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Attention au choc thermique

Qui parmi nous ne rêve pas de lézarder sous le soleil pendant de bonnes heures, de siroter son «smoothie» sous le zénith et de plonger dans les vagues dès qu'il ressent la moindre chaleur ? Hélas, cette image idyllique risque de cacher plusieurs
dangers.

Attention au choc thermique
Mis à part le danger d'exposition aux rayons ultra-violets, un autre problème risque de causer un arrêt cardiaque sur-le-champ. Il s'agit de l'hydrocution. Les spécialistes l'appellent aussi : le choc thermique.
Selon le docteur Mohamed Benjdayen, l'hydrocution est un arrêt brutal du c?ur et de la respiration provoqué par la différence entre la température du corps et celle de l'eau lors de la baignade. Ce choc thermique peut provoquer une perte de connaissance et automatiquement une noyade. Il s'agit en fait de la «noyade syncopale». Ainsi, ce phénomène est dû à une différence, trop importante, de température entre l'eau et la peau.

En effet, cette dernière se refroidit très vite et notre corps contracte brutalement les vaisseaux sanguins pour garder un maximum de chaleur et ramener plus de sang à l'intérieur du corps. Le rythme cardiaque ralentit pour lutter contre cette hypertension, mais le cerveau ne reçoit pas assez d'oxygène et le sujet plonge dans la syncope (perte de connaissance). Une syncope dans l'eau est possible. Si on ne réagit pas à temps, on risque de se noyer. C'est le scénario catastrophe, fort heureusement, il n'est pas systématique. Scientifiquement, l'hydrocution peut également causer un arrêt cardiaque suite à un refroidissement brutal. «Au moment où la chaleur extérieure provoque une dilatation des vaisseaux sanguins, le contact de l'eau froide entraîne une contraction rapide de ses vaisseaux ou vasoconstriction.

Le sang périphérique reflue vers l'intérieur du corps et provoque une augmentation de la pression artérielle. Quand ce phénomène de refroidissement est trop brutal, cela peut entraîner même un arrêt cardiaque», explique Benjdayen.
En été, ce type d'accident est fréquent. Certains signes peuvent cependant permettre de les prévenir : des maux de tête, une angoisse, des crampes…
Devant l'apparition de l'un de ces signes, tout nageur doit sortir de l'eau le plus rapidement possible. En cas d'antécédents ou de réactions cutanées à l'eau froide survenues dans le passé, entrez dans l'eau progressivement avec prudence. Il est par ailleurs recommandé de ne jamais se baigner seul ou dans des zones non-surveillées. Les spécialistes conseillent d'éviter les expositions aux rayons UV trop prolongées et de se baigner après avoir bu des boissons gazeuses en excès ou mangé un repas trop copieux.

Par ailleurs, les premiers secours d'un hydrocuté consistent à ramener la personne sur la terre ferme, vérifier si elle respire et si c'est le cas, la basculer sur le côté, la tête légèrement inclinée vers l'arrière. Évidemment, on évite de laisser seule la personne choquée. Dans tous les cas, la victime doit être réchauffée. «Face à toute hydrocution ou tout malaise dans l'eau, il est indispensable d'évacuer la victime sur la terre ferme. Et surtout ne pas oublier d'alerter les équipes de secours les plus proches, à savoir les maîtres nageurs sauveteurs s'ils sont présents sur les lieux de l'accident. Aussi, il ne faut pas oublier qu'en cas d'arrêt respiratoire ou d'arrêt cardiaque, les manoeuvres de réanimation cardio-pulmonaire doivent être effectuées immédiatement, bouche à bouche, massage cardiaque…», explique Benjdayen.

Notons qu'en tout état de cause, il est nécessaire de combattre l'hypothermie (baisse de la température du corps) en séchant la victime, la recouvrant d'une couverture, et en poursuivant ce réchauffement jusqu'au retour à la normale. Il faut également surveiller le sujet dans les heures qui suivent afin de déceler une évolution de son état. Pour conclure, un petit rappel de base : L'homme est homéotherme. Autrement dit, sa température interne doit toujours être la même. Quand on passe une bonne séance «recto-verso» sur une plage en plein soleil, notre corps doit pouvoir évacuer toute la chaleur qu'il reçoit en trop. Pour cela, il utilise notamment la sueur et la vasodilatation.

Il s'agit d'une dilatation des vaisseaux sanguins. Lorsqu'il fait chaud, notre corps dilate les vaisseaux périphériques (qui circulent près de la peau). Plus la surface de leur paroi sera importante, plus ils pourront évacuer la chaleur. Notre c?ur, lui, augmente son rythme pour accélérer ce refroidissement. Voilà notre état quand on est sur la plage surchauffée. Nous n'avons donc qu'une seule envie: sauter dans l'eau pour se rafraîchir. Mauvaise décision, car ça peut être fatal.
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Prudence

Après une longue exposition au soleil, vous voulez épater les copains et faire un sublime plongeon ? L'idée est tentante, mais rayez là de votre esprit. Soyez prudents et entrez dans l'eau progressivement en ayant le réflexe de mouiller les parties les plus riches en capteurs thermiques, à savoir le thorax, la nuque et le dos. Même conseil si vous sortez d'un repas copieux. Une fois cette précaution prise, libre à vous de faire les pirouettes les plus spectaculaires !
Sachez aussi que le refroidissement brutal, appelé choc thermique ou hydrocution, est un accident fréquent qui survient l'été.

Certes, tout le monde peut y être victime, mais les enfants et les personnes âgées sont plus exposés à ce risque. Un conseil en or, ne perdez pas vos petits loups du regard, faites-les respecter un délai de 3 heures après un repas copieux. Ne les laissez pas s'exposer au soleil avant de se baigner, surtout lorsqu'elle est inférieure à 18°C (20°C chez les tout-petits). Et surtout, aidez-les à ne pas dépasser 15 minutes lors de leur première baignade.
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