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Une épopée musicale à vivre

22h. Palais Badii à Marrakech. A l'entrée du monument, le thé marocain est offert au visiteur selon la bonne vieille tradition marocaine. Cela s'annonce bien.

Une épopée musicale à vivre
Dans l'enceinte imposante du lieu mythique, des gradins sont implantés pour accueillir un public assoiffé de bonne musique. Au milieu, une scène majestueuse est installée laissant entrevoir, en arrière plan, des murs qui disent l'histoire de cet endroit. Sur scène, les artistes ont déjà pris place même si le show ne devrait commencer que dans une demi-heure. Rapidement les places se remplissent jusqu'à afficher complet. Le public ne veut rien rater, même pas cette légère animation sur scène qui les prépare au grand jeu.
Décor, lumière, mouvement des musiciens improvisés comédiens…tous ces éléments, fruit d'un bon travail de théâtralisation de l'évènement, sont là. Le public suit, observe, attend. Il apprécie.

Le pari est gagné d'avance. Les musiciens/comédiens arrivent à capter l'attention des spectateurs et à les mettre dans l'ambiance de la fête. Ces gardiens du temple de la culture ancestrale se livrent à des improvisations collectives. Les sons se mélangent, les instruments jouent et les voix s'élèvent ensemble. Ce sont toutes les musiques du Maroc qui nous livrent leurs secrets dans une parfaite symbiose. Que demande le peuple ? Tout est là pour lui offrir un spectacle de rêve. Un petit vent d'ouest vient mettre la dernière touche dans ce beau tableau artistique et permettre aux spectateurs de suivre, sans trop suffoquer à cause de la chaleur qui sévit dans la ville.

22h30 passée, les places sont toutes occupées par un public de natifs de la ville mais également d'étrangers. En cette période estivale où Marrakech accueille les visiteurs des autres villes et des autres pays, le festival fait le bonheur de tous.
Sur scène, les troupes commencent à prendre place. Surgissant de nulle part, une voix vient rappeler au public un aperçu du festival. Question de joindre l'utile à l'agréable et de lui permettre d'avoir quelques renseignementr sur l'histoire de ce festival déclaré depuis 2005 par l'UNESCO, chef d'œuvre du Patrimoine Culturel Immatériel de l'Humanité. Ce soir le public ne dormira pas idiot.

Perché sur un balcon installé à droite de la scène, un couple de comédiens annoncent, dans un jeu théâtral, l'ouverture du bal, avec « Rokba ». Imposant, le grand chef d'orchestre avance avec assurance en scandant, à capela, ces espèces de « sons » qui font le succès de son art et dont lui seul a le secret. Le public est vite conquis. Il le suit avec attention en admirant l'harmonie des sons et des gestes des artistes. Par la suite les genres musicaux se sont enchaînés sans se ressembler : Mengouchi, Ahouache Taliouine, Houara, Tazouite, Tbal, Abidate Tidrite, Bardia, Bnat R'ma, Haiti, Aglgal haouzi, Aska, Gnaoua, Ahouache Imintanout, Beni Oraine, Issaoua, Tissent.

Et cerise sur le gâteau, les spectateurs ont eu droit à un show époustouflant de jeunes acrobates de talent. Petits et adultes ont été charmés par ces diablotins qui ont ébranlé la scène. Grâce à une mise en scène impeccable, les artistes ont tenu le spectateur en haleine du début jusqu'à la fin. Les troupes ont séduit par la splendeur de leurs voix, la beauté de leurs chorégraphies et la précision de leurs gestes. Dans ces tableaux d'une simplicité déconcertante, aucun mouvement n'est gratuit. Chaque vibration du corps est porteuse d'une symbolique et d'une histoire. La grâce des danseurs n'a d'égal que leur sens de la précision. A côté des artistes chevronnés, évoluent des jeunes talents qui ont bien compris la leçon de l'histoire et la nécessité de sauvegarder leur patrimoine musical. Il est si réconfortant de les voir s'investir dans cette mission.

En cette soirée inoubliable, le public avait, encore une fois rendez-vous avec l'histoire à un double titre. Le lieu qui a accueilli ce spectacle, et tous ceux qui y seront présentés jusqu'au 19 juillet, est un vieux témoin de la civilisation marocaine. Quant à l'évènement auquel il avait assisté, il est ancré dans la mémoire du patrimoine oral ancestral. Prendre part à la manifestation culturelle la plus ancienne et la plus importante du Maroc n'est pas rien.
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Une nouvelle vision

Tel un songe d'une nuit d'été, le public marrakchi vit ces jours ci aux rythmes d'une épopée musicale riche en histoire. Depuis le 14 juillet, c'est la musique populaire qui mène la danse dans la ville ocre. Un grand ballet de tableaux folkloriques est offert à l'assistance dans le cadre féérique Du palais Badii. Pour la circonstance, 6 scènes ont été aménagées pour accueillir les spectacles : Massira, M'hamid, Sidi Youssef Ben Ali, Bab Dakhmis et Daoudiate en plus de la place Harti. De manière à toucher un public divers.

Riche de ses 42 ans d'expérience, le Festival National des Arts Populaires de Marrakech n'hésite pas à se réorienter en vu de rester fidèle à son esprit et à sa vocation de sauvegarder le patrimoine culturel marocain. Parmi ses nouvelles priorités, l'évènement se fixe pour objectif de recentrer le festival autour de la musique populaire exclusivement marocaine et de mettre ce patrimoine à la portée de tous grâce à la gratuité des shows. Sans jamais exclure la nouvelle génération, le Festival veille à intégrer la nouvelle dans cette dynamique. La scène de Bab Ighli a été reconduite cette année avec une formule innovante pour accueillir les artistes de la nouvelle génération. De grands nom de la chanson populaire marocaine y sont programmés (Najat Atabou, Daoudia, Nass El Ghiwan, Jil Jilala, Hajib, Fnair, Darga, Said Mosker, Nabila Maan, Brada, Hakmin, Abidat R'ma).
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