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Respirez, rien à craindre

A en croire le dernier bulletin de février sur la qualité de l'air à Casablanca émis par la direction de la météorologie nationale, l'air n'est pas aussi pollué comme on l'imagine.

Respirez, rien à craindre
Sur l'ensemble des aéropolluants (le dioxyde de soufre, l'ozone, l'oxyde d'azote, le monoxyde de carbone, les hydrocarbures totaux, et les particules en suspension) analysés par les stations de mesures de la qualité de l'air implantées un peu partout à Casablanca, aucun dépassement des normes marocaines n'a été enregistré durant la période précitée. La seule alerte relevée, selon ces mêmes bulletins, concerne le niveau des concentrations moyennes horaires de dioxyde de soufre qui a franchi le cap des normes marocaines au niveau de la station Casablanca El Jahid de 0,59% puisque les valeurs enregistrées ont varié entre 133µg/m3 et 449 µg/m3 avec une moyenne mensuelle de 190 µg/m3. Le seuil d'information de la norme marocaine est de 350µg/m3. Le reste des aéropolluants analysés ont enregistré des seuils largement en dessous des normes d'information marocaine.

Ce qui est frappant dans ce bulletin d'information, c'est que la comparaison n'a pas été faite selon les normes OMS, sachant qu'il y a un grand décalage entre ces dernières et celles nationales. Deuxièmement, les services chargés de la qualité de l'air ont extrapolé les résultats d'un seul mois (février) sur l'ensemble de l'année. Ce qui ôte toute crédibilité à ces conclusions. Une étude sur la qualité de l'air publiée en 2005 a conclu que le dioxyde de soufre dans la zone de Zerktouni a connu une moyenne annuelle de 52ug/m3 (microgrammes par mètre cube), soit 16 fois supérieure à la norme française horaire. Cette substance enregistre 484 dépassements de cette norme dans la région de Aïn Sebaâ. L'ozone est également très présent et en grandes quantités dans la métropole.

La région de Zerktouni a connu une moyenne annuelle de 65,64ug/m3, soit 164 dépassements par rapport au seuil d'information de la population. Aïn Sebaâ reste la région la plus polluée, selon la même étude, par cette matière, soit 760 dépassements par rapport au seuil d'information de la population et 397 autres par rapport au seuil de l'alerte. Concernant les particules en suspension, le rapport révèle que la norme marocaine n'est pas respectée dans les trois zones soumises à l'étude. Tous ces polluants de la qualité de l'air ont été mesurés de manière continue, à l'aide d'analyseurs. Des moyennes semi horaires et journalières ont été calculées à partir des valeurs instantanées mesurées.

Stratégie
Pour améliorer la qualité de l'air à Casablanca, la wilaya se charge d'encourager le transport en commun écologique (Tramway, trains régionaux, RER …) en respectant les recommandations de l'étude relative au Plan de déplacement urbain (PDU) dont l'objectif est de réduire l'utilisation des voitures personnelles et d'encourager le transport en commun.
Elle s'engage également à produire des hydrocarbures de meilleure qualité à l'horizon de l'année 2009 (gasoil 50 ppm au lieu de 10.000 ppm), dont le projet est en cours d'exécution par la raffinerie SAMIR. En parallèle, des conventions de partenariats avec les unités industrielles représentant les principales sources de pollution sont en cours d'élaboration, notamment en installant des systèmes d'auto contrôle au sein des unités industrielles, en mettant en place un reporting régulier à transmettre aux autorités compétentes, en sensibilisant l'ensemble du personnel de l'entreprise et en incitant les responsables de ces unités à intégrer la dimension environnementale auprès de leur personnel à travers de nouveaux process (ISO 14001 et autres certifications).

Toujours dans le même ordre d'idées, la société de transport urbain "M'Dina bus" a procédé au renouvellement de son parc par la mise en circulation de 200 nouveaux bus et par l'acquisition de 400 autres.
Il y a lieu de rappeler également le programme ambitieux ‘‘Qualit'Air'' entrepris par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement au profit de la Région, en collaboration avec la wilaya du Grand Casablanca qui encourage et soutient tous les projets d'espaces verts car ils contribuent à la résorption des polluants atmosphériques et minimisent l'impact néfaste de la pollution de l'air sur la santé des Casablancais ; en veillant particulièrement à la mise en œuvre du programme d'aménagement de la ceinture verte entrant dans le cadre du schéma directeur d'aménagement urbain.
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Lois aux oubliettes

Le Maroc est doté d'un arsenal juridique en mesure de stopper ces dégâts. Il suffit juste d'appliquer la loi 13-03-2003 et ses décrets d'application relatifs à la lutte contre la pollution de l'air et celui de 1998 complétant l'arrêté de 1953 sur la police de la circulation et du roulage, particulièrement l'article 21 bis relatif à l'émission de fumée, du monoxyde de carbone et de l'opacité. Tout cet arsenal pourrait, s'il était appliqué, contribuer au changement du comportement des industriels, qui ne se soucient guère du respect de l'environnement. Il faut également appliquer le principe du pollueur payeur pour réparer les dommages que font subir ces unités industrielles à l'homme et à la nature.

Les sources de pollution au niveau de la capitale économique sont multiples. D'abord, la forte concentration des industries représentant un potentiel important de pollution atmosphérique et liquide.
97% des émissions de monoxyde de carbone, 94% des oxydes d'azote, 88% des dioxydes de soufre et 99,5% des composés organiques volatils rejetés dans l'air, proviennent des unités industrielles. Lesquelles déversent chaque jour 480.000 m3 d'eaux usées dans la nature. L'autre source est le transport. L'utilisation de vieilles voitures et de vieux bus, et surtout du mauvais carburant accentue cette pollution. La majeure partie des émissions de SO2 et des particules provient des automobiles et des camions diesel.
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