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Sommet mondial sur la crise

Le président américain George W. Bush réunira le 15 novembre un sommet inédit des dirigeants des pays industrialisés et des grandes économies émergentes pour tenter de parer au risque d'une récession mondiale causée par la crise financière.
M. Bush devait lancer mercredi les invitations aux dirigeants du «G20» pour ce sommet qui se tiendra dans la région de Washington afin d'examiner les causes de la pire crise financière depuis 1929 et d'énoncer les principes des réformes nécessaires pour empêcher qu'elle ne se reproduise, a dit la porte-parole du président, Dana Perino.

Sommet mondial sur la crise
Ce sera la première fois que sera convoqué au niveau des dirigeants le G20, créé en 1999 après les crises financières asiatique et russe.
Le G20 comprend les membres du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie) plus l'Afrique du
Sud, l'Arabie Saoudite, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l'Inde, l'Indonésie, le Mexique, la Russie et la Turquie. Le 20e membre est l'Union européenne (UE), représentée par le pays qui en assure la présidence tournante, la France actuellement.

Le patron du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et le président du Forum de stabilité financière, Mario Draghi, sont également invités. La porte-parole de M. Bush a laissé la porte ouverte à la participation du futur président des Etats-Unis, qui devrait alors être connu puisque la présidentielle a lieu le 4 novembre. Les dirigeants «discuteront des causes de la crise financière.

Ils examineront la réponse apportée à ce jour et les progrès accomplis (pour résoudre la crise). Ils identifieront les principes de réforme. Ensuite, je crois qu'ils chargeront des experts financiers de donner corps aux principes» de réforme des régimes réglementaires, a dit Mme Perino.

Ce sommet serait suivi d'autres, censés mettre en œuvre les recommandations des experts. Mme Perino a jugé «probable» que M. Bush participe à un deuxième sommet avant de céder la place à son successeur, le 20 janvier. M. Bush a ainsi tenu la promesse faite samedi au chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, et au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, de consentir à une série de sommets et d'accueillir le premier aux Etats-Unis.

Il n'est pas allé jusqu'à accéder à la demande de M. Sarkozy qui aurait voulu que le sommet se tienne à New York parce que c'est de là, selon le président français, que la crise est partie. Mme Perino a expliqué que la région de Washington avait été choisie parce qu'elle était la plus pratique et qu'elle permettait de «réduire les frais pour nous tous». Les Américains ont d'abord été réticents face à l'idée d'un sommet réclamé par des Européens qui les montrent volontiers du doigt comme les responsables de leurs maux par leur dévotion aux principes de la libre entreprise.

La question est à présent de savoir sur quoi les vingt pourraient s'entendre et quelle sera l'autorité de M. Bush à deux mois de la fin de son mandat. Les Européens veulent une réforme réelle et complète, une sorte de nouveau Bretton Woods, du nom des accords qui gouvernent depuis 1944 la finance internationale. Ils proposent une régulation plus vigoureuse et une forme de supervision mondiale des marchés, qui pourrait échoir au FMI. Les Américains semblent réservés. M. Bush, qui s'est entretenu au cours des derniers jours par téléphone avec de nombreux dirigeants, selon Mme Perino, a mis en garde contre toute réforme qui menacerait la bonne marche du «capitalisme démocratique». En matière de transparence des marchés par exemple, «tous les pays ne vont pas avoir la même approche» parce qu'ils «ont des systèmes différents», a souligné Mme Perino.

L'Onu appelle les experts

L'Assemblée générale de l'ONU a décidé de mettre en place un groupe d'experts conduit par le prix Nobel d'économie, Joseph Stiglitz, avec pour objectif d'examiner le système financier mondial actuellement dans la tourmente. Le groupe d'experts devra proposer aux Etats membres des mesures «pour permettre un ordre économique mondial plus stable», indique mardi un communiqué du bureau du président de l'Assemblée générale, Miguel D'Escoto.

La composition de ce groupe sera annoncée après la réunion spéciale de l'Assemblée générale sur la crise financière, prévue le 30 octobre au siège des Nations unies à New York. «Il y a une prise de conscience croissante que l'actuelle tourmente dans laquelle se trouve le système financier ne peut pas être réglée par des réponses fragmentaires aux niveaux national et régional mais nécessite un effort coordonné au niveau mondial», ajoute la même source.
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