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La CNOPS veut améliorer la prise en charge des patients

Engager une réflexion commune entre les organismes gestionnaires et les producteurs de soins pour une meilleure prise en charge des affections cardiovasculaires, notamment l'infarctus du myocarde, tel est l'objectif de la conférence débat organisée vendredi dernier à Rabat par la Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale (CNOPS).

La CNOPS veut améliorer la prise en charge des patients
Cette manifestation, qui entre dans le cadre d'un cycle de rencontres initiées par la Caisse avec les acteurs institutionnels et privés directement concernés par la mise en œuvre de l'Assurance maladie obligatoire (AMO), a été animée par le professeur cardiologue Chérif Abdelkhirane.

Ce faisant, la CNOPS veut instaurer un climat d'échange et de concertation entre les différents intervenants et partant contribuer aux efforts visant à lutter contre la mortalité liée aux pathologies cardiovasculaires et en particulier l'infarctus du myocarde qui commence à prendre des proportions alarmantes. Selon le professeur Chérif Abdelkhirane, tout comme les autres pays du monde, le Maroc est exposé aux affections cardiaques qui font de plus en plus de victimes. Les facteurs de risques sont de plus en plus élevés. Recensés par le ministère de la Santé en février 2001, l'hypertension artérielle arrive en tête de ces facteurs avec 33,6 %. La dyslipidémie (concentration anormalement élevée de lipides dans le sang) occupe la seconde place avec 29 %, puis le diabète avec 6,6 % et le tabagisme, surtout masculin qui avoisine 31%. Sans oublier l'obésité, de plus en plus mise en cause, avec un taux de 11%.

Les chiffres sont éloquents. Ils montrent clairement qu'il y a péril en la demeure et qu'il faut agir rapidement pour arrêter ce fléau qui coûte très cher sur le plan économique et humain. Pis, selon Abdelkhirane toujours, «cette maladie tue, elle est et sera de plus en plus fréquente. Plusieurs acteurs sont concernés et afin qu'elle soit combattue efficacement, une coordination parfaite entre ces acteurs est nécessaire. La moindre faille dans la chaîne patient-médecin-institution-opinion publique aboutit inéluctablement à amplifier le taux de mortalité qui frôle 60% avant l'hospitalisation».

Dans le même ordre d'idées, le professeur cardiologue déplore l'absence d'études épidémiologiques à l'échelle nationale, ce qui, selon lui, ne permet pas de mieux connaître le problème pour le combattre efficacement. «Actuellement, on n'a pas d'études nationales mais des études monocentriques, rarement multicentriques avec surtout des registres insérés dans les études internationales. L'enjeu est de sensibiliser les institutions à réaliser des enquêtes afin de mieux cerner le mal et de mettre en place des plans de lutte plus efficace»
En effet, les informations parcellaires dont disposent les responsables de la Santé laissent présager une forte prévalence de la maladie dans les années à venir.

Voire une explosion de la pathologie cardiovasculaire, qui est dores et déjà la première cause de mortalité au Maroc. Et étant donné que le Maroc n'a pas encore éradiquer définitivement les pathologies infectieuses et que la carcinologie se développe proportionnellement au vieillissement de la population, on se rend compte du danger qui guette le système de santé et des complications que cela suppose en terme de financement et de prise en charge.

«Nous n'avons pas encore pu venir à bout des maladies infectieuses alors que nous devons affronter les maladies dégénératives grâce à (ou à cause du) rallongement de l'espérance de vie qui est passée de 47 ans en 1950 à 67 ans en 2003», s'alarme le professeur Abdelkhirate. Mais, le tableau n'est pas complètement sombre. La preuve, les efforts fournis depuis quelque temps pour contrer ces affections.

A cet égard, Abdelkhirate a tenu a rendre hommage à la CNOPS, qui est selon lui «le premier établissement public à avoir organisé une structure administrative pour améliorer la prise en charge des patients porteurs d'affections graves et en particuliers a permis à la cardiologie marocaine de se rehausser à un niveau convenable pour assurer la prise en charge médicochirurgicale».
Il a également souligné que des centres spécialisés ont été ouverts à travers le Royaume, ce qui a permis non seulement de réduire la facture des soins à l'étranger mais surtout de rendre disponibles ceux de proximité comme
c'est le cas pour l'infarctus du myocarde.
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Délais écourtés

En concertation avec les prestataires des soins, la CNOPS veut améliorer la prise en charge des pathologies graves, comme les maladies cardiovasculaires. Dans ce sens, son directeur général, Abdelaziz Adnane a tenu à souligner que les délais de remboursement seront réduits. «Concernant les affections cardiovasculaires, les malades seront remboursés dans un délai d'un mois et les prestataires de services dans un délai de deux mois», a-t-il déclaré.
Il y a lieu de souligner que les cardiopathies posent un véritable problème de santé public dans notre pays.

Malheureusement, compte tenu des habitudes alimentaires qui s'occidentalisent, la sédentarisation, la carence en matière d'équipement et en ressources humaines, ce fléau est appelé à s'aggraver dans les prochaines années. En cas de sauvetage tardif, ce qui est malheureusement le cas le plus fréquent au Maroc, il en résulte une inflation de la prévalence de l'insuffisance cardiaque, laquelle est une maladie handicapante qui nécessite un coût socioéconomique élevé», prévient le professeur Abdelkhirane.
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