Menu
Search
Mardi 23 Décembre 2025
S'abonner
close
Mardi 23 Décembre 2025
Menu
Search

Inauguration de Casanearshore

JOBS (emplois), le mot décliné en quatre lettres par Barak Obama dans le débat qui l'oppose à McCain suffirait à expliquer la stratégie du Maroc en matière d'offshoring. Car, comme l'explique M. Bakkoury, «il faut créer de l'emploi, de plus en plus d'emplois pour les jeunes, et nous voulons grâce à un ciblage bien orienté de l'offshoring créer quelque 100.000 nouveaux emplois d'ici 2013».

Inauguration de Casanearshore
Ali Ghanam, président du Directoire de MEDZ
Derrière la stratégie de l'offshoring qui, grâce au Technopolis de Rabat et à Casanearshore, est devenue opérationnelle, l'ambition des pouvoirs publics est de renforcer l'attractivité du territoire à long terme par l'immobilier et le tourisme mais aussi en positionnant le Maroc sur la toile technopolitaine mondiale.

Le défi est immense car il ne s'agit pas seulement d'utiliser, de consommer les nouvelles technologies mais de les produire et de les exploiter en mettant l'accent le plus possible sur des activités stratégiques qui produiraient le plus de valeur ajoutée. Les grands assembleurs internationaux produisent aujourd'hui dans des pays comme le Mexique, la Malaisie et la Roumanie alors que des pays émergents comme l'Inde ou le Brésil ont investi ces créneaux et sont devenus, en peu de temps, des pôles mondiaux de conception de logiciels et prologiciels.

La proximité géographique du Maroc avec l'Europe, l'accélération de la mise en œuvre des réformes, la demande d'externalisation de nombre de ses institutions, banques assurances, services publics renforcent la démarche du Royaume.
Le ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, Ahmed Chami et le coprésident du Groupe d'impulsion France Maroc, M. Bakkoury, ont mis beaucoup d'énergie pour attirer de grands groupes aujourd'hui présents comme la BNP, Axa, Cap Gemini EDS, HPS, GFI mais aussi les autres, Tata Bull sont allés chercher les investisseurs là où ils se trouvent …

Pour Casablanca, et comme l'expliquent Ali Ghannam, président du Directoire de MEDZ et Mohamed Lasry, directeur de Casanearshore, les atouts du site, la qualité des infrastructures et des services, la compétitivité des coûts, l'existence d'un important vivier de ressources humaines, le cadre législatif et les incitations financières ont contribué à faire de cette destination l'une des plus attractives dans le nearshore régional. Reste que si le Maroc a pris de l'avance, le vrai défi est de consolider cette position notamment en accélérant la formation et en menant à bien le programme de formation des 10.000 ingénieurs.
---------------------------------------------------------------------------------

Interview : Ali Ghanam, President Du Directoire De Medz

LE MATIN : Pouvez-vous nous présenter MEDZ et décliner sa politique dans le secteur de l'offshoring ?
ALI GHANAM :
MEDZ est la filiale que la CDG a créée pour accompagner les politiques sectorielles des Pouvoirs Publics en vue de les mettre en œuvre concrètement à travers le territoire national.
Cela a été d'abord le cas pour la vision 2010 du secteur touristique, puis maintenant, c'est le cas pour certains métiers mondiaux du Maroc identifiés par le plan Emergence : Offshoring, Electronique, Agro-industrie, Valorisation des produits de la mer …
A chaque fois la démarche consiste à identifier la région qui offre les meilleurs atouts pour le secteur concerné et y créer des espaces offrant aux investisseurs de ces secteurs les meilleures conditions de compétitivité à travers des infrastructures et des services de qualité ainsi que des incitations attractives et des ressources humaines bien formées.

Quelle est la carte de l'offshoring au Maroc ? On parle de la création de technopole à Fés, à Marrakech, à Oujda. Pouvez-vous décliner les prochaines réalisations et expliquer le pourquoi de ce choix de villes ?

Dans l'Offshoring, MEDZ, traduit concrètement sur le terrain, l'offre Maroc relative à ce secteur à travers les sites dédiés à cette activité que sont Casanearshore et Technopolis offrant des plateaux bureaux prêts à l'emploi et des lignes de télécommunications Haut Débit à tarifs et qualité très compétitifs ainsi que des services aux entreprises et aux personnes mutualisées, guichet unique pour bénéficier des avantages accordés par l'Etat, restauration, transport en commun, etc. Bien plus que cela, MEDZ à travers sa filiale spécialisée CNS réserve un budget commercial et marketing conséquent pour assurer la promotion de l'offre Maroc relative au secteur de l'Offshoring auprès des investisseurs potentiels des pays cibles : France et pays francophones, Espagne, Grande Bretagne.
Quant à la carte de l'Offshoring, elle se construit progressivement en concertation avec le ministère concerné sur la base de critères arrêtés et principalement la disponibilité de la ressource humaine bien formée et l'accessibilité.
C'est ainsi que Casa et Rabat se sont imposées comme villes prioritaires, Fès devrait suivre, les autres villes sont encore au stade des études.

Casablanca, dites-vous, est devenue la destination la plus attractive dans le nearshoring européen. Est ce là une réalité ou une ambition et qu'est ce qui sous tend cette affirmation ?

