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Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

La conjoncture dans l'œil du cyclone

L'activité économique observe depuis le début de l'année un regain de dynamisme sensible en dépit de l'incidence négative des chocs externes liés en particulier au renchérissement des matières premières et à l'affaiblissement de la demande à l'échelon international.

La conjoncture dans l'œil du cyclone
Mais pour combien de temps ? Avec le spectre de la récession qui plane sur l'ensemble des pays partenaires du Royaume, cette propension, du fait même des courroies de transmission, risque de prêter le flanc aux vicissitudes que l'on connaît. En attendant, alors que certains centres internationaux font état de perspectives alarmistes, au plan local, des conjoncturistes continuent de faire montre d'un optimisme pour le moins béat. C'est ainsi que le Haut commissariat au Plan ( HCP) indique que l'arrêté des comptes nationaux du deuxième trimestre 2008 montre que l'activité économique nationale a été marquée par la réalisation d'un taux de croissance de 6,5% par rapport au même trimestre de l'année 2007 contre 2,6% une année plus tôt. Les mêmes sources signalent que cette croissance résulte conjointement de la hausse en volume de 11,2% de la valeur ajoutée agricole contre une baisse de 21,6% et d'une augmentation de 5,8% de la valeur ajoutée non agricole au lieu de 6,1%.

Ce qui, au demeurant, se démarque des estimations du CMC (Centre marocain de conjoncture) qui avait prédit que le taux de croissance prévu sur la base des données actuellement disponibles et les orientations de l'activité économique au second semestre devraient atteindre 5,7 %. Reste, renchérit-on, que ce pronostic est significatif d'un redressement important dans le cycle des affaires après le repli enregistré l'exercice précédent. Tenant compte des résultats plutôt moyens de la campagne agricole, le redressement attendu de la croissance résulterait d'un dynamisme accru des principales activités industrielles, commerciales et de services. Il prendrait appui du côté de la demande sur la reprise de consommation des ménages et sur la consolidation de l'effort d'investissement. Selon le HCP, les activités minières ont connu une baisse de 1,8% contre une hausse de 10,1%, celles de raffinage de pétrole ont quasiment stagné alors que la branche « électricité et eau » a augmenté de 6,3% contre 5,7%; Les industries manufacturières ont affiché une augmentation de 4,3% au lieu de 4,4% et le bâtiment et travaux publics de 10,6% contre 14,1%.

Pour sa part, le commerce a enregistré une hausse de 5,3% contre 2,2% et les services rendus aux entreprises et services personnels de 6,2% au lieu de 7,7%. Côté activité touristique et loisirs, il est signalé que les hôtels et restaurants ont marqué une baisse de 1,7% au lieu d'une hausse de 1,8%. Les postes et télécommunications ont évolué en hausse de 13,6% contre 10,5% et le transport de 4,2% au lieu de 6,9%. Quant aux activités financières, elles ont maintenu leur rythme de croissance en passant de 18% à 19,4%. Selon le HCP, les services rendus par l'administration publique générale et sécurité sociale ont marqué une hausse de 6,3% au lieu de 2,4% et les services de l'éducation, de la santé et de l'action sociale de 5,3% contre 7,9%. A prix courants, le PIB a marqué une augmentation de 10,8% par rapport au même trimestre de l'année passée, soit une hausse du niveau général des prix de 4,3%.

L'environnement économique international est, depuis quelque temps, fortement perturbé. Les éléments majeurs de cette perturbation sont d'une part les hausses successives et inhabituelles du prix de pétrole et les conditions climatiques très sévères qui ont été à l'origine d'une forte poussée des prix des céréales et de l'ensemble des produits alimentaires. Ces deux phénomènes ont eu des répercussions significatives sur l'évolution de l'activité économique nationale comme en témoignent les différents indicateurs de performance portant sur la production, la demande, les prix et les équilibres financiers interne et externe. La croissance peine à se situer sur une trajectoire durablement orientée à la hausse, la situation des finances publiques reste menacée par les incertitudes qui pèsent sur son devenir, en dépit de quelques résultats fort encourageants enregistrés ces derniers mois, l'équilibre extérieur demeure compromis, la situation de l'emploi, en particulier celle des diplômés est plus que jamais inquiétante et l'inflation, pendant longtemps maîtrisée, commence à s'installer progressivement.
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Une fragilité certaine

Certains indices persistants témoignent d'une certaine fragilité de l'économie nationale malgré de nombreux efforts déployés par les pouvoirs publics pour la dynamiser et la rendre plus résistante aux chocs qui pourraient l'affecter. Ainsi, d'importantes avancées ont été réalisées par le Maroc notamment dans le domaine des infrastructures de base, des réformes fiscales de la mise à niveau de son appareil productif et de la modernisation de son cadre réglementaire dans sa double dimension, économique et sociale. Les résultats sur le plan de la croissance et l'amélioration des conditions de vie demeurent cependant très mitigés d'une année à l'autre.
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