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Ahmed Bensouda : la fidélité chevillée au corps

La dimension que feu Ahmed Bensouda avait durant toute sa carrière au long cours, n'avait d'égale que son engagement et sa fidélité au Trône.

Ahmed Bensouda : la fidélité chevillée au corps
Sa disparition, après quelques années d'éclipse, ne saurait, loin s'en faut, nous faire oublier qu'il fut au cœur de l'actualité et de l'histoire du Maroc pendant plus de quarante ans. Ceux qui le connaissent et suivaient son parcours n'oublieront jamais l'image, saisie au vol en cette fin d'année 1975, lorsque après la Marche Verte, feu S.M. Hassan II le désigna gouverneur de Laâyoune. Il avait cinquante-cinq ans, la verve et l'intelligence scintillante, la foi patriotique chevillée au corps. Il relevait ainsi le défi dans la continuité de la vision royale : être le premier administrateur de la province libérée, hisser le drapeau national sur les édifices d'une cité occupée pendant plus de quarante ans par les «tercio» espagnols, promouvoir aussi la réconciliation entre frères du Nord et du Sud.

Feu Ahmed Bensouda était tout désigné pour cette mission dont feu S.M. Hassan II avait tracé les contours et à laquelle il avait assigné les objectifs précis.

Journaliste, poète, militant de la première heure, intellectuel et érudit profond, Si Ahmed Bensouda était aussi un homme politique de grande valeur. Sous la colonisation, il était un militant actif et prit part au combat de libération dans le cadre du mouvement national pour l'indépendance et du groupe signataire du Manifeste du 11 janvier 1944. Au lendemain de l'indépendance, il est nommé par feu S.M. Mohammed V, secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports. En 1962, il a été nommé par feu S.M. Hassan II gouverneur de la ville de Rabat et, à partir de 1965, chargé de mission au Cabinet Royal avant d'être désigné ensuite ambassadeur du Maroc au Liban de 1966 à 1969.

Le poste de Beyrouth constituait en vérité une sorte d'observatoire sur l'ensemble du Proche-Orient pour le diplomate, âgé alors de quarante-cinq ans. Il mettra à profit son entregent, son urbanité, sa culture et son ouverture pour tisser un important réseau de relations politiques, économiques et culturelles qui serviront plus tard au niveau diplomatique pour notre pays.

«Si Ahmed» n'avait jamais quitté sa bonhomie et son affabilité proverbiale. Avec une égale clairvoyance, il portait son regard sur les questions d'actualité, grande ou petite. Simple, jovial et convaincu. Son attachement à la monarchie était sa raison de vivre, son désir de la servir avec une incontournable disposition d'esprit. Feu S.M. Hassan II, pour l'avoir mis à ses côtés, l'a désigné en 1975 Chef de son cabinet, ensuite directeur du Cabinet royal. A la fin de sa mission de gouverneur à Laâyoune, à un moment où le Maroc achevait le processus de récupération de son territoire, il est nommé en 1977 Conseiller de feu S.M. Hassan II, une mission qu'il accomplira avec dévouement, engagement et efficacité jusqu'à l'année 1995. Son décès à 88 ans a plutôt ravivé le souvenir impérissable d'un homme qui incarnait certes une époque, mais dont le parcours, riche, diversifié et dense a épousé le profil d'un militant au sens vrai du terme : fondateur en 1947, du journal « Raï al-Aâm », organe du parti « Ach-Choura et l'Istiqlal » ; directeur général de la Radio Télévision Marocaine (RTM), essayiste, diplomate et Conseiller royal…

La première période de son parcours, autrement dit qui s'était achevée en 1977, avait donné de lui l'image de l'homme d'action, porté sur des fronts divers et « chauds ». Celle qui suivit sa nomination en tant que Conseiller de feu S.M. Hassan II révéla un homme d'une puissante capacité de travail au niveau diplomatique, des missions spéciales et de relations publiques. Il est devenu un véritable « R.P. » pour la cause nationale, notamment auprès des chefs d'Etat et de gouvernement arabes sans distinction et dont beaucoup, encore vivants, lui témoignent une affection à toute épreuve. Il était « le missi dominici », l'émissaire de grandes missions, le gentleman, le patriote aussi. Il se vouera corps et âme à la défense de son Roi et de son pays.
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