Casanearshore, actuellement la destination la plus attractive dans le nearshoring européen, est le résultat d'un benchmark réalisé par des consultants spécialisés dans ce domaine et publié dans des revues spécialisées.

Quels sont les éléments de compétitivité de cette destination ?

Les conditions de compétitivité sont diverses, mais on peut citer les plus importantes : Destination proche des pays émetteurs ( 3h de vol), disponibilité de sites dédiés( CNS et Technopolis) offrant des plateaux bureaux à loyers compétitifs et des télécommunications et des services performants, incitations fiscales et financières pour la formation importantes et disponibilité de cadres et d'ingénieurs bien formés à des salaires raisonnables.

On définit l'importance d'une ville par rapport aux flots d'information qu'elle échange avec d'autres villes du monde. A ce niveau là où en est Casablanca ?

Je n'ai pas d'informations précises là dessus, mais je peux vous assurer, qu'en vitesse de croisière, CNS contribuera à coup sur à la croissance rapide du flux d'information entre Casa et les grandes villes européennes. En effet, avec 30000 personnes, le CA export attendu serait de l'ordre de 15 milliards de DH, ce qui pèsera également d'une manière significative sur notre balance commerciale.

Quelles sont actuellement les contraintes auxquelles vous faites face en terme d'organisation mais aussi de ressources humaines et d'accompagnement des pouvoirs publics ?

Au niveau des infrastructures, le plus dur est derrière nous, il s'agira d'améliorer et d'affiner les services offerts aux entreprises pour leur assurer un cadre de travail approprié et les aider à rester compétitives. Mais, le plus important est que la destination Maroc reste compétitive dans la durée car nos concurrents sont en train de travailler. Dans ce sens, il faut rester vigilant et notamment pour maîtriser l'évolution des salaires, facteur déterminant dans ce secteur, il faudra former les profils demandés par le secteur en nombre suffisant et en qualité. De même, toute l'Offre Maroc devra être ajustée régulièrement en tenant compte de la concurrence.

Vous avez pris part à Paris à deux tables rondes portant sur «Les infrastructures : facteur clé de succès» et «La formation et les ressources humaines. Quelles ont été les conclusions des débats ? Où se situe le Maroc sur ces deux points ?

La conclusion de ces ateliers a confirmé que l'avenir de ce secteur dépendra essentiellement de la disponibilité de la ressource humaine bien formée et en quantité suffisante.

Qu'en est-il du capital humain, c'est-à-dire des ingénieurs marocains

Nos ingénieurs sont très appréciés par les sociétés d'Offshoring qui s'installent dans nos sites de CNS et Technopolis, il s'agira de continuer à les former en nombre important. L'initiative des 10000
ingénieurs est louable, elle devrait faire l'objet d'un suivi rigoureux.

La politique actuelle permettra-t-elle de réduire la fracture numérique ?

C'est à coup sur un secteur qui permet aux marocains qui y travaillent de se mettre au niveau de tous les cadres et ingénieurs à l'échelle mondiale. Mais cela n'est bien entendu pas suffisant pour réduire la fracture numérique qui fait l'objet d'autres politiques gouvernementales dans l'éducation, les NTIC, la R-D, etc.'

Plusieurs capitales du Maghreb se sont lancées dans les technopoles dont Tunis et Alger. Quels sont les points forts et les points faibles des trois capitales du Maghreb ?

Comme je l'ai dit, nos concurrents d'une façon générale et les capitales maghrébines d'une façon particulière nous suivent de près et
se préparent pour nous concurrencer.
Nous avons pris une sérieuse avance, à nous de la maintenir, de l'améliorer.

Quelles sont les grandes entreprises et les assembleurs qui ont répondu présents pour le projet Technopolis et Casanearshore ?

Nous pouvons dire à ce stade du déploiement de la stratégie Maroc de l'Offshoring que nous sommes sur la bonne voie puisque au niveau de nos 2 sites lancés : CNS et Technopolis, nous accueillons les meilleures et les plus grandes sociétés françaises et autres dans ce domaine. La liste est longue :
BNP Paribas, Logica CMG ? ATOS ORIGIN, CAP GEMINI, ACCENTURE, TATA Consultancy Services, GFI Informatique, UBISOFT, HPS, AKKA Technologies, Percall, AXA

On parle d'une extension du plan émergence sous la forme du plan Envol qui prévoit le développement des secteurs comme la nanotechnologie la microélectronique ou la biotechnologie. Un mot sur ce que fait MEDZ dans ce sens et avec quels partenaires ?

Contrairement à CNS qui est exclusivement destinée aux activités d'Offshoring, Technopolis, accueille d'autres pôles relatifs aux technologies avancées que sont la nanotechnologie, la microélectronique, la biotechnologue et les NTIC : il abritera des centres de recherche développement, des industries de pointe dans ces domaines ainsi que des pôles de formation d'excellence.
MED-Z, dans son rôle d'incubateur et en partenariat avec le ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies et l'Université Al Akhawane, accompagne dans la mise en place de cette cité du savoir qui mettra le Maroc sur l'orbite du futur.

(*) Propos recueillis par Farida Moha
Lisez nos e-Papers