Aussi, elle semble avoir conquis quelques milliers d'adeptes bien de chez nous… Zoom sur un phénomène (pour le moins) insolite!
Il est midi trente au Boulevard Zerktouni, une bande de recrues de la Tecktonik, se promenant nonchalamment, captive l'attention. Il suffit cependant de leur lancer un bonjour pour entamer la conversation.
Cette allure soignée, cet air zen et décontracté c'est Zak, un élève au Lycée Lyautey de Casablanca. Pour lui, la Tecktonik est «beaucoup plus sacrée qu'une danse»… A priori, le mouvement a permis à ce jeune adolescent de 15 ans de se retrouver, à en croire ses mots: «Cela fait longtemps que je cherche à intégrer un mouvement qui ressemble à ma personnalité. Je suis indifférent de nature, je m'habille comme je veux car j'ai envie de me démarquer des autres. De plus, je n'ai pas peur de tomber dans le ridicule. Maintenant je suis sûr que je suis né pour être tecktonikeur», affirme-t-il.
Elle, c'est Mélinda, une autre fidèle. Derrière ses lentilles colorées d'un vert fluorescent se cache un regard innocent et insouciant. L'adage disant que l'habit ne fait pas le moine aurait été inventé pour elle, car de loin vous ne risquerez pas de deviner à quel sexe elle appartient, vu son air de «garçon manqué». Mais cela ne la rebute aucunement, car elle sait que la philosophie du mouvement permet principalement de mettre fin au caduc duel filles- garçons. Après tout, c'est elle qui a choisi ce style de vie et a bien l'air d'en être fière. D'après elle, «quand les deux sexes commenceront à réfléchir de la même manière, à s'habiller pareillement, faisant fi de ce que les autres pourraient penser d'eux, il n'y aura plus de sexisme dans ce monde…et c'est bien «la philosophie» de la Tecktonik ».
Mais entendons-nous bien, il n'y a pas que les jeunes aisés qui s'adonnent à ce mouvement. D'autres jeunes, issus de milieux moyens ou défavorables, suivent, eux aussi, la vague. De prime abord, la Tecktonik a tout d'une danse en vogue pour adolescents, mais ses symptômes promettent bien de jouer les prolongations.
Les habits ne sont pas les seuls emblèmes de la Tecktonik. Les cheveux ne sont pas en reste. En effet, la hairtonik, coupe adaptée par ces danseurs, fait des ravages. Exit les brushings et séances de défrisages pour demoiselles ou la traditionnelle coupe chez le coiffeur pour les jeunes messieurs, le temps est au rasage de crâne presque à la Britney.
Les adeptes de la chorégraphie ne se contentent pas de s'habiller à la Jey-Jey (le plus fameux des tecktonikeurs) mais veulent une coupe qui va avec. Cette coiffure loufoque se fixant grâce à des gels Tecktonik (ndlr: marque déposée) et à des mini néons dans les cheveux ou encore à l'aide de vibrateurs et ventilateurs, fait bien fureur ces derniers temps. A en croire les symptômes de la vague, cela ressemble quelque peu à la genèse des années hippies marquée jadis par les revendications sociales de la classe anti-conformiste américaine. Toutefois, quelques interrogations ont l'air d'être sur toutes les lèvres: Qu'est ce qui a exhorté la jeunesse marocaine à une exaltation pareille ? S'agit-il d'une fuite d'identité, d'une quête de refuge…? Quoi qu'il en soit, le temps nous en dira plus…
Concernant les revendications de cette mode, un détail pourrait en étonner plus d'un: Les partisans de la vague Tecktonik ne revendiquent pas un mode de vie meilleur ni même une culture distincte (c'est du moins ce qu'ils affirment).La danse comme la philosophie tendent à être universelles avec un nouveau code vestimentaire qui se veut proche du corps comme de l'âme. Quant aux tecktonikeurs en question, ils ne songent qu'à ramener le futur au présent en sortant de l'ordinaire.
Leur rêve le plus fou ? Se déconnecter du monde et croire de tout cœur qu'ils viennent du futur !
Finalement, les concepts même de la Tecktonik aspirent à abaisser les barrières entre riches et pauvres, visant ainsi à prononcer l'oraison funèbre des années de règne du breakdance et hip-hop…
*journaliste stagiaire
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Pour rester «fashion», le look est accompagné d'accessoires «tape-à-l'oeil» tels des habits lumineux agissant aux ondes sonores, créant ainsi un véritable gain économique pour certains… Pourtant, ces affiliés vous diront le plus naturellement du monde que la Tecktonik ne se limite pas à une danse, mais c'est toute une philosophie, un mode de vie, voire une foi.
Dans les quartiers casablancais, comme un peu partout au Maroc, le phénomène se danse, se respire, se vit...
Il est midi trente au Boulevard Zerktouni, une bande de recrues de la Tecktonik, se promenant nonchalamment, captive l'attention. Il suffit cependant de leur lancer un bonjour pour entamer la conversation.
