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Détails du fiasco

La ministre de la Jeunesse et des Sports, Nawal El Moutawakil, avait déclaré, façon de se consoler, qu'«arriver à Pékin, c'est déjà une victoire». Ce qui n'est pas faux, mais seulement s'il s'agissait de disciplines comme l'escrime, le tir à l'arc et la natation.

Détails du fiasco
Le niveau olympique est beaucoup plus élevé que le niveau national. Et pour se qualifier aux Jeux Olympiques, les athlètes marocains ont fourni un grand effort. Arriver à Pékin est donc déjà, pour eux, synonyme de victoire. Mais cela ne s'applique pas sur les disciplines telles que le judo, la boxe et le taekwondo.

Dans la boxe, le Maroc a participé avec dix pugilistes. Un nombre record pour notre pays. Il s'est toutefois avéré que la plupart de ces boxeurs n'avaient pas le niveau pour disputer une telle compétition. Nos pugilistes ont vite mordu la poussière, l'un après l'autre ! Seulement deux d'entre eux ont pu atteindre un stade assez avancé de la compétition : Hicham Mesbahi et Mohamed Arjaoui.

S'ils n'ont malheureusement pas pu monter sur le podium, ils ont au moins fait preuve d'un esprit compétitif donnant le maximum d'effort. «J'étais déçu par l'arbitrage. Je tenais le match en main : 8 contre 3. Et il ne restait qu'un seul round. En raison d'une blessure au nez, l'arbitre a arrêté le match et il a offert la victoire à mon adversaire. Un vrai massacre ! », s'indigne Hicham Mesbahi. Les boxeurs marocains qui ont fait le voyage pour Pékin ont été qualifiés aux J.O. à seulement trois mois de ce rendez-vous sportif mondial. Un stage en Europe et une participation au trophée international Mohammed VI de boxe constituent l'essentiel de leur préparation.

Largement insuffisant. Car pour préparer un athlète aux Jeux Olympiques, il fallait un travail de longue haleine. Nos pugilistes devaient au moins affronter des boxeurs ayant le niveau olympique pour avoir une idée sur ce qui les attend. Or, lors du trophée Mohammed VI, ils ont affronté des boxeurs appartenant aux équipes B des pays participants, comme la France. En taekwondo, par contre, seulement trois athlètes ont représenté le Maroc : Mouna Benabderrassoul, Ghizlane Toutdali et Abdelkader Zrouri. Après l'élimination des deux Marocaines, Zrouri, considéré alors comme le dernier espoir marocain pour une médaille en taekwondo, a finalement abandonné en quarts de finale dans la catégorie des supers lourds, suite à une blessure.

En judo, la déception a été totale. Aucun des quatre judokas marocains engagés aux J.O. n'a pu franchir les premières phases de la compétition. En Afrique, le judo est un sport en plein essor. Le continent noir n'est plus une seconde zone. D'ailleurs, l'Afrique a même eu un champion du monde en la personne de Anis Lounifi, un judoka tunisien, premier Africain et Arabe à accéder à la plus haute marche du podium dans une discipline dominée par les Européens et les Asiatiques. Les deux médailles, l'argent et le bronze, remportées par l'Algérie, témoignent également de cet essor. Malheureusement, nos judokas, eux, ont montré qu'ils étaient en deçà du niveau espéré. Quand le Maroc décrochera-t-il des médailles olympiques dans des disciplines autres que l'athlétisme ?
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Disciplines collectives

L'édition de Pékin a été marquée, pour le Maroc, par l'absence des nationaux dans les épreuves collectives : football, handball et volley-ball. On se demande pourquoi notre pays n'a pas su qualifier une de ses équipes aux J.O. Jusqu'à quand devons-nous nous contenter de l'athlétisme pour remporter des médailles olympiques ? Il est temps pour que nos fédérations revoient leur politique en vue de hausser le niveau du sport national. Combien faut-il d'échecs avant que nos responsables chargés de ce secteur ne prennent conscience de la chute vertigineuse du sport national ?…
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