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Sauvetage à haut risque

Centre de secours Mohammed V, Casablanca. Deux officiers de la Protection civile reçoivent les appels des citoyens dans une petite salle, qui fait office d'un standard central de la Protection civile à Casablanca et où sont reçues toutes les communications.

Sauvetage à haut risque
«Allô Protection civile à votre écoute», répondent-ils inlassablement à tous les appels. «On reçoit 60.000 communications. C'est un chiffre énorme, mais il est de notre devoir de satisfaire toutes les sollicitations des citoyens», déclare un officier.

La ville de Casablanca compte 8 principaux centres de secours ainsi que six autres secondaires. «Actuellement, la région de Casablanca abrite 14 centres de secours.
Pour mieux répondre aux besoins de cette grande ville, quatre sont en cours de réalisation alors que six autres pourront voir le jour dans les prochaines années», explique M.Touil, commandant de la Protection civile à Casablanca. Depuis un moment, c'est le branle bas de combat à la caserne. Tous les éléments de la Protection civile sont à pied d'œuvre à quelques heures seulement de la Journée mondiale de la Protection civile.

Une manifestation célébrée cette année sous le thème «La Protection civile et les gestes qui sauvent».
Plusieurs manifestations ont été initiées par les équipes de la Protection civile dans les différentes villes du Royaume, notamment des manœuvres et des démonstrations en matière de secours, de sauvetage et d'extinction des incendies.

Les dernières retouches sont apportées en perspective du grand jour sous les yeux bienveillants du commandant.
L'une des principales particularités de la Protection civile
au Maroc réside dans sa polyvalence. Secourisme, extinction d'incendies, sauvetage et transport sanitaire, sont autant de missions assignées à la Protection civile dans notre pays. «Les pompiers marocains sont considérés parmi les plus performants dans toute la région. Outre la formation et les entraînements, ils sont très expérimentés», ajoute le commandant Touil.
De son bureau, le commandant coordonne toutes les opérations. Son poste ordinateur ressemble à une banque de données. Toutes les informations climatiques, géographiques ainsi que celles sur les réseaux routiers et ferroviaires y sont sauvegardées.

«Ces données nous permettent de dresser des plans d'intervention et de prévoir les moyens à mettre à la dispositions des équipes d'intervention en cas de problèmes», déclare-t-il. Toutes les unités de la Protection civile au Royaume sont divisées en trois catégories. Les professionnels parlent de «départ» pour désigner
l'une de ces catégories.
C'est en fonction de la gravité de l'alerte qu'un «départ» est désigné. Il y a trois équipes ou plutôt trois départs. Le premier est formé par les éléments les plus expérimentés.

Ceux-là sont toujours les premiers à intervenir en cas de
problème majeur notamment les grands incendies dans les zones industrielles. Ils font la reconnaissance pour les unités qui vont suivre.
Bien évidemment, en cas d'accidents moins graves, l'équipe du deuxième ou
du troisième départ peut intervenir directement.
Généralement, les hommes ont 50 secondes seulement après le déclenchement de l'alarme pour embarquer dans les véhicules. Il s'agit là d'une norme internationale. Les retardataires seront sanctionnés.

Dans certains cas, ils sont même suspendus de leurs fonctions. Cependant, les pompiers ont également des missions administratives.
Un représentant de la protection assiste aux réunions d'examen des plans des bâtiments avant leur construction. Ils veillent au respect des normes de sécurité dans toute nouvelle bâtisse.
Cependant, selon certains pompiers, la polyvalence peut constituer une faiblesse. «Je pense qu'il est préférable d'instituer des unités spécialisées dans le secourisme et le sauvetage. Puis créer des brigades spécialisées pour l'extinction des incendies.
Actuellement, le rythme du travail est très élevé. On se retrouve dans certains
cas très débordés», affirme un sergent.

Ce dernier était membre du Croissant-Rouge espagnol avant de rentrer au Maroc. Après son retour, il a décidé d'intégrer la Protection civile. «Je ne me suis pas posé trop de questions avant de passer le concours d'accès à la Protection civile, car au cours de mon séjour en Espagne, j'ai été initié aux techniques de secourisme», témoigne-t-il.

Depuis quelques années déjà, les équipes de la Protection civile accusent un sous-effectif. Selon des chiffres officiels, le Maroc compte en moyenne un pompier pour 7.000 habitants, alors que les normes internationales prévoient au minimum un pompier pour 400 personnes. «Les autorités sont conscientes de cette réalité. C'est d'ailleurs pour cette raison que les recrutements seront augmentés pour renforcer les effectifs ; le but est d'avoir un pompier pour 4.000 habitants dans les prochaines années», poursuit le commandant Touil.
Au centre de secours d'Anfa, l'un des plus grands à Casablanca, les manœuvres journalières et les exercices de routine viennent de se terminer.

