Menu
Search
Jeudi 25 Décembre 2025
S'abonner
close
Jeudi 25 Décembre 2025
Menu
Search

N'Djamena exhibe ses rebelles

Une centaine de rebelles sont assis à même la terre, pieds nus, silencieux, l'air abattu, souvent très jeunes. Impossible de croiser leur regard. Ils n'ont pas réussi à s'emparer de N'Djamena.

N'Djamena exhibe ses rebelles
Leurs vainqueurs de la féroce bataille de N'Djamena des 2 et 3 février, le camp du président tchadien Idriss Deby Itno, les présentent à la presse dans une courette étroite de l'école de la gendarmerie nationale de la capitale.
Dans la cohue et sous les caméras, ils sont les seuls à rester silencieux, serrés les uns contre les autres, parfois sous perfusion. "Nos forces ont réussi à capturer tous ces éléments de la Légion islamique, à la solde du Soudan", affirme le ministre tchadien de l'Intérieur, Ahmat Mahamat Bashir.
"Voilà les preuves. Sur cette table, vous avez des cartes de ces mercenaires qui appartiennent à la Légion islamique, à Al-Qaïda", poursuit le ministre en désignant quelques documents d'identité imprimés parfois en arabe, parfois en français, posés sur une table bancale.
Puis il ajoute : "Ce sont des prisonniers de guerre, pas des touristes, et ils seront jugés comme tels". Au total, les prisonniers de l'Alliance rebelle détenus par les autorités tchadiennes sont 135 dans la gendarmerie. La majorité sont soudanais, affirme le ministre. N'Djamena accuse Khartoum d'être derrière la rébellion.
Selon lui, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est venu leur rendre visite dans la matinée.

On se demande si l'armée nationale tchadienne (ANT) a-d'autres prisonniers. "On les récupère au fur et à mesure, ils (les rebelles) sont tous en débandade, certains sont rentrés au Soudan, d'autres se sont évanouis dans la nature", poursuit le ministre de l'Intérieur.
L'Armée natinale “chasse”, selon l'expdu Tchad, et se sont scindés en deux groupes, selon des sources militaires. Dans N'Djamena, l'armée poursuit les fouilles maison par maison. Bien que le couvre-feu soit porté à minuit, pratiquement personne ne circule dans la ville à la nuit tombée.
Les habitants disent qu'il y a encore des pillages, que les soldats "arrachent les affaires, les motocyclettes".

Certains journalistes veulent interroger des détenus en présence de leurs gardiens. Le feu vert est donné.
Un très jeune prisonnier se lève, hésitant, et bredouille quelques mots en arabe devant une caméra. Le ministre l'interrompt aussitôt brutalement : "Tais-toi, tu racontes ta vie, assieds-toi!".
Puis les autorités décident subitement d'interrompre la présentation des prisonniers.Le show est terminé.
-----------------------------------------

Etat d'urgence

L'Etat d'urgence devait être instauré à partir de vendredi sur toute l'étendue du territoire du Tchad, a annoncé jeudi soir un décret du président tchadien Idriss Deby Itno.

"Il est institué à compter du 15 février à partir de 00h00 l'état d'urgence sur toute l'étendue du territoire de la République du Tchad", précise le décret.
Cette décision d'exception intervient à la suite de l'attaque des rebelles qui a échoué contre la capitale tchadienne les 2 et 3 février.
Lisez nos e-Papers