En témoin d'époque, le grand artiste expose au Maroc dans le cadre des Rencontres internationales de la photo de Fès.
L'exposition intitulée “Les fils d'Abraham”, organisée par l'Institut français de Fès, se tiendra à la galerie Kacimi jusqu'au 16 juin. “Aujourd'hui, ma photo est une réflexion qui se concrétise dans l'action et aboutit à une méditation.
La spontanéité, le moment suspendu, intervient pendant l'action, à la prise de vue. Une réflexion sur le propos la précède. Une méditation sur la finalité la suit.
C'est là, pendant ce moment exaltant et fragile, que s'élabore la véritable écriture photographique: la mise en séquence des photos. Le souffle de l'écrivain est alors nécessaire à cette entreprise. Le photographe, n'est il pas celui qui “écrit avec la lumière” ?”, c'est en ces termes que le photographe décrit son travail, sa mission à laquelle il n'a pas failli durant toutes ses années de carrière artistique.
Toujours à l'affût de ce cliché fortuit et ce “réel qu'il doit transcender pour ne pas en devenir prisonnier”, Abass a fait le tour du monde à travers son objectif. Ainsi durant huit ans (De 1970 à 1978), il publie sur les pages des magazines internationaux, les conflits politiques et sociaux des pays du Sud.
Le Bangladesh, le Viêtnam, le Moyen-Orient, le Chili et l'Afrique du Sud... tous ont vu leurs vécus, leurs visages, leurs malheurs et leurs conflits racontés par les images sensibles de Abbas. Après cette expérience, il retourne chez lui, en Iran, pour couvrir le grand événement de la révolution. Il y passe deux ans à prendre en photo le changement à l'iranienne. De 1983 à 1986, il voyage au Mexique, “photographiant le pays comme on écrit un roman”. Une exposition et un livre (Return to Mexico, journeys beyond the mask – W.W. Norton, 1992) voient le jour.
L'ouvrage comprend des extraits de son journal de voyage qui cadrent ses recherches esthétiques. De 1987 à 1994, du Xinjiang au Maghreb, il photographie la résurgence de l'Islam.
Poussé par le désir de comprendre les tensions internes qui tiraillent les sociétés musulmanes, son livre “Allah O Akbar, voyages dans
l'Islam militant” expose les contradictions entre une idéologie qui s'inspire d'un passé mythique, et le désir universel pour la modernité et la démocratie.
De 1995 à 2000, il parcourt les terres du christianisme et retourne en Iran en 1997 après un exil volontaire de 17 ans. Son livre “Voyage en Chrétientés” (De la Martinière 2000) fait de cette religion un fait politique et spirituel, un fait de civilisation, sans négliger le rituel.
De 2000 à 2002, il photographie l'animisme à travers le monde : dans notre monde en devenir, que la science et la technologie transforment profondément, pourquoi le retour en force de l'irrationnel ? Il abandonne ce projet au premier anniversaire de l'attentat du 11 septembre 2001 à New York. Il publie en 2002 “Iran Diary 1971-2002”, une interprétation critique de l'histoire de son pays, photographiée et écrite comme un journal personnel.
Abbas travaille actuellement sur le choc des religions, définies comme vecteurs de culture et de civilisation plus que de foi, qui remplaceront les idéologies politiques dans les grandes batailles stratégiques à venir.
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Ce sont les chroniques de la révolution iranienne. “Retornos a Oapan” sorti en 1986, lui, raconte en image et en mots son séjour mexicain. “Allah O Akbar : Voyages dans l'Islam militant”, parution de 1994, a été un véritable succès à sa sortie. L'artiste y laisse libre cours à son talent et à son sens critique.
Dans “Iran Diary 1971-2002”, il marque son retour à son
pays d'origine et leur “réconciliation” après de longues années d'exil.
L'exposition intitulée “Les fils d'Abraham”, organisée par l'Institut français de Fès, se tiendra à la galerie Kacimi jusqu'au 16 juin. “Aujourd'hui, ma photo est une réflexion qui se concrétise dans l'action et aboutit à une méditation.
