Selon eux, cette situation serait maintenue jusqu'à ce que le ministère de l'Education nationale décide de donner une suite favorable à leur dossier revendicatif. Dans cette perspective, un sit-in a été organisé le 2 décembre dernier à Rabat devant le siège du ministère.
Cette manifestation a réuni les étudiants des écoles normales supérieures de l'enseignement technique (ENSET) de Mohammedia et de Rabat et des écoles normales supérieures (ENS) de Fès, Meknès, Tétouan.
Plusieurs points de divergences opposent les responsables aux étudiants. Ces derniers demandent la révision des modalités du concours de l'agrégation qui couronne un parcours de trois années d'étude. «Les étudiants qui ne réussissent pas au concours national d'agrégation se trouvent sans diplômes et sans même une attestation. Cela revient donc à les condamner au chômage puisqu'il est difficile pour eux de se recycler dans un autre domaine au bout de cinq années d'études, dont deux années en classes préparatoires», explique une étudiante à l'ENSET de Mohammedia. Et d'ajouter : «Il est inconcevable de mettre à la porte un étudiant qui a passé avec succès le concours d'accès et les concours de fin d'année, mais qui a raté le dernier concours parce qu'il n'a pas su répondre à des questions dans un psycho-test. De plus, le nombre des personnes retenues à l'issue du concours est nettement inférieur au nombre des étudiants».
Au Maroc, l'accès au cycle d'agrégation est soumis à des critères rigoureux. A priori, seuls les plus brillants sont engagés. Mais, si c'est vraiment le cas, comment expliquer que le nombre des ajournés dans les concours d'agrégation ne cesse d'augmenter ?
Une source au ministère, proche du dossier, nous fait savoir que le problème des étudiants ayant échoué au concours national d'agrégation a été réglé. Ces derniers ont désormais la possibilité de prendre part aux concours de la fonction publique. "l'arrêté du Premier ministre a été déjà publié au Bulletin Officiel. Il est donc entré en vigueur et les étudiants peuvent directement le consulter", affirme ce responsable. Et de poursuivre : "La porte du ministère reste toujours ouverte devant les étudiants qui veulent afficher leurs doléances".
L'agrégation au Maroc est régie par des textes distincts qui réglementent notamment l'accès à ce cycle. En effet, il existe deux catégories de concours pour les étudiants agrégatifs : un concours de préparation à l'agrégation et un concours national d'agrégation. Ainsi, le cycle de préparation au concours d'agrégation s'étale sur deux années au terme desquelles les candidats vont passer le concours national d'agrégation. Bien évidemment, le redoublement dans la première ou la deuxième année n'est pas toléré. Le concours national d'agrégation est donc l'ultime étape pour devenir professeur agrégé. Ce concours permet d'évaluer «des qualités d'ordre moral et personnel ainsi que des qualités d'ordre intellectuel», selon la présentation du site Internet du ministère, chez le futur agrégé.
Point de discorde
Les étudiants affirment que certaines épreuves lors du dernier concours n'ont aucun rapport avec le cursus. Car si les premiers concours durant les première et deuxième années se limitent souvent aux contenus des cours, le dernier, le plus déterminant d'ailleurs, prévoit une sorte de psycho-tests où les candidats sont interrogés sur des sujets très divers qui n'ont parfois aucun rapport avec le contenu des cours. Même si les ajournés sont autorisés à se présenter trois fois à ces épreuves, ces derniers affirment que leur sort est à chaque fois livré au libre arbitre du jury. La situation est d'autant plus délicate que le nombre des ajournés ne cesse d'augmenter d'année en année.
Une situation qui avait poussé ces derniers à protester à maintes reprises. En effet, les cycles d'agrégation ont déjà été paralysés par des grèves. Les étudiants en ont déjà observé plusieurs, notamment une grève ouverte de deux mois et demi lors de l'année scolaire 2006-2007. À l'époque, les responsables n'ont trouvé d'autres solutions que d'embaucher les protestataires appartenant en majorité aux promotions de 2005-2006 et 2006-2007. Mais voilà que les grèves ont repris dès que l'effet de cette solution momentanée est passé. Les lauréats de la promotion de 2008 ont rejoint les 92 lauréats de la promotion de 2007 qui n'avaient pas été embauchés.
D'autres étudiants se sont joints à la grève par solidarité, mais également de peur de se retrouver dans la même situation dans l'avenir. «Nous ne demandons pas d'être embauchés mais nous voulons plutôt que le ministère propose une solution durable à ce problème qui dure déjà depuis plusieurs années», déclare une étudiante. Celle-ci, tout comme les autres étudiants, attend toujours la réaction du ministère de l'Education nationale. Aux dernières nouvelles, les responsables du ministère de l'Education seraient en train de travailler sur de nouveaux textes pour réglementer l'agrégation au Maroc. L'affaire connaîtra-t-elle un dénouement prochainement ? Pas vraiment. Les étudiants veulent être associés à l'élaboration du nouveau texte, car il en va, selon eux, de leur avenir.
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Le cycle a été initialement mis en place pour les mathématiques et les sciences physiques mais il a été progressivement étendu à d'autres disciplines. La formation à l'agrégation est en quelque sorte indépendante de la formation universitaire puisqu'elle est régi par des textes distincts.
Plusieurs objectifs ont été assignés à ce système, notamment la formation des professeurs qualifiés, possédant de solides connaissances théoriques et pratiques. Le but était de former des enseignants capables d'intervenir efficacement à différents niveaux du système d'enseignement.
Les agrégés peuvent également contribuer à la conception des documents pédagogiques, des manuels scolaires et d'outils didactiques.
Cette manifestation a réuni les étudiants des écoles normales supérieures de l'enseignement technique (ENSET) de Mohammedia et de Rabat et des écoles normales supérieures (ENS) de Fès, Meknès, Tétouan.
Plusieurs points de divergences opposent les responsables aux étudiants. Ces derniers demandent la révision des modalités du concours de l'agrégation qui couronne un parcours de trois années d'étude. «Les étudiants qui ne réussissent pas au concours national d'agrégation se trouvent sans diplômes et sans même une attestation. Cela revient donc à les condamner au chômage puisqu'il est difficile pour eux de se recycler dans un autre domaine au bout de cinq années d'études, dont deux années en classes préparatoires», explique une étudiante à l'ENSET de Mohammedia. Et d'ajouter : «Il est inconcevable de mettre à la porte un étudiant qui a passé avec succès le concours d'accès et les concours de fin d'année, mais qui a raté le dernier concours parce qu'il n'a pas su répondre à des questions dans un psycho-test. De plus, le nombre des personnes retenues à l'issue du concours est nettement inférieur au nombre des étudiants».
Au Maroc, l'accès au cycle d'agrégation est soumis à des critères rigoureux. A priori, seuls les plus brillants sont engagés. Mais, si c'est vraiment le cas, comment expliquer que le nombre des ajournés dans les concours d'agrégation ne cesse d'augmenter ?
Une source au ministère, proche du dossier, nous fait savoir que le problème des étudiants ayant échoué au concours national d'agrégation a été réglé. Ces derniers ont désormais la possibilité de prendre part aux concours de la fonction publique. "l'arrêté du Premier ministre a été déjà publié au Bulletin Officiel. Il est donc entré en vigueur et les étudiants peuvent directement le consulter", affirme ce responsable. Et de poursuivre : "La porte du ministère reste toujours ouverte devant les étudiants qui veulent afficher leurs doléances".
L'agrégation au Maroc est régie par des textes distincts qui réglementent notamment l'accès à ce cycle. En effet, il existe deux catégories de concours pour les étudiants agrégatifs : un concours de préparation à l'agrégation et un concours national d'agrégation. Ainsi, le cycle de préparation au concours d'agrégation s'étale sur deux années au terme desquelles les candidats vont passer le concours national d'agrégation. Bien évidemment, le redoublement dans la première ou la deuxième année n'est pas toléré. Le concours national d'agrégation est donc l'ultime étape pour devenir professeur agrégé. Ce concours permet d'évaluer «des qualités d'ordre moral et personnel ainsi que des qualités d'ordre intellectuel», selon la présentation du site Internet du ministère, chez le futur agrégé.
Point de discorde
Les étudiants affirment que certaines épreuves lors du dernier concours n'ont aucun rapport avec le cursus. Car si les premiers concours durant les première et deuxième années se limitent souvent aux contenus des cours, le dernier, le plus déterminant d'ailleurs, prévoit une sorte de psycho-tests où les candidats sont interrogés sur des sujets très divers qui n'ont parfois aucun rapport avec le contenu des cours. Même si les ajournés sont autorisés à se présenter trois fois à ces épreuves, ces derniers affirment que leur sort est à chaque fois livré au libre arbitre du jury. La situation est d'autant plus délicate que le nombre des ajournés ne cesse d'augmenter d'année en année.
Une situation qui avait poussé ces derniers à protester à maintes reprises. En effet, les cycles d'agrégation ont déjà été paralysés par des grèves. Les étudiants en ont déjà observé plusieurs, notamment une grève ouverte de deux mois et demi lors de l'année scolaire 2006-2007. À l'époque, les responsables n'ont trouvé d'autres solutions que d'embaucher les protestataires appartenant en majorité aux promotions de 2005-2006 et 2006-2007. Mais voilà que les grèves ont repris dès que l'effet de cette solution momentanée est passé. Les lauréats de la promotion de 2008 ont rejoint les 92 lauréats de la promotion de 2007 qui n'avaient pas été embauchés.
D'autres étudiants se sont joints à la grève par solidarité, mais également de peur de se retrouver dans la même situation dans l'avenir. «Nous ne demandons pas d'être embauchés mais nous voulons plutôt que le ministère propose une solution durable à ce problème qui dure déjà depuis plusieurs années», déclare une étudiante. Celle-ci, tout comme les autres étudiants, attend toujours la réaction du ministère de l'Education nationale. Aux dernières nouvelles, les responsables du ministère de l'Education seraient en train de travailler sur de nouveaux textes pour réglementer l'agrégation au Maroc. L'affaire connaîtra-t-elle un dénouement prochainement ? Pas vraiment. Les étudiants veulent être associés à l'élaboration du nouveau texte, car il en va, selon eux, de leur avenir.
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L'agrégation au Maroc
Le système d'agrégation a vu le jour pour la première fois durant l'année scolaire 1985-86 suite à la signature entre le Maroc et la France d'un accord le 31 juillet 1984 pour la création de l'agrégation. Le ministère de l'Education nationale avait doté le cycle d'agrégation d'un cadre juridique et organisationnel distinct.Le cycle a été initialement mis en place pour les mathématiques et les sciences physiques mais il a été progressivement étendu à d'autres disciplines. La formation à l'agrégation est en quelque sorte indépendante de la formation universitaire puisqu'elle est régi par des textes distincts.
Plusieurs objectifs ont été assignés à ce système, notamment la formation des professeurs qualifiés, possédant de solides connaissances théoriques et pratiques. Le but était de former des enseignants capables d'intervenir efficacement à différents niveaux du système d'enseignement.
Les agrégés peuvent également contribuer à la conception des documents pédagogiques, des manuels scolaires et d'outils didactiques.
