Mais le débat fait rage entre ses partisans et ses opposants. Chacun défend ses arguments. Quels sont les avantages ? Que dire des risques ? Zoom sur une habitude … «pratique».
«C'est aberrant, ça détruit le couple, provoque les incidents et tue l'intimité». Voici, en gros, les principaux mots d'ordre des détracteurs du «cosleeping». En effet, ils soulignent les dangers inhérents à cette pratique. Ainsi, nombreux sont ceux qui dénoncent les menaces pour la sécurité de l'enfant. Le risque principal est l'étouffement de l'enfant par un des conjoints (notamment s'ils prennent des somnifères) ou par les éléments du lit (oreiller, couette…). Les dangers de chute du lit des parents, d'emprisonnement entre les éléments du lit (entre matelas et sommier ou tête de lit…), d'hyperthermie si le bébé est trop couvert seraient également plus nombreux. A cela, peuvent s'ajouter les risques de tabagisme passif si les parents fument dans la chambre. Plus évident encore, selon ses opposants, l'omniprésence de l'enfant peut causer des problèmes d'intimité au sein du couple.
Un autre argument avancé est le problème du sevrage lorsque le petit devra quitter le lit des parents. Selon les détracteurs du «cosleeping», cela pourra se révéler très difficile. Une théorie que les adeptes du «cododo» réfutent, en soulignant que ce départ se fait en général de lui-même vers un an. C'est le cas de Nawal, maman de deux petits garçons, qui défend cette habitude du «cosleeping» : «Je me souviens des premières années, quand Réda avait moins de deux ans. Il avait évidemment son propre lit, dans lequel je pensais qu'il devait dormir paisiblement toute la nuit. Mais bien sûr, il n'en était rien.
Souvent, je me levais la nuit et restais un moment à ses côtés pour le rendormir. Les endormissements étant très longs, je passais mes soirées assise à la porte de sa chambre en attendant qu'il s'assoupisse. J'étais souvent épuisée le jour suivant. Mais je ne pouvais pas non plus laisser pleurer mon bambin. D'abord parce que mon cœur de mère s'y opposait farouchement, ensuite parce que réveiller tout l'immeuble par des cris me semblait inadmissible.
Il m'arrivait d'étendre un petit matelas, bien inconfortable, que je complétais avec quelques coussins, pour finir ma nuit, la main sur le berceau, en essayant de maintenir un léger balancement le plus longtemps possible. Je crois même qu'il m'est arrivé de dormir directement sur la moquette de sa chambre!»
Cette situation, Nawal, ne l'a pas vécue avec son second enfant.
Dès ses premières nuits, elle a installé un berceau dans la chambre des parents. «Pratique, sûr et fiable», ajoute-t-elle ! Par ailleurs, les défenseurs de cette pratique adaptent un autre discours: Le «cododo» permet un développement plus harmonieux de l'enfant et peut avoir des bénéfices à long terme. Pour ses détracteurs, il pourrait au contraire empêcher l'indépendance de l'enfant et provoquer des troubles du comportement. Pour le moment, la seule étude sur le sujet ne permet pas d'apporter une réponse définitive. Menée pendant près de 20 ans, cette enquête a démontré que les enfants «cododo» ne souffraient pas la suite d'aucun problème particulier de comportement ou de sommeil.
A vrai dire, les avantages du «cododo» semblent être très convaincants : «Dormir avec son bébé est un comportement humain banal, c'est-à-dire largement pratiqué et qui a des implications sur la vie quotidienne, sur les relations familiales et les représentations que nous en avons. Les besoins du bébé sont analysés de façons fort différentes, que l'on souhaite dormir avec lui ou au contraire qu'on essaye de le mettre à l'écart», explique Loubna Belmajdoubi, psychologue. Elle poursuit : «La liste des bénéfices que peut apporter le sommeil partagé risque d'être étonnante.»
Autres avantages
«La conséquence immédiate du cosleeping donne lieu à une sécurité éprouvée par le bébé qui dort avec un ou deux parents. Le calme des nuits sans pleurs, sans réveil, sans interruptions fatigantes est le premier avantage qui en résulte», analyse notre spécialiste. Ensuite, le matin, au lieu de se lever pour chercher un bébé qui pleure puis de s'en occuper activement, il suffit d'avoir à proximité quelques jouets pour l'occuper pendant que vous continuerez de somnoler et de faire la grasse matinée. Ce qui retarde sans doute les réveils du dimanche matin, l'un des fameux cauchemars des parents !
