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L'USS Cole : Un message de Washington à Damas

La décision américaine d'envoyer le navire de guerre USS Cole au large du Liban est un message adressé à la Syrie, accusée d'entretenir chez son petit voisin une crise qui, source de fortes tensions régionales, risque de dégénérer, estimaient vendredi experts et politiques.

L'USS Cole : Un message de Washington à Damas
Les Etats-Unis ont annoncé avoir déployé l'USS Cole au large du Liban en raison d'inquiétudes pour la situation dans ce pays qui traverse une crise politique sans précédent depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). Le bâtiment de guerre n'entrera cependant pas dans les eaux libanaises, selon les autorités de ce pays.
Cette affaire a semblé mettre dans l'embarras le gouvernement de Fouad Siniora qui, accusé d'être à la solde des Américains par l'opposition emmenée par le Hezbollah chiite, a convoqué l'ambassadeur américaine Michele Sison pour demander des "clarifications". La décision américaine a été qualifiée d'"ingérence militaire" par le Hezbollah alors qu'un leader de l'opposition, le chrétien Michel Aoun, estimait que cette démonstration de "force préventive" était dirigée contre la Syrie.

A Washington, le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche, Gordon Johndroe, a assuré que des consultations régulières étaient menées "avec le Premier ministre (Fouad) Siniora et son gouvernement" et que "l'objectif des navires de la Marine américaine en Méditerranée orientale est une démonstration de soutien à la stabilité régionale".
Pour le général à la retraite Wehbé Katicha comme pour la presse libanaise proche de la majorité antisyrienne, "la Syrie est la première concernée par cette décision" des Américains d'accentuer leurs pressions afin de régler rapidement la question libanaise qui "risque d'exploser" à tout moment.
Ancienne puissance de tutelle au Liban, la Syrie est accusée par la majorité parlementaire au pouvoir, soutenue par les pays occidentaux et la plupart des pays arabes, de chercher à déstabiliser le Liban pour en reprendre le contrôle via ses alliés de l'opposition.

Pour un député du Hezbollah Hussein Hajj Hassan, la décision américaine montre au contraire que "ce sont les Etats-Unis qui s'ingèrent dans les affaires libanaises, et que cette ingérence est devenue militaire".
Après avoir proclamé sa "victoire divine" contre Israël à l'été 2006, le Hezbollah a claqué la porte du gouvernement en novembre 2006 et réclame avec ses alliés plus de pouvoir au sein du futur cabinet, empêchant ainsi l'élection présidentielle dans ce pays sans chef d'Etat depuis la fin du mandat du pro-syrien Emile Lahoud le 23 novembre.
Sur le plan régional, cette crise a porté un coup aux relations entre la Syrie et les pays arabes soutenant la majorité au pouvoir, l'Arabie Saoudite en tête, et risque de perturber le sommet arabe prévu à Damas les 29 et 30 mars.
Selon le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, médiateur dans la crise libanaise, certains dirigeants arabes, voulant faire pression sur Damas, ont posé comme "condition" à leur participation au sommet l'élection d'un président au Liban.

La décision de Washington a enfin été prise alors que l'Etat hébreu craint des représailles après l'assassinat, le 12 février à Damas, du chef militaire du Hezbollah, Imad Moughnieh.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé Israël d'être responsable de cet assassinat, non revendiqué, et déclaré son parti en "guerre ouverte" contre ce pays.
Pour le général à la retraite Wehbé Katicha, "la décision des Américains est un premier message fort à ses adversaires dans la région pour leur dire “nous sommes là”. L'USS Cole, connu pour avoir été la cible d'un attentat suicide qui avait tué 17 marins dans le port yéménite d'Aden en 2000, est un destroyer à missiles guidés.
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L'Italie à la tête de la FINUL

L'Italie a pris officiellement, vendredi, pour le compte de la Force maritime européenne (Euromarfor), le relais de l'Allemagne à la tête de la flotte de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), a annoncé la Finul.
La cérémonie de changement de commande entre l'Italie et l'Allemagne s'est déroulée au large de Beyrouth en présence notamment du ministre allemand de la Défense Franz Josef Jung, du chef de la Finul, le général italien Claudio Graziano, et de l'ambassadeur italien Gabriele Checchia, qui représentait le ministre italien de la Défense, selon un communiqué de la Finul.
C'est la première fois que l'Euromarfor (Espagne, France, Italie, Portugal) opère sous mandat des Nations unies, a souligné le contre-amiral Ruggiero Di Biase, cité dans un communiqué de la Finul.

L'Allemagne dirigeait la Finul navale depuis sa mise en place en octobre 2006, après le conflit de juillet-août entre Israël et le Hezbollah libanais qui a fait plus d'un millier de morts au Liban, en majorité des civils. La Finul navale est chargée de veiller le long des côtes, en coopération avec les forces libanaises, à ce qu'aucune livraison d'armes ne parvienne par mer au Hezbollah chiite, soutenu par Damas et Téhéran. Ce changement de commande s'est déroulé alors que les Américains ont annoncé jeudi avoir dépêché au large du Liban, dans les eaux internationales, le bâtiment de guerre USS Cole en raison de la situation extrêmement tendue dans ce pays.
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