Cette allure soignée, cet air zen et décontracté c'est Zak, un élève au Lycée Lyautey de Casablanca. Pour lui, la Tecktonik est «beaucoup plus sacrée qu'une danse»… A priori, le mouvement a permis à ce jeune adolescent de 15 ans de se retrouver, à en croire ses mots: «Cela fait longtemps que je cherche à intégrer un mouvement qui ressemble à ma personnalité. Je suis indifférent de nature, je m'habille comme je veux car j'ai envie de me démarquer des autres. De plus, je n'ai pas peur de tomber dans le ridicule. Maintenant je suis sûr que je suis né pour être tecktonikeur», affirme-t-il.
Elle, c'est Mélinda, une autre fidèle. Derrière ses lentilles colorées d'un vert fluorescent se cache un regard innocent et insouciant. L'adage disant que l'habit ne fait pas le moine aurait été inventé pour elle, car de loin vous ne risquerez pas de deviner à quel sexe elle appartient, vu son air de «garçon manqué». Mais cela ne la rebute aucunement, car elle sait que la philosophie du mouvement permet principalement de mettre fin au caduc duel filles- garçons. Après tout, c'est elle qui a choisi ce style de vie et a bien l'air d'en être fière. D'après elle, «quand les deux sexes commenceront à réfléchir de la même manière, à s'habiller pareillement, faisant fi de ce que les autres pourraient penser d'eux, il n'y aura plus de sexisme dans ce monde…et c'est bien «la philosophie» de la Tecktonik ».
Mais entendons-nous bien, il n'y a pas que les jeunes aisés qui s'adonnent à ce mouvement. D'autres jeunes, issus de milieux moyens ou défavorables, suivent, eux aussi, la vague. De prime abord, la Tecktonik a tout d'une danse en vogue pour adolescents, mais ses symptômes promettent bien de jouer les prolongations.
Les habits ne sont pas les seuls emblèmes de la Tecktonik. Les cheveux ne sont pas en reste. En effet, la hairtonik, coupe adaptée par ces danseurs, fait des ravages. Exit les brushings et séances de défrisages pour demoiselles ou la traditionnelle coupe chez le coiffeur pour les jeunes messieurs, le temps est au rasage de crâne presque à la Britney.
Les adeptes de la chorégraphie ne se contentent pas de s'habiller à la Jey-Jey (le plus fameux des tecktonikeurs) mais veulent une coupe qui va avec. Cette coiffure loufoque se fixant grâce à des gels Tecktonik (ndlr: marque déposée) et à des mini néons dans les cheveux ou encore à l'aide de vibrateurs et ventilateurs, fait bien fureur ces derniers temps. A en croire les symptômes de la vague, cela ressemble quelque peu à la genèse des années hippies marquée jadis par les revendications sociales de la classe anti-conformiste américaine. Toutefois, quelques interrogations ont l'air d'être sur toutes les lèvres: Qu'est ce qui a exhorté la jeunesse marocaine à une exaltation pareille ? S'agit-il d'une fuite d'identité, d'une quête de refuge…? Quoi qu'il en soit, le temps nous en dira plus…
Concernant les revendications de cette mode, un détail pourrait en étonner plus d'un: Les partisans de la vague Tecktonik ne revendiquent pas un mode de vie meilleur ni même une culture distincte (c'est du moins ce qu'ils affirment).La danse comme la philosophie tendent à être universelles avec un nouveau code vestimentaire qui se veut proche du corps comme de l'âme. Quant aux tecktonikeurs en question, ils ne songent qu'à ramener le futur au présent en sortant de l'ordinaire.
Leur rêve le plus fou ? Se déconnecter du monde et croire de tout cœur qu'ils viennent du futur !
Finalement, les concepts même de la Tecktonik aspirent à abaisser les barrières entre riches et pauvres, visant ainsi à prononcer l'oraison funèbre des années de règne du breakdance et hip-hop…
*journaliste stagiaire
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Une danse, une philosophie, une foi
Bouger rapidement ses bras dans tous les sens d'une manière désarticulée et donner l'impression que l'on saute tout en gardant les pieds sur terre, le tout sur une musique qui fait frétiller, telle est la représentation de la danse Tecktonik. Ainsi, de nos jours, il est tout à fait coutumier de croiser des «tecktonikeurs» typiquement marocains faisant leurs shows dans les rues et portant des habits de couleurs fluorescentes avec une coupe excentrique appelée «mulet».Pour rester «fashion», le look est accompagné d'accessoires «tape-à-l'oeil» tels des habits lumineux agissant aux ondes sonores, créant ainsi un véritable gain économique pour certains… Pourtant, ces affiliés vous diront le plus naturellement du monde que la Tecktonik ne se limite pas à une danse, mais c'est toute une philosophie, un mode de vie, voire une foi.
Dans les quartiers casablancais, comme un peu partout au Maroc, le phénomène se danse, se respire, se vit...