Le sommeil partagé trouve tout son intérêt quand le bébé est allaité au sein : le bébé et sa mère se réveillent à peine pendant les tétées, ils ont juste à se rapprocher un peu plus, et pour le bébé, à ouvrir la bouche et attraper le mamelon, ce qu'il sait rapidement faire dans le noir complet avec une grande expertise. Quant aux mères qui sont séparées de leur bébé la journée, c'est une façon sans pareille de maintenir l'allaitement, en favorisant des tétées nocturnes reposantes.
Par ailleurs, au niveau psychologique, les spécialistes ressortent que c'est un corollaire immédiat du bénéfice précédent: «Le plaisir et la satisfaction ressentis par la mère favoriseront le développement de son narcissisme, c'est-à-dire de la bonne image qu'elle a d'elle-même, et donc de sa relation avec le bébé. La confiance en soi est donc nourrie par la certitude quotidienne renouvelée de voir son propre corps servir de nid sécurisant pour son bébé», explique Belmajdoubi. En effet, le visage d'un enfant calmement endormi et abandonné contre soi est sans nul doute un des signaux les plus puissants qui puissent assurer aux parents que tout va bien et qu'ils s'occupent bien de leur enfant.
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Le partage du lit avec un adulte est un facteur très discuté actuellement. Certains le considèrent comme un facteur de prévention, d'autres comme un facteur de risque, d'autres encore restent partagés et indécis. Des facteurs supplémentaires, comme la consommation du tabac, de l'alcool et des drogues, interagissent avec le sommeil partagé et peuvent transformer cette pratique en un risque vis-à-vis de la Mort subite du nourrisson.
«C'est aberrant, ça détruit le couple, provoque les incidents et tue l'intimité». Voici, en gros, les principaux mots d'ordre des détracteurs du «cosleeping». En effet, ils soulignent les dangers inhérents à cette pratique. Ainsi, nombreux sont ceux qui dénoncent les menaces pour la sécurité de l'enfant. Le risque principal est l'étouffement de l'enfant par un des conjoints (notamment s'ils prennent des somnifères) ou par les éléments du lit (oreiller, couette…). Les dangers de chute du lit des parents, d'emprisonnement entre les éléments du lit (entre matelas et sommier ou tête de lit…), d'hyperthermie si le bébé est trop couvert seraient également plus nombreux. A cela, peuvent s'ajouter les risques de tabagisme passif si les parents fument dans la chambre. Plus évident encore, selon ses opposants, l'omniprésence de l'enfant peut causer des problèmes d'intimité au sein du couple.
Un autre argument avancé est le problème du sevrage lorsque le petit devra quitter le lit des parents. Selon les détracteurs du «cosleeping», cela pourra se révéler très difficile. Une théorie que les adeptes du «cododo» réfutent, en soulignant que ce départ se fait en général de lui-même vers un an. C'est le cas de Nawal, maman de deux petits garçons, qui défend cette habitude du «cosleeping» : «Je me souviens des premières années, quand Réda avait moins de deux ans. Il avait évidemment son propre lit, dans lequel je pensais qu'il devait dormir paisiblement toute la nuit. Mais bien sûr, il n'en était rien.
Souvent, je me levais la nuit et restais un moment à ses côtés pour le rendormir. Les endormissements étant très longs, je passais mes soirées assise à la porte de sa chambre en attendant qu'il s'assoupisse. J'étais souvent épuisée le jour suivant. Mais je ne pouvais pas non plus laisser pleurer mon bambin. D'abord parce que mon cœur de mère s'y opposait farouchement, ensuite parce que réveiller tout l'immeuble par des cris me semblait inadmissible.
Il m'arrivait d'étendre un petit matelas, bien inconfortable, que je complétais avec quelques coussins, pour finir ma nuit, la main sur le berceau, en essayant de maintenir un léger balancement le plus longtemps possible. Je crois même qu'il m'est arrivé de dormir directement sur la moquette de sa chambre!»
