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Interview : AbdelIlah Ajil et Hassan Foulane, comédiens

Après plus de 7 ans d'absence, «Masrah Lhay» prépare deux pièces «Dar Sidi Larbi» et «Chouf ou hen».

Interview : AbdelIlah Ajil et Hassan Foulane, comédiens
Le Matin : «Masrah Lhay» se réunit de nouveau et prépare une pièce «Dar Sidi Larbi». Parlez-nous de ce travail.

Hassan Foulane :
C'est une pièce que nous avions déjà présentée en 1990. A l'époque, «Dar Sidi Larbi» a eu un grand succès auprès du public marocain. On a décidé de la reprendre en 2008, mais avec bien entendu des changements au niveau du texte de Mohamed El Youssefi. On a essayé de l'adapter avec les mutations de la société marocaine d'aujourd'hui. Cette pièce, produite par la SNRT, sera présentée le 28 février au Théâtre Mohammed V de Rabat et sera interprétée par Abdelilah Ajil, Nouredine Bikre et moi-même.

Pourquoi les autres membres de «Masrah Lhay» ne participent-ils pas à «Dar Sidi Larbi» ?

Hassan Foulane : Comme vous le savez, notre troupe n'a rien présenté depuis plus de sept ans. Je pense qu'après toutes ces années d'absence, il fallait bien préparer notre retour. C'est pourquoi on a opté pour cette pièce qui sera jouée par les trois fondateurs de la troupe en attendant un prochain travail qui réunira tous ses membres. Dar Sidi Larbi est, en quelque sorte, cette pièce qui va nous réinitier au théâtre.

Justement pourquoi une absence aussi longue ?

Abdelilah Ajil : Depuis sa création, «Masrah Lhay» a connu un grand succès. Ses pièces ont été toujours plébiscitées par le public marocain. Je pense à «Hab watben», «Charreh Melleh»… