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La Cité de l'électronique de Mohammedia sur les rails

Le projet du complexe industriel à Mohammedia annoncé en février 2006 par Saïd Tanta, président-directeur général de A2S Industries et initiateur du projet, a pris des dimensions nationales avec l'implication en premier lieu de Salaheddine Mezouar

La Cité de l'électronique de Mohammedia sur les rails
Ministre des Finances qui occupait le poste du ministre de l'Industrie au temps du gouvernement Jettou, et désormais de Ahmed Chami, ministre du Commerce, de l'Industrie et des nouvelles technologies avec le soutien permanent de l'Association du secteur de l'électronique (ASEL), affiliée à Fédération nationale de l'électricité et de l'électronique (FENELEC) représentée par son président M. Lasry, ainsi que de M. A. Zouhir, président du groupe SOFMAG et de l'AZIM (Association de la zone industrielle de Mohammedia).

Depuis, ministères et autorités régionales et locales se sont investis dans le projet. Aujourd'hui, quatre entreprises (A2S industries, groupe Adetel, groupe Stequal, Zénith fonderie) se sont impliquées dans la constitution du GIE GE3M - groupement électronique, mécatronique et mécanique de Mohammedia et quatre autres entreprises nationales et internationales sont en pourparlers pour rejoindre la dynamique désormais en marche.

S'agissant du premier Cluster au Maroc à déposer une demande officielle de labellisation au ministère du Commerce, de l'Industrie et des nouvelles technologies, une démarche avant-gardiste a été retenue. Le recours à un cabinet de conseil a été nécessaire, en l'occurrence Lead Consulting. Une convention-cadre a été signée entre la GE3M, MED-Z, la commune de Mohammedia et le gouvernement en septembre 2007 et plusieurs réunions ont été tenues pour mobiliser l'ensemble des participants autour de ce projet. En 2008, tirant profit de la dynamique ainsi créée et de la crédibilité acquise, GE3M s'impose comme pilote pour la concrétisation de l'initiative de la «Cité électronique» prévue dans la zone sud-ouest de Mohammedia. La Cité électronique est un projet d'envergure nationale. Il s'inscrit dans le cadre du programme Emergence mis en place par le ministère du Commerce et de l'Industrie.

Cette initiative fédère les sphères économiques et politiques. Le gouvernement s'intéresse de très près au secteur de l'électronique et de la mécatronique. Le projet d'implantation de la «Cité électronique» sera mené en étroite collaboration avec la commune urbaine de Mohammedia, MED-Z, et GE3M. Le projet, qui créera plusieurs centaines d'emplois, aura un impact significatif tant sur l'activité économique de Mohammedia que de toutes les zones limitrophes au nord de Casablanca. En même temps, il insufflera une dynamique à d'autres secteurs en lien direct ou indirect avec l'électronique et la mécatronique. Il permettra aussi à la ville d'étoffer sa capacité de création d'entreprises et d'investissement, tout en donnant l'accès à un nouveau savoir-faire et au développement de nouveaux métiers aux standards mondiaux.

Le choix de Mohammedia s'explique par sa capacité d'accueillir des entreprises spécialisées dans ces métiers et par un contexte industriel déjà favorable. Deux grandes familles d'activités seront particulièrement présentes : celles liées au développement électronique et autres liées au processus mécatronique. «On s'attend à bénéficier de l'externalisation vers le Maroc des métiers comme l'ingénierie électronique et mécanique, l'injection plastique, le traitement de surface, le découpage, la fonderie… », nous a confié Saïd Tanta. Le projet sera réalisé en deux phases. La première couvrira une superficie de 34.000 m2 pouvant s'étendre à 54.000 m2.

Le coût global d'investissement de la première phase est estimé à plus de 168 millions de DH. Le nombre d'emplois créés lors de la première phase est estimé à 1 000 permanents. M. Atouani, président de la commune de Mohammedia, a donné son aval pour la cession immédiate des terrains à MED-Z qui entamera les travaux pour livrer les bâtiments pour fin 2009. La seconde phase s'étalera sur 30 hectares et son déploiement profitera naturellement de la présence du GE3M qui y apportera son expertise. Saïd Tanta souligne l'implication active dans ce projet du ministère de tutelle représenté par M. Semmar et sa volonté de voir ce projet aboutir le plus rapidement possible.

La création d'un projet de cette ampleur verra émerger et se développer une nouvelle génération de sous-traitance électronique où le sous-traitant se chargera de la conception, de l'industrialisation des produits et des achats des matières premières et composants. Enfin, sur le plan du marketing international, le projet confère à Mohammedia un positionnement clair en matière d'électronique et de mécatronique. Selon M. Tanta, synergie et partenariat sont les maîtres mots qui ont conduit à l'élaboration de ce projet.

Et d'ajouter que le regroupement de différentes entreprises dans un même pôle permettra de mieux s'imposer sur le marché européen avec notamment la mutualisation des moyens d'ingénierie mécanique et électronique, l'optimisation des services communs (marketing et prospection à l'exportation, logistique, douane, groupement des achats de matières premières, transport personnel, restaurant et, éventuellement, administration, comptabilité, système d'information,…). L'objectif : anticiper les besoins des grands donneurs d'ordre, valoriser les prestations de sous-traitance vers l'industrialisation et le design, bâtir le premier pôle de fabrication de composants et d'intégration de produits mécatroniques et surtout créer un environnement industriel favorable pour inciter les grands donneurs d'ordre à s'implanter au Maroc.

Selon M. Tanta, le succès de ce projet ne sera garanti que par l'installation de technologies complémentaires et surtout non concurrentes, telles que la fonderie, le traitement de surfaces, le découpage et l'injection plastique. Par ailleurs, certaines actions stratégiques de rapprochement avec des Clusters étrangers ont permis de recenser un nombre important d'accords de partenariats et jumelages qui n'attendent qu'à se mettre en place. Ceci permettra au Cluster de Mohammedia de constituer une vitrine industrielle capable de lui assurer une visibilité à l'international en adéquation avec ses objectifs. Et d'ajouter qu'en raison de la forte concurrence mondiale, seuls les sous-traitants qui auront mis à profit le transfert par leurs donneurs d'ordre d'activités stratégiques, telles que la conception, l'industrialisation, les achats, pourront survivre. Selon le cabinet d'études iSuppli, le marché de la sous-traitance avec design pourrait progresser de 22 % par an dans les quatre années à venir, alors que le marché global de sous-traitance électronique n'augmentera que de 11 % par an.

Les sous-traitants classiques et isolés auront ainsi du mal à tenir la cadence. Cependant, bon nombre de solutions d'aide, pilotées généralement par l'ANPME (l'Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprises) existent déjà, comme le FOMAN (Fonds de mise à niveau), PAE (Programme d'appui aux entreprises), GTZ (Coopération allemande), ONUDI, MCA (Programme américain), etc. pour permettre à toutes les entreprises d'organiser des rapprochements, coopérer et gagner en compétitivités.
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Le secteur en chiffres

La production d'équipements électroniques en Europe représente un chiffre d'affaires de l'ordre de 240 milliards d'euros, soit 2.640 milliards de DH. Le nombre d'entreprises qui y exercent s'élève à 45 853. Les effectifs avoisinent 1 004 908, selon les chiffres d'une étude réalisée en 2005 par le cabinet d'études iSuppli. D'après le même cabinet, l'Europe est en position de force dans ces métiers avec 44% de la production mondiale.
Une Aubaine pour le Maroc qui pourra une fois la Cité électronique créée attirer une partie de ces entreprises vers le Royaume.
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