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70 % des Marocains n'ont pas une offre adaptée

Le secteur de l'immobilier résidentiel n'est pas au mieux de sa forme en dépit de l'essor considérable qu'il a connu ces dernières années.

70 % des Marocains n'ont pas une offre adaptée
Paradoxalement, les performances enregistrées ne reflètent pas une croissance saine qui profite à tout le monde. C'est la raison pour laquelle le ministère de tutelle a décidé d'agir vite en vue de procéder à un recadrage de l'évolution de ce secteur ô combien vital. Lors d'une réunion de concertation tenue la semaine dernière, pour annoncer le lancement d'une étude prospective sur le développement du secteur immobilier résidentiel à l'horizon 2020, Ahmed Taoufiq Hejira n'y est pas allé par quatre chemins Pour le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace, le développement "rapide et sans précédent du secteur a produit des effets pervers". D'où selon lui, la crise qui se profile à l'horizon depuis plus de six mois.

Le responsable gouvernemental a souligné que le malaise du secteur est dû en grande partie à "la ruée des promoteurs vers l'investissement dans des segments de marché où la rentabilité est garantie. Ce qui a eu comme conséquence, une forte inadéquation de l'offre et de la demande". Alléchés par les perspectives du gain facile et rapide, les promoteurs ayant choisi d'investir dans le haut standing ont ainsi provoqué un "tassement dans le segment". Le choix des promoteurs immobiliers d'investir dans le segment du haut standing au détriment de l'habitat social se répercute par la force des choses sur l'équilibre de l'offre et de la demande. "Et là c'est la classe moyenne qui en a pâti le plus" indique le ministre de l'Habitat, précisant que "la majorité de l'offre est destinée à 4 % de la population totale du pays". Etayant ses propos par les chiffres du Haut commissariat au Plan, M. Hejira affirme que 5% des foyers marocains dépensent moins de 1.500 DH par mois, 25 % dépensent entre 1.500 et 3.000 DH et 42 % des foyers entre 3.000 et 6.000 DH. Voilà qui explique selon lui, l'incapacité de la majorité des Marocains à devenir propriétaires malgré la dynamique du secteur.

72% d'entre eux n'ont pas un produit adapté à leurs bourses.
Normalement, dans ce genre de situation, l'immobilier locatif devrait venir à la rescousse pour rétablir l'équilibre entre l'offre et la demande. Seulement, au Maroc ce secteur est quasi-inexistant. "L'immobilier locatif est stérile pour ne pas dire inexistant. Nous sommes l'unique pays au monde où il n'y a pas de promoteurs dans l'immobilier locatif. Cela n'arrange pas les choses", déplore M. Hejira Conjuguée à l'effet psychologique de la crise des subprimes aux États-Unis, cette situation a été à l'origine de l'attentisme des acquéreurs potentiels qui ont préféré ajourner la décision d'acheter un logement en attendant des lendemains meilleurs, selon le même responsable. " Les indicateurs du secteur de l'immobilier résidentiel sont bons et les professionnels sont satisfaits, mais dans la rue, tout le monde pense le contraire. Il est vrai que pour la première fois, l'offre a dépassé la demande.

Mais en termes de ciblage, on est loin du compte. Il y a du travail à faire", explique-t-il, rappelant que les 25 % des foyers marocains (dépensant entre 1.500 et 3.000 DH mensuellement) constituent la population cible des logements à 140 000 DH l'unité. Le ministère de tutelle semble conscient plus que jamais que la crise qui couve dans le secteur a dégénéré depuis un bon bout de temps. Il a décidé donc de prendre le taureau par les cornes et commandité une importante étude prospective sur le développement du secteur immobilier résidentiel à l'horizon 2020. Objectif : doter le secteur d'une meilleure visibilité à moyen terme.
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Optimisme

Selon Ahmed Taoufiq Hejira, le Maroc est à l'abri d'une crise du secteur de l'immobilier." Au sein du ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace, nous avons la ferme conviction qu'il ne peut y avoir de crise immobilière. Je peux l'écrire et le signer".
Le responsable gouvernemental explique cela par l'absence de liaison entre le secteur de l'immobilier au Maroc et le secteur dans le monde.
De plus, "le secteur est maroco-marocain par excellence. Sans oublier la forte demande chez nous contrairement à l'Europe". En effet, selon la même source, le déficit en logements est estimé à cinq millions d'unités. Chaque année, 123. 000 familles nouvelles arrivent sur le marché. "Il faut donc satisfaire la demande annuelle et résorber le déficit".
M. Hejira a été plus catégorique quant à la crise de l'immobilier. Mais il a nuancé toutefois ses propos : pour éviter le pire, il faut mener à bien les réformes engagées dans le secteur, concernant la complexité du foncier,
l'urbanisme, la gouvernance locale, la multiplicité des intervenants...
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