La spontanéité, le moment suspendu, intervient pendant l'action, à la prise de vue. Une réflexion sur le propos la précède. Une méditation sur la finalité la suit.
C'est là, pendant ce moment exaltant et fragile, que s'élabore la véritable écriture photographique: la mise en séquence des photos. Le souffle de l'écrivain est alors nécessaire à cette entreprise. Le photographe, n'est il pas celui qui “écrit avec la lumière” ?”, c'est en ces termes que le photographe décrit son travail, sa mission à laquelle il n'a pas failli durant toutes ses années de carrière artistique.
Toujours à l'affût de ce cliché fortuit et ce “réel qu'il doit transcender pour ne pas en devenir prisonnier”, Abass a fait le tour du monde à travers son objectif. Ainsi durant huit ans (De 1970 à 1978), il publie sur les pages des magazines internationaux, les conflits politiques et sociaux des pays du Sud.
Le Bangladesh, le Viêtnam, le Moyen-Orient, le Chili et l'Afrique du Sud... tous ont vu leurs vécus, leurs visages, leurs malheurs et leurs conflits racontés par les images sensibles de Abbas. Après cette expérience, il retourne chez lui, en Iran, pour couvrir le grand événement de la révolution. Il y passe deux ans à prendre en photo le changement à l'iranienne. De 1983 à 1986, il voyage au Mexique, “photographiant le pays comme on écrit un roman”. Une exposition et un livre (Return to Mexico, journeys beyond the mask – W.W. Norton, 1992) voient le jour.
L'ouvrage comprend des extraits de son journal de voyage qui cadrent ses recherches esthétiques. De 1987 à 1994, du Xinjiang au Maghreb, il photographie la résurgence de l'Islam.
Poussé par le désir de comprendre les tensions internes qui tiraillent les sociétés musulmanes, son livre “Allah O Akbar, voyages dans
l'Islam militant” expose les contradictions entre une idéologie qui s'inspire d'un passé mythique, et le désir universel pour la modernité et la démocratie.
De 1995 à 2000, il parcourt les terres du christianisme et retourne en Iran en 1997 après un exil volontaire de 17 ans. Son livre “Voyage en Chrétientés” (De la Martinière 2000) fait de cette religion un fait politique et spirituel, un fait de civilisation, sans négliger le rituel.
De 2000 à 2002, il photographie l'animisme à travers le monde : dans notre monde en devenir, que la science et la technologie transforment profondément, pourquoi le retour en force de l'irrationnel ? Il abandonne ce projet au premier anniversaire de l'attentat du 11 septembre 2001 à New York. Il publie en 2002 “Iran Diary 1971-2002”, une interprétation critique de l'histoire de son pays, photographiée et écrite comme un journal personnel.
Abbas travaille actuellement sur le choc des religions, définies comme vecteurs de culture et de civilisation plus que de foi, qui remplaceront les idéologies politiques dans les grandes batailles stratégiques à venir.
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Bio express
Né en 1944, le photographe iranien Abass vit à Paris. Il devient membre de l'agence Sipa de 1971 à 1973. Il rejoint par la suite l'agence Gamma et y exerce son talent durant six ans, de 1974 à 1980. Fort de ses multiples expériences à travers le monde, il rejoint “Erreur! Référence de lien hypertexte non valide” à partir de 1981, il en devient membre en 1985. En parallèle avec son travail photographique, Abass publie plusieurs livres tout au long de sa carrière artistique. Il commence par “Iran, la révolution confisquée” paru en 1980.Ce sont les chroniques de la révolution iranienne. “Retornos a Oapan” sorti en 1986, lui, raconte en image et en mots son séjour mexicain. “Allah O Akbar : Voyages dans l'Islam militant”, parution de 1994, a été un véritable succès à sa sortie. L'artiste y laisse libre cours à son talent et à son sens critique.
Dans “Iran Diary 1971-2002”, il marque son retour à son
pays d'origine et leur “réconciliation” après de longues années d'exil.
