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L'adhésion à l'OMC remise en cause

Après de longues et tortueuses négociations, l'adhésion de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est remise en cause à la fois par Moscou, qui accuse ses partenaires de l'avoir trompée, et par les Etats-Unis sur fond de conflit en Géorgie.

L'adhésion à l'OMC remise en cause
Dernière grande puissance économique à ne pas être intégrée au système multilatéral commercial, la Russie frappe à la porte de l'OMC depuis 1993.
Entre-temps, elle a vu ses anciens satellites, la Géorgie (qui a accédé en 2000), puis l'Ukraine (2008) lui brûler la politesse. Le conflit qu'elle mène contre Tbilissi dans le Caucase pourrait même l'empêcher définitivement de rejoindre les 153 autres membres de l'OMC. En 2006 déjà, la Géorgie a annoncé qu'elle s'opposerait à l'adhésion de son voisin russe à l'OMC, réagissant à l'imposition par Moscou de la quasi-fermeture de ses douanes aux produits géorgiens. Dès lors, les discussions tenues par les membres de l'OMC sur l'adhésion de la Russie ne peuvent être organisées que de manière informelle. Le prochain rendez-vous est fixé au 18 septembre. Nouvel écueil à la mi-août, des hauts responsables de l'administration américaine ont évoqué l'idée de représailles contre Moscou concernant sa participation à plusieurs organisations internationales suite à la crise en Géorgie.

Aussitôt, les autorités russes ont rétorqué en affirmant qu'ils souhaitaient "sortir de certains accords qui actuellement contredisent les intérêts de la Russie", selon le premier vice-Premier ministre russe Igor Chouvalov. Mais Youri Afanassiev, responsable de l'accession de la Russie à l'OMC auprès de la mission russe à Genève, a souhaité se montrer rassurant: "Certains de nos partenaires souhaiteraient geler le processus, mais nous voulons continuer", a-t-il déclaré à l'AFP. "Nous n'allons pas changer notre manière de négocier", a-t-il ajouté.
Dans la pratique, la Russie a lancé une première salve mercredi en annonçant qu'elle allait fortement réduire ses importations de viande de porc et de poulet. Pour accéder à l'OMC, l'Etat postulant doit d'une part adapter son droit interne aux normes de l'organisation en créant un environnement commercial transparent et non discriminatoire.

D'autre part, il lui faut régler les modalités de ses échanges avec les pays qui en font la demande. Moscou considère que ses négociations ont trop traîné. "On nous a trompés, pour dire les choses gentiment. Car un pays remplissant ses obligations n'a pas à attendre aussi longtemps pour entrer dans l'OMC", a tempêté le ministre russe de l'Agriculture Alexeï Gordeïev. Les Etats-Unis comme l'Union européenne comptent parmi les membres de l'OMC qui ont signé des accords bilatéraux sur leurs échanges commerciaux. En mai 2004, Moscou et Bruxelles sont parvenus à aplanir leur différend sur l'un des principaux problèmes de leurs négociations, le secteur gazier. La Russie, qui vend à des prix très bas le gaz destiné à son marché interne, ce qui est considéré comme une subvention cachée par l'UE, s'est engagée à augmenter ses tarifs.

Mais depuis, différents épisodes ont assombri cet accord. En 2005, Moscou a imposé un embargo sur les importations de viande de Pologne le justifiant par des problèmes de contrôles sanitaires. En avril dernier, la Russie a annoncé qu'elle allait augmenter ses taxes à l'exportation sur le bois par paliers jusqu'en 2009 jusqu'à 80% de la valeur du bois déclarée en douane.
L'annonce par Moscou mercredi de réduire ses importations de viande de porc et de poulet est la dernière mesure en date. Avec Washington, la Russie a dû trouver un terrain d'entente dans le secteur des services, que les Etats-Unis trouvent trop protectionniste, de l'aviation civile, où les Américains ont également des intérêts offensifs, et de la propriété intellectuelle.
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Moscou appelle l'UE à la raison

La Russie a accusé vendredi les pays du G7 de prendre le parti de Tbilissi dans la crise géorgienne et a assuré avoir respecté le plan de paix négocié par la présidence française de l'UE, à trois jours d'un sommet européen extraordinaire consacré à la Géorgie.
En condamnant la reconnaissance par Moscou des républiques séparatistes géorgiennes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, le G7 a pris une "mesure (qui) a un caractère de parti pris et vise à justifier les actes agressifs de la Géorgie", a déploré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Il réagissait à une déclaration commune mercredi des chefs de diplomatie des sept pays les plus industrialisés (Canada, Japon, France, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne et Etats-Unis) condamnant les "actions" de leur "collègue du G8", la Russie.

Moscou espère que "la raison l'emportera sur les émotions" au sein de l'Union européenne au sujet de la crise géorgienne, a déclaré vendredi le porte-parole de la diplomatie russe Andreï Nesterenko, à trois jours d'un sommet extraordinaire de l'UE. "Nous espérons que la raison l'emportera sur les émotions et que les leaders de l'UE trouveront la force de renoncer au parti pris et donner une analyse indépendante et objective de la situation", a déclaré M. Nesterenko lors d'un point de presse. "La voie de la confrontation n'est avantageuse pour aucune des parties", a-t-il poursuivi.
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