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A quand les femmes dans les instances de décision ?

La représentativité de la femme dans les instances de décision dans le domaine de la science est faible.

A quand les femmes dans les instances de décision ?
C'est ce qui ressort d'un sondage réalisé par l'AFSM (Association Femme en sciences au Maroc). Les résultas ont été rendus publics mardi dernier lors d'une table ronde organisée à la Faculté Ben M'Sick à Casablanca.

En effet, 7% seulement des présidents des universités au Royaume sont des femmes. Par ailleurs, 5% des doyens dans les facultés marocaines sont de sexe féminin et à peine 2% des enseignants occupant la fonction de chef de département dans les facultés de la métropole sont des femmes.
«La Journée mondiale de la femme a été célébrée cette année sous le thème “Représentativité de le femme dans les instances de décision”. C'est pour cette raison que nous avons décidé de mener cette étude afin d'avoir une vision claire sur la représentativité féminine dans notre pays, particulièrement dans le domaine de la science», explique Amina Bettachy, présidente de l'AFSM.
Les responsables dans cette association ont voulu évaluer la représentativité des femmes au niveau des instances de décision mais également étudier les raisons de leur faible représentativité. Le sondage a concerné un échantillon de 129 personnes dont la moitié sont des femmes.

35% des sondés déclarent que la discrimination à l'égard des femmes constitue la cause de leur faible représentativité, alors que 80% des participants considèrent le manque de compétences chez la femme comme un facteur insignifiant. Plus de 69% des réponses indiquent que les charges et responsabilités familiales de la femme sont des facteurs déterminants dans la faible représentativité de la femme dans les instances de décision. Dans un autre registre, 38% des participants affirment que le manque d'encouragement de la part du conjoint est une cause importance dans la faible présence des femmes dans la sphère de décision. 67% des sondés croient que les postes de décision impliquent une forte présence sur le lieu du travail.

Cependant, seulement 28% des participants déclarent que les hommes dressent des obstacles devant les femmes, alors que la moitié des sondés ne partagent pas le même avis. Par ailleurs, 60% des réponses indiquent que la culture de la société n'est pas en faveur des femmes, alors que 30% expliquent la faiblesse de la représentativité des femmes par le nombre limité de ces dernières dans les universités marocaine. Globalement, la faible présence des femmes est due, selon les résultas du sondage, à leur manque d'ambition professionnelle, à la discrimination à leurs égards puis au manque de confiance des pairs.
Pourtant, les femmes ont pu intégrer plusieurs champs d'activité. En effet, un tiers des fonctionnaires au Maroc sont des femmes. Le Royaume compte aujourd'hui 6.000 femmes entrepreneurs et 20% des juges sont des femmes.

De l'avis de plusieurs observateurs, malgré les progrès effectués au Royaume, la participation de la femme marocaine dans plusieurs domaines reste en deçà des attentes. Une délégation marocaine avait pris part à un congrès internationale à Genève le 24 janvier dernier. Elle a présenté les 3e et 4e rapports périodiques sur la mise en œuvre de la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW). Malgré les progrès réalisés, les experts internationaux avaient appelé à plus d'engagement de la part des responsables marocains.

La faible participation de la femme marocaine est plus palpable dans la vie politique. Benadada Asmaa, professeur à la Faculté des lettres Dhar Mehraz à Fès, avait réalisé une étude sociologique sur les sections féminines dans les partis politiques.
Baptisée «Femmes en politique», l'étude a concerné de nombreuses formations politiques. «La majorité des partis politiques au Maroc réserve des sections aux femmes.

Ces dernières sont cantonnées dans ces sections. Elles restent de facto loin des postes de responsabilités dans leurs partis respectifs. En 2002, une décision avait été prise pour réserver 10% des listes électorales aux femmes lors des élections législatives. Plusieurs femmes ont été élues suite à cette décision. Mais, les partis l'ont très vite abandonnée lors des élections communales en 2003.
Résultas : quelques-unes seulement des 6.000 candidates ont été élues. Aujourd'hui, les femmes représentent à peine 0,56% des élus locaux», explique Benadada Asmaa.

Le système du quota est plébiscité actuellement par les associations féministes pour garantir une meilleure participation de la femme dans la vie politique.
«Les autorités ont réservé un quota de 10% aux femmes lors de la Marche verte. Le système du quota peut jouer un rôle pour améliorer la représentativité de la femme dans les instances de décision», déclare Nouzha Sekalli, ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité.
Selon de nombreux militants associatifs, les textes électoraux doivent être révisés avant les élections de 2009 pour assurer aux femmes une plus forte représentativité.
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Convention internationale

Réglementer la non-discrimination à l'égard des femmes sur la base du principe de l'égalité des sexes, tel est l'objectif principal de la CEDAW, adoptée en 1979 par l'ONU. La convention souligne que la discrimination contre les femmes «viole les principes de l'égalité des droits et du respect de la dignité humaine».

Elle réaffirme donc le principe de l'égalité en demandant aux Etats membres de prendre « toutes les mesures appropriées, y compris celles législatives, pour assurer le plein épanouissement et le progrès des femmes en vue de leur garantir l'exercice et la jouissance des droits de l'Homme et des libertés fondamentales sur la base de l'égalité avec les hommes» (art. 3). A ce jour, 185 Etats ont ratifié cette convention. Cependant, la mise en ?uvre effective de l'égalité des droits dans les Etats parties à la CEDAW est encore loin d'être universellement acquise.
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