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La caravane de l'histoire sur des airs soufis

A l'occasion de l'escale de la caravane de l'histoire à Khouribga initiée par l'association 1200e anniversaire de la fondation de la ville de Fès et sponsorisée par le groupe Office chérifien des phosphates, une soirée artistique inaugurale de cette 8e étape fut dédiée au chant soufi avec au menu un somptueux concert de cheikh Hamza Shakour, l'un des plus grands chantres officiels de Syrie. Il dirige la chorale des "mounshidines" de la grande mosquée des Omeyyades.

La caravane de l'histoire sur des airs soufis
Considéré comme un des plus grands interprètes de la grande mosquée de Damas, cheikh Hamza Shakour exalte l'amour divin et loue son prophète d'une voie profonde et sublime. Répondant à ces puissantes invocations divines, les musiciens de l'ensemble Syrien qui l'accompagne alternent subtiles arabesques et préludes raffinés tandis que les derviches tourneurs évoluent sur la scène du complexe culturel selon un rite immémorial. L'oraison se mêle à la danse et la prière à l'art, ainsi s'est déroulé ce spectacle envoûtant, véritable concert sacré de samaâ où seul le bruissement des robes de derviches venait distraire les spectateurs ensorcelés de l'extase.

Le soufisme est le mysticisme de l'Islam, il existe aussi bien chez les sunnites comme chez les chiites. Comme tout mysticisme, il est avant tout une recherche de Dieu et son expression peut prendre des formes très différentes. D'autre part, par ses aspects ésotériques, il présente des pratiques secrètes, des rites d'initiation qui varient selon les maîtres qui l'enseignent.

Bien que le soufisme se veuille rigoureusement musulman, l'Islam traditionnel, sunnite et chiite, considère le soufisme avec la plus grande méfiance. Les mystiques musulmans adoptèrent dès le IXe siècle la musique comme support de méditation, comme moyen d'accéder à des états de grâce ou d'extase, ou simplement pour "nourrir l'âme", c'est-à-dire régénérer le corps et l'esprit fatigués par les rigueurs de l'ascèse. Le samaâ qui signifie littéralement "audition" désigne dans le soufisme cette tradition d'écoute spirituelle de musique et de chants, dans des formes très variées et ritualisées à des degrés divers.

Le sens même du terme samaâ suggère que c'est bien ici l'écoute qui est spirituelle, sans que la musique ou la poésie aient forcément un caractère sacré. Donner un contenu à l'extase et une signification à la musique, tel fut le premier souci des mystiques musulmans. La confrérie mystique sunnite des soufis Mawlawiyya (Mevlevi-s en turc, derviches tourneurs en Occident) a été fondée par le grand poète persan Jalâl al-Dîn al-Rûmi (1207-1273), installé à Konya (Anatolie). La recherche de Dieu par le symbolisme passe, chez certains soufis, par la musique ou la danse qui, disent-ils, transcende la pensée.

C'est ce que pratiquait Djalal al-Dîn al-Rûmi, dit Mevlana, le fondateur des derviches tourneurs. Chez d'autres soufis, le symbolisme est un exercice intellectuel où l'on spécule, comme le font les Juifs de la Kabbale, sur la valeur chiffrée des lettres, parfois aussi, c'est par la répétition indéfinie de l'invocation des noms de Dieu que le soufi recherche son union avec Lui.
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Enseignement

Le soufisme apporte à l'Islam une dimension poétique et mystique qu'on chercherait en vain chez les exégètes pointilleux du texte coranique. C'est pourquoi ces derniers, irrités par ce débordement de ferveur, cherchent à marginaliser le soufisme. C'est pourquoi aussi les soufis tiennent tant à leurs pratiques en les faisant remonter au prophète lui-même: Mohammed aurait reçu, en même temps que le Coran, des révélations ésotériques qu'il n'aurait communiquées qu'à certains de ses compagnons.

Ainsi les maîtres soufis rattachent-ils tous leur enseignement à une longue chaîne
de prédécesseurs qui les authentifie.
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