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Vaincre sans convaincre

Roger Lemerre et son adjoint Fethi Jamal n'affichaient pas le grand sourire au terme de cette rencontre. On ne savait pas trop pourquoi. Et pourtant le Maroc a remporté une victoire, 3-0, un score qui en dit long, non pas sur la suprématie des Lions de l'Atlas mais sur la faiblesse de l'adversaire. Ce sont 19 joueurs qui ont participé à ce match ayant permis de découvrir pas mal de joueurs.

Vaincre sans convaincre
Autrement dit, les techniciens tâtonnent et sont toujours à la recherche d'une bonne ossature capable de nous rassurer avant le coup d'envoi des matchs de qualifications pour la Coupe du Monde 2010. Jusque-là, nous n'avons joué que contre des formations dont le niveau est bien inférieur à nos prochains adversaires. Le Bénin, le Sultanat d'Oman, la Mauritanie et la Zambie ne sont pas des foudres de guerre, loin de là et nous n'avons guère été convaincants. La fébrilité de la défense est un souci et heureusement Roger Lemerre le sait bien. « Oui, nous devons faire preuve de réalisme en défense, reconnaît-il.

Aujourd'hui, nos adversaires ont eu deux occasions alors que nous menions 2-0. S'ils avaient réussi à les concrétiser, cela nous aurait fait mal. Le football professionnel demande beaucoup de rigueur et c'est ce que nous voulons ». Les choix ont été diversifiés, en particulier dans l'axe central. Abdeslam Ouaddou a souvent joué aux côtés de Talal Karkouri et de Amine Erbate. Mercredi, en l'absence du Nancéen, c'est un autre duo qui été aligné, en l'occurrence Youssef Rabeh et Amine Erbate, avec sur les deux flancs, Badr Kaddouri et Yacine Abdessadki. L'un et l'autre ont souvent été contournés et n'ont pas montré de velléités offensives.

Abdessadki évolue au milieu de terrain avec son club Fribourg et là il a été choisi au poste latéral : «Je l'ai vu jouer à ce poste avec son club, relève le sélectionneur, et je ne vois pas pourquoi je ne l'alignerais pas là où il se sent le mieux ». Ceux qui les ont remplacés n'ont rien pas apporté de nouveau. Mahdi Moutaki et Youssef Akchaoui ont été bien fébriles. Mais on ne peut leur en tenir rigueur, eu égard au peu de temps qu'ils ont joué. L'absence de Chrétien Bassir s'est fait lourdement ressentir. « Aujourd'hui, nous ne pouvons affirmer qu'il y a une carence dans notre compartiment, puisque nous n'avons encaissé aucun but alors que nous en avons marqué trois, relativise Lemerre. Notre choix n'est pas

définitif en ce qui concerne d'autres éléments qu'ils soient locaux ou professionnels ».

On retiendra la belle prestation du gardien Karim Zaza qui a eu quelques arrêts réflexes qui font de lui, le titulaire incontesté à ce poste. Il y a eu également des satisfactions dans cette rencontre, en particulier en première période, avec une belle circulation du ballon entre les divers compartiments de jeu orchestrée par les médians de service, Youssef Safri dont le jeu va, malheureusement, s'étioler, en seconde partie, Houcine Kharja, qui a ouvert le score d'un tir tendu et surtout Nabil Dirar, qui bénéficia d'un penalty transformé par Tarik Sektioui. On relèvera également la bonne entente entre Mérouane Chamakh et Youssef Hadji, quoique le Bordelais n'a pas eu son rendement habituel. Il fut remplacé en seconde période par un Baha, impérial, auteur d'une belle reprise de la tête qui donna le 3e but. Zemmama a fait montre de beaux gestes techniques mais il a eu tendance à oublier les enchaînements collectifs. Bref, il reste encore beaucoup à faire, car le Cameroun, voire le Togo sont d'un autre calibre.
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«Il y a un trafic entre l'entraîneur adjoint et les agents des joueurs»


J'aime mon pays et je suis toujours prêt à porter le maillot national

Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur ce match organisé par le PNUD et auquel vous avez participé ?

C'est un match très important dont l'objectif est de lutter contre la pauvreté. Je trouve que c'est une très bonne initiative de sensibiliser les gens quant à ce fléau.
Il y a des milliers de personnes qui meurent de faim à travers le monde.
Participer à cette rencontre est une forme d'aide à cette population.
J'espère qu'on puisse organiser dans le futur d'autres manifestations sportives qui vont dans ce sens.

Vous n'avez pas été convoqué pour prendre part au match amical du Maroc contre la Zambie. Pourquoi ?

Ecoutez, le désordre et la confusion règnent au sein de l'équipe nationale. Il y a un trafic entre les entraîneurs adjoints et les agents. Ces derniers agissent malhonnêtement. C'est décevant, mais c'est comme ça. Vous savez, on se fait mauvaise figure vis-à-vis de notre club en répondant toujours présent aux invitations du sélectionneur national même pour les matches amicaux qui se passent dans des pays lointains. En fin de parcours, on est écarté sans aucune explication, en plus du mépris. Je ne vous cache pas que je suis déçu par ces attitudes à tel point que je n'ai même pas envie d'en parler… Qu'on me convoque ou pas, cela m'est égal.

Est-ce que cela signifie la rupture définitive avec l'équipe nationale ?

Pas du tout. J'aime mon pays et je suis toujours prêt à porter le maillot national. Mais, je suis fatigué par les magouilles qui se passent au sein de l'équipe. Si les choses rentrent dans l'ordre, je serai le premier à faire partie du Onze national. Je joue pour mon pays et non pour tel ou tel entraîneur. C'est la chose la plus importante pour moi.

Propos recueillis par Fatima-Ezzahra Saâdane
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