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«Je suis une belle fierté pour mes parents»

Au début du mois de novembre, Amel Bent a fait un passage du côté d'Agadir pour participer pour la troisième fois au Concert pour la tolérance. Ce dernier a été annulé à la dernière minute mais nous en avons profité pour bavarder un peu avec cette jeune chanteuse pleine de volonté et de talent.

«Je suis une belle fierté pour mes parents»
LE MATIN : Quel message voulez-vous passer avec cette participation à répétition au Concert pour la tolérance ?

AMEL BENT :
Avec ma participation je veux dire qu'on peut rassembler un tas de personnes de confessions et d'origines différentes autour de lamusique pour passer un bon moment en métissant les cultures et les origines. C'est un appel à la communion.

En parlant d'origine, vous êtes Maroco-algérienne et vous en êtes fière…

Oui carrément ! Je suis très fière de mes origines maroco-algériennes et j'aime
bien le crier haut et fort que je sois en France, au Maroc ou en Algérie.
C'est dire ma richesse culturelle.

Vous êtes une sorte de terrain de réconciliation ?

Je n'ai pas la prétention d'être un terrain de réconciliation mais en tout cas je pense que je suis une belle fierté pour mes parents. J'espère l'être également pour les deux communautés marocaine et algérienne, de voir un enfant issu de l'immigration percer et réussir sa carrière artistique et qui peut par la même occasion parler en leur nom.

Depuis la nouvelle star, vous avez fait un bon bout de chemin. C'est quoi les ingrédients de cette success-story ?

Je suis très croyante alors j'ai laissé le «mektoub» agir. Je n'ai pas fait quelque chose de particulier pour en arriver où j'en suis aujourd'hui. J'ai écouté mon cœur et j'ai chanté les choses que je trouvais justes. Je crois que ce qui m'a vraiment aidée c'est le fait d'être sincère dans ma vie et dans ma musique. J'ai toujours chanté avec sincérité, avec mon cœur en me donnant à mon public à fond et avec beaucoup d'émotion.

Vous ne ratez pas les occasions pour chanter «Ma philosophie», c'est votre porte-chance ?

En fait, cette chanson m'a surtout permis d'arriver sur scène avec beaucoup de sincérité. C'est ma façon de dire voilà je ne suis pas parfaite, j'ai mon lot de défauts, de douleurs, j'ai mon passé, j'ai la vie que j'ai. Ce que je veux c'est juste qu'on m'accepte comme je suis avec mon physique, avec le fait que j'ai grandi en quartier et que je suis une enfant de l'immigration. «Ma philosophie» est une belle façon de dire : acceptez-moi avec tout ce qui me constitue, tout ce qu'on m'a donné à la base et que je n'ai pas forcément choisi.
Pour moi, c'est une chanson de battant, une chanson pour la tolérance et c'est pour ça qu'à chaque fois que je me produis au concert pour la tolérance à Agadir (trois fois d'ailleurs), je la chante.

Est-ce qu'on peut dire qu'Amel Bent doit sa réussite à cette chanson ?

C'est vrai que «Ma philosophie» a été à la base de tout ça mais la réussite est une histoire entière à prendre dans sa globalité. Je pense que s'il n'y avait que «ma philosophie», aujourd'hui, je ne serais pas là! Derrière mon succès, il y a une histoire, une construction, du cœur, de la sincérité, beaucoup de travail, deux albums et un troisième en préparation et plein de collaborations. La réussite, c'est un tout cohérent, ce n'est pas juste un titre et puis disparaître.

A vingt ans, on détecte une grande maturité chez Amel Bent malgré son jeune âge, ça vient d'où ça ?

Disons que j'ai vécu tôt des choses qui m'ont fait grandir, qui m'ont poussée à réfléchir différemment. Mon métier m'a donné de grandes responsabilités vis-à-vis de ma famille, de ma carrière et de moi-même. Quand on devient chanteur, on ne peut plus penser à soi comme si on était à l'école où on est un peu perso. Notre vie est tellement exposée et montrée à tous qu'on doit faire en permanence attention à notre image, à ce qu'on fait, nous ne pouvons pas aller n'importe où, faire n'importe quoi ou fréquenter n'importe qui. Moi, au début je n'avais pas fait très attention à ça, j'étais trop spontanée au goût des autres et ça m'a porté préjudice. Il y a beaucoup de gens gentils qui vous veulent du bien et qui vous poussent vers l'avant mais malheureusement, il y a aussi les autres qui se servent de votre naturel et de votre simplicité et n'hésitent pas à vous cataloguer et à vous descendre. Il a fallu alors que je grandisse, que je mûrisse et que je fasse en fonction de la vie que j'ai maintenant. Mais ne vous inquiétez pas pour autant, je reste toujours la même folle (rires).

Vos prochains projets ?

J'ai mon troisième album qui est en préparation et dont la sortie est prévue pour fin 2009. Il y a aussi ma tournée qui englobe la France, la Belgique, la Suisse, l'Algérie, la Tunisie la Russie et qui prendra fin au mois de mars. Il y avait aussi un concert prévu à Casablanca qui a été reporté à une date ultérieure.

Un message à vos fans marocains ?

Même si je vis à 3.000 Km, le Maroc comme l'Algérie sont au fond de mon cœur.
Je dis merci au public marocain de m'avoir toujours soutenue, j'essayerai d'être
toujours une fierté pour lui.
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Un concert reporté

Amel Bent devrait se produire au Maroc lors d'un concert le 30 octobre au Megarama de Casablanca. Un événement qui rentre dans le cadre de sa tournée 2008-2009. Les organisateurs, One way concept, s'enthousiasmaient déjà à l'idée de présenter ce «nouveau spectacle explosif et surprenant». Mais à quelques semaines du concert, la nouvelle tombe.
Amel Bent ne viendra plus et le spectacle est reporté à une date ultérieure. D'après les organisateurs, ce concert aura lieu probablement dans les 3 mois suivants. Les raisons de ce report ? «Malheureusement pour nous et pour le public, le partenaire et sponsor principal de l'événement a annulé sa participation et du coup sans celui-ci nous ne pouvons pas assurer la date», expliquent-ils. En attendant de trouver un nouveau partenaire, le public devra patienter pour découvrir une Amel Bent resplendissante et pleine de sources.
Du haut de ses vingt ans, elle livrera sa nouvelle philosophie.
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