure de pionnier dans ce domaine dans le monde arabe. Parmi les autres thèmes de recherche retenus, le tourisme et le phénomène des riads ainsi que les retombées économiques et sociales, les ressources hydriques et le développement dans une zone donnée... En général, les bourses couvrent une période de 9 mois et récemment on a ajouté 6 mois supplémentaires consacrés au perfectionnement en langue arabe. Je tiens à signaler que le volet relatif à l'apprentissage de l'arabe est financé uniquement par le gouvernement américain.
Combien d'étudiants américains et marocains ont obtenu des bourses Fulbright depuis le démarrage du programme ?
Financé a parts égales par les gouvernements marocain et américain, le programme Fulbright a démarré officiellement en 1982. Mais il a commencé bel et bien trois ans avant cette date à l'occasion d'une visite du Roi Hassan II aux Etats-Unis en 1979. A cette occasion, le défunt roi et le président Jimmy Carter ont convenu de mettre sur pied une commission bilatérale éducative et culturelle, mais l'accord n'est entré en vigueur que trois ans plus tard, c'est-à-dire en 1982.
Jusqu'à présent, 1.300 Marocains et 800 Américains ont décroché ces bourses. Mais si les Marocains partent aux Etats-Unis pour se spécialiser (droit, commerce, économie, sciences..) dans un cadre universitaire et académique, les étudiants américains viennent au Maroc pour effectuer des travaux de recherche sur le terrains. Ils bénéficient de l'appui de certains professeurs marocains mais en dehors du circuit universitaire. La majorité des boursiers américains ont achevé leurs études de deuxième cycle universitaire et s'apprêtent à entamer leurs études de troisième cycle. Cela dit, je tiens à souligner que le programme Fulbright avec le Maroc est le plus important au niveau des pays arabes.
Dans quelle mesure, d'après vous, ce programme participe à la promotion de la compréhension et à la connaissance mutuelles des deux peuples ?
Je n'ai pas le moindre doute que le programme Fulbright contribue énormément dans le rapprochement et la compréhension mutuels entre les deux pays non pas sur le plan quantitatif mais sur le plan qualitatif. Beaucoup d'étudiants bénéficiaires deviennent, quelques années plus tard, des professeurs. Donc forcément ils véhiculent une certaine image du Maroc, ils racontent ce qu'ils ont appris, étudié ou vécu. Ils influent ainsi immanquablement sur leurs étudiants. Sans parler de l'entourage des boursiers, leurs familles et amis qui apprendront beaucoup de choses sur le Maroc, sa culture, sa civilisation, son économie, ses contraintes et les défis qu'il affronte. De ce fait, je pense que ce programme entre dans le cadre "people to people diplomacy" (diplomatie populaire). Il permet un échange fructueux des deux côtés, ce qui permet à mon sens de promouvoir la compréhension mutuelle. Il permet de mieux connaître le Maroc loin des clichés et des idées reçues et surtout mieux connaître le peuple américain loin des sphères officielles, des préjugés et des images médiatisées.
Daoud Casewit : Ces deux jours ont été en quelque sorte une introduction au Maroc, à son histoire, sa culture, son économie…Il ne s'agissait pas de journées d'étude au sens académique ou scientifique du terme mais d'une rencontre d'information et de familiarisation. L'objectif est de mettre dans le bain les boursiers américains qui ont été sélectionnés dans le cadre du programme Fulbright et de les familiariser avec le Maroc, le climat général du pays et partant favoriser leur insertion. La majorité de ces boursiers ont une idée générale du Maroc et parfois une idée bien précise mais dans un domaine ou un secteur en particulier. Donc nous tenons à ce qu'ils soient bien au fait de la situation ici surtout en ce qui concerne les grandes questions politiques, économiques, linguistiques, culturelles…nous pensons que cela est d'une grande importance pour eux dans le cadre de leurs travaux de recherche.
Comment sont sélectionnés les boursiers américains bénéficiaires ?
Le programme Fulbright, depuis sa mise en place en 1946, est basé sur le principe de l'excellence et du mérite. Tout candidat, qui doit d'abord avoir fait un parcours universitaire brillant, propose un projet de recherche que la commission examine minutieusement avant de le valider ou de le rejeter. En comparant les dossiers des différents candidats, nous sélectionnons donc les meilleurs d'entre eux. D'ailleurs le programme Fulbright est réputé dans le monde entier pour être un programme qui encourage la culture de l'excellence. Au Maroc entre également en ligne de compte, la maîtrise de l'une des trois langues, l'arabe, le français et l'amazigh. C'est une condition sine qua non. Toujours dans le cadre du choix des candidats, la commission prend en compte parfois la nature du projet de recherche proposée et surtout sa sensibilité politique. Nous essayons ainsi d'éviter toute friction avec le gouvernement du pays d'accueil. Cette année, la commission a offert une trentaine de bourses aux étudiants américains. Jamais dans l'histoire de la commission maroco-américaine pour l'échange éducatif et culturel, on a financé autant de projets de recherche. Sept professeurs chercheurs vont ainsi dispenser des cours dans différentes universités marocaines et quelque 23 étudiants chercheurs mèneront leurs travaux de recherche sur des sujets différents.
Quels sont les thèmes de recherche qui intéressent en particulier les étudiants ?
Les thèmes de recherches sont très diverses. Il y a, par exemple l'année passée, un étudiant qui a fait sa recherche sur la naissance et le développement du hip hop dans le contexte marocain. C'était un travail d'une grande qualité et fort intéressant du reste. Il a même réalisé un documentaire audiovisuel sur ce sujet. De même, une autre étudiante s'est intéressée au football féminin au Maroc, son développement et ses contraintes. Cette année, on s'intéresse aux derniers développements de la question de la moudawana. Les Américains s'intéressent beaucoup à tout ce qui touche à la cause des femmes. C'est un sujet pertinent dans la mesure où le Maroc fait figure de pionnier dans ce domaine dans le monde arabe. Parmi les autres thèmes de recherche retenus, le tourisme et le phénomène des riads ainsi que les retombées économiques et sociales, les ressources hydriques et le développement dans une zone donnée... En général, les bourses couvrent une période de 9 mois et récemment on a ajouté 6 mois supplémentaires consacrés au perfectionnement en langue arabe. Je tiens à signaler que le volet relatif à l'apprentissage de l'arabe est financé uniquement par le gouvernement américain.
Combien d'étudiants américains et marocains ont obtenu des bourses Fulbright depuis le démarrage du programme ?
Financé a parts égales par les gouvernements marocain et américain, le programme Fulbright a démarré officiellement en 1982. Mais il a commencé bel et bien trois ans avant cette date à l'occasion d'une visite du Roi Hassan II aux Etats-Unis en 1979. A cette occasion, le défunt roi et le président Jimmy Carter ont convenu de mettre sur pied une commission bilatérale éducative et culturelle, mais l'accord n'est entré en vigueur que trois ans plus tard, c'est-à-dire en 1982.
Jusqu'à présent, 1.300 Marocains et 800 Américains ont décroché ces bourses. Mais si les Marocains partent aux Etats-Unis pour se spécialiser (droit, commerce, économie, sciences..) dans un cadre universitaire et académique, les étudiants américains viennent au Maroc pour effectuer des travaux de recherche sur le terrains. Ils bénéficient de l'appui de certains professeurs marocains mais en dehors du circuit universitaire. La majorité des boursiers américains ont achevé leurs études de deuxième cycle universitaire et s'apprêtent à entamer leurs études de troisième cycle. Cela dit, je tiens à souligner que le programme Fulbright avec le Maroc est le plus important au niveau des pays arabes.
Dans quelle mesure, d'après vous, ce programme participe à la promotion de la compréhension et à la connaissance mutuelles des deux peuples ?
Je n'ai pas le moindre doute que le programme Fulbright contribue énormément dans le rapprochement et la compréhension mutuels entre les deux pays non pas sur le plan quantitatif mais sur le plan qualitatif. Beaucoup d'étudiants bénéficiaires deviennent, quelques années plus tard, des professeurs. Donc forcément ils véhiculent une certaine image du Maroc, ils racontent ce qu'ils ont appris, étudié ou vécu. Ils influent ainsi immanquablement sur leurs étudiants. Sans parler de l'entourage des boursiers, leurs familles et amis qui apprendront beaucoup de choses sur le Maroc, sa culture, sa civilisation, son économie, ses contraintes et les défis qu'il affronte. De ce fait, je pense que ce programme entre dans le cadre "people to people diplomacy" (diplomatie populaire). Il permet un échange fructueux des deux côtés, ce qui permet à mon sens de promouvoir la compréhension mutuelle. Il permet de mieux connaître le Maroc loin des clichés et des idées reçues et surtout mieux connaître le peuple américain loin des sphères officielles, des préjugés et des images médiatisées.