Cette situation, Nawal, ne l'a pas vécue avec son second enfant.
Dès ses premières nuits, elle a installé un berceau dans la chambre des parents. «Pratique, sûr et fiable», ajoute-t-elle ! Par ailleurs, les défenseurs de cette pratique adaptent un autre discours: Le «cododo» permet un développement plus harmonieux de l'enfant et peut avoir des bénéfices à long terme. Pour ses détracteurs, il pourrait au contraire empêcher l'indépendance de l'enfant et provoquer des troubles du comportement. Pour le moment, la seule étude sur le sujet ne permet pas d'apporter une réponse définitive. Menée pendant près de 20 ans, cette enquête a démontré que les enfants «cododo» ne souffraient pas la suite d'aucun problème particulier de comportement ou de sommeil.
A vrai dire, les avantages du «cododo» semblent être très convaincants : «Dormir avec son bébé est un comportement humain banal, c'est-à-dire largement pratiqué et qui a des implications sur la vie quotidienne, sur les relations familiales et les représentations que nous en avons. Les besoins du bébé sont analysés de façons fort différentes, que l'on souhaite dormir avec lui ou au contraire qu'on essaye de le mettre à l'écart», explique Loubna Belmajdoubi, psychologue. Elle poursuit : «La liste des bénéfices que peut apporter le sommeil partagé risque d'être étonnante.»
Autres avantages
«La conséquence immédiate du cosleeping donne lieu à une sécurité éprouvée par le bébé qui dort avec un ou deux parents. Le calme des nuits sans pleurs, sans réveil, sans interruptions fatigantes est le premier avantage qui en résulte», analyse notre spécialiste. Ensuite, le matin, au lieu de se lever pour chercher un bébé qui pleure puis de s'en occuper activement, il suffit d'avoir à proximité quelques jouets pour l'occuper pendant que vous continuerez de somnoler et de faire la grasse matinée. Ce qui retarde sans doute les réveils du dimanche matin, l'un des fameux cauchemars des parents !
Le sommeil partagé trouve tout son intérêt quand le bébé est allaité au sein : le bébé et sa mère se réveillent à peine pendant les tétées, ils ont juste à se rapprocher un peu plus, et pour le bébé, à ouvrir la bouche et attraper le mamelon, ce qu'il sait rapidement faire dans le noir complet avec une grande expertise. Quant aux mères qui sont séparées de leur bébé la journée, c'est une façon sans pareille de maintenir l'allaitement, en favorisant des tétées nocturnes reposantes.
Par ailleurs, au niveau psychologique, les spécialistes ressortent que c'est un corollaire immédiat du bénéfice précédent: «Le plaisir et la satisfaction ressentis par la mère favoriseront le développement de son narcissisme, c'est-à-dire de la bonne image qu'elle a d'elle-même, et donc de sa relation avec le bébé. La confiance en soi est donc nourrie par la certitude quotidienne renouvelée de voir son propre corps servir de nid sécurisant pour son bébé», explique Belmajdoubi. En effet, le visage d'un enfant calmement endormi et abandonné contre soi est sans nul doute un des signaux les plus puissants qui puissent assurer aux parents que tout va bien et qu'ils s'occupent bien de leur enfant.
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Mort subite du nourrisson
La Mort subite du nourrisson (MSN) est un syndrome qui frappe les nourrissons de moins d'un an, qui décèdent de façon inattendue et inexpliquée. L'autopsie ne distingue pas les morts de MSN des morts par asphyxie consécutive à une obstruction des voies respiratoires. Le mécanisme précis de la MSN n'est pas encore connu. Toutefois, de nombreux facteurs de risques sont identifiés, certains avec assurance, d'autres font encore débat.Le partage du lit avec un adulte est un facteur très discuté actuellement. Certains le considèrent comme un facteur de prévention, d'autres comme un facteur de risque, d'autres encore restent partagés et indécis. Des facteurs supplémentaires, comme la consommation du tabac, de l'alcool et des drogues, interagissent avec le sommeil partagé et peuvent transformer cette pratique en un risque vis-à-vis de la Mort subite du nourrisson.
