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Quand récompense ne rime pas avec mérite

Grand rendez-vous du cinéma mondial la Mostra de Venise a rendu son verdict le samedi 6 septembre. La 65 édition du festival italien le plus en vue s'est clôturée sur une note où excellence ne rime pas forcément avec récompense.

Quand récompense ne rime pas avec mérite
Paillettes et tapis rouge, stars glamour et projecteurs n'ont pas pu voiler les résultas mitigés de cette édition. La presse italienne n'a pas mâché ses mots pour qualifier le palmarès, pour le moins décevant, de « compromis ». Déjà que la qualité des films en lice n'était pas au top, les membres du jury ont eu du mal à en sélectionner les meilleurs. On imagine mal un Wim Venders composer avec la faiblesse pour ne pas dire la médiocrité.

Des 21 films en lice, rares sont ceux qui étaient du goût du jury. Les dures délibérations ont donné le verdict suivant : La Coupe Volpi de la meilleure actrice a été décernée à Dominique Blanc pour son rôle dans « L'Autre ». « The Wrestler » de Darren Aronofsky a été récompensé du Lion d'or. Le cinéaste éthiopien Haile Gerima, 62 ans, a reçu lui, un Prix spécial du jury pour sa fresque historique « Teza », qui raconte les convulsions politiques des années 80 dans son pays.

Avec le portrait d'Anberber, un jeune homme idéaliste, parti étudier la médecine en Allemagne pour revenir «éradiquer les maladies» dans son pays, il fait le portrait d'une élite éthiopienne au destin amer. Cette oeuvre a également reçu le prix du meilleur scénario. Aussi, est-elle la seule africaine à être récompensée, alors que le film algérien «Gabbla» de Tariq Teguia, n'a reçu aucun prix. Ce qui relève de l'exploit puisque les films africains sont souvent absents du Festival de Venise. Quant au Lion d'argent de la réalisation et photographie, il a été décerné à « Paper soldier » du Russe Aleksey German Jr.

De ce fait, et de l'avis des critiques, le film qui sortait véritablement du lot et qui s'est imposé, dès le début, comme la meilleure œuvre était « The Wrestler ». La prestation de l'acteur américain Mickey Rourke, dans le rôle d'un vieux catcheur déchu, était si convaincante que le président du jury, n'a pas caché son désir de lui décerner un autre prix, celui du meilleur acteur. Mais il s'est heurté à la réglementation du festival qui interdit le cumul de deux récompenses majeures.
Déçu, Wim Venders, n'a pas hésité à déclarer à la presse que ce serait la dernière fois qu'il présiderait un jury parce qu'étant frustré de ne pouvoir primer un grand acteur et outré de devoir décerner cette récompense à un acteur italien juste par complaisance.

A part les quelques moments d'émotion provoqués par la consécration du monstre sacré américain, la cérémonie, à l'image de la 56e édition, était terne et sans éclat. A commencer par la qualité des projections, en passant par la baisse de fréquentation du festival cette année, qui devrait au final tourner autour de 10% selon les chiffres donnés par les organisateurs de la Biennale pour arriver enfin au manque d'infrastructures vénitiennes.

Toutes ces défaillances ont poussé les organisateurs à suggérer une autre date pour la tenue du festival. En l'avançant les étudiants auraient la possibilité de profiter des derniers jours de vacances pour y assister. Mais d'un autre côté, cela risquerait de provoquer un chevauchement avec le festival de Toronto, autre grand événement cinématographique.
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