En effet, la journée commence pour toutes les unités de la
Protection civile tôt le matin avec la levée des couleurs. «Nous avons un programme quotidien unifié qui comprend un certain nombre de services appliqués par toutes les unités des sapeurs-pompiers du Royaume, selon le décret du 5 février 1977qui fixe le statut du personnel du corps des sapeurs-pompiers», affirme Hassan Lmrabet, lieutenant à la Protection civile.

Ce jeune officier qui a sous son commandement 84 hommes, fait le tour de la caserne pour s'enquérir du bon déroulement du programme. Depuis qu'il a pris ses fonctions quelques années auparavant, il a perdu plusieurs des ses camarades. Constamment en danger, les éléments de la Protection civile sont souvent victimes d'accidents graves. «La perte d'un collègue est une épreuve très difficile à surmonter. Vous savez, les pompiers passent la majeure partie de leur temps dans les casernes.

Au fil des années, ils deviennent très attachés les uns aux autres. Malheureusement, des accidents ôtent la vie à plusieurs de nos amis. J'ai été moi-même dans le coma pour un long moment après un accident de travail».
Outre les dangers inhérents à leur travail, les éléments de la Protection civile peuvent être également la cible d'actes violents de la part des citoyens. «Nous avons des contraintes que les gens ne connaissent pas. Souvent, on est coincé dans des embouteillages, ce qui fait perdre du temps à nos équipes.
Dans certains cas, les automobilistes ne donnent pas la priorité à nos véhicules.
Des fois, les pompiers ont été victimes d'injures et de violences», témoigne un pompier.

Globalement, les services de la Protection arrivent à surmonter les difficultés notamment le manque des moyens humains et matériels.
Mais les principaux problèmes sont dus aux comportements des citoyens. Le manque de sensibilisation auprès du public peut mener dans certains cas vers des drames.

«Un bébé a récemment trouvé la mort asphyxié, car il n'a pas été secouru à temps. Le bébé est mort à cause des usurpateurs de lignes téléphoniques de la Protection civile qui les accaparent, alors que les appels de gens en détresse restent en attente.
Les citoyens doivent savoir que ces actes peuvent coûter la vie à des innocents», dénonce le lieutenant Lmrabet. Une alarme retentit provenant du standard de la caserne, les équipes de secours doivent partir sur le champ. Quelques hommes se dirigent vers le véhicule pour une nouvelle mission et sauver des vies.
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Les bouches d'incendie bouchées !

«Non seulement vous êtes venus en retard, mais vous n'avez pas apporté de l'eau avec vous. Vous auriez mieux fait de ne pas venir», il s'agit de l'une des principales réactions des citoyens après l'arrivée des pompiers. En effet, les camions de ces derniers dans tous les pays du monde ne sont pas équipés pour transporter de grandes quantités d'eau.

Pour éteindre les feux, des bouches d'incendie sont créées. Malheureusement, elles sont le plus souvent bouchées au Maroc. Résultat, les pompiers peuvent parcourir un long chemin avant de trouver une bouche d'incendie qui soit opérationnelle alors que les feux se propagent. Selon des éléments de la Protection civile, certains propriétaires de café enterrent les bouches d'incendie après des travaux de rénovations. Mais dans la majorité des cas, les bouches d'incendie ne fonctionnent pas ou elles ne sont pas alimentées en eau. Pourtant, la création des bouches d'incendie, ainsi que leur entretien sont du ressort des communes.

Celles-ci ne font tout simplement pas leur travail. Probablement, les responsables dans nos communes n'accordent pas d'importance à ce genre de détails. Ils oublient alors que c'est souvent le détail qui fait la différence.
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Bilan 2007 à Mohammedia

La préfecture de Mohammedia qui s'étend sur une surface de 377 m2, compte 350.000 habitants. Elle se démarque par ses multiples industries chimiques, parachimiques et énergétiques. Nul n'ignore la vulnérabilité de cette préfecture face aux risques et catastrophes naturelles.

On se rappelle tous des inondations des années 1995, 1996, 2001 et 2002 ainsi que l'incendie à la Samir en 2002. En 2007, le bilan des activités de la protection civile illustre le nombre des risques au niveau de cette préfecture.
En effet, au cours de l'année écoulée, les éléments de la Protection civile ont effectué 11.061 interventions contre 8.171 en 2006, soit 2.890 interventions supplémentaires.

Actuellement, l'effectif dans cette ville est de l'ordre de 66 agents, soit un élément pour 4.604 habitants.
Par ailleurs, la Protection civile à Mohammedia dispose de 5 ambulances dont une médicalisée. Compte tenu de la nature des risques au niveau de la préfecture, l'effectif en matériel et en hommes doit être renforcé.
A.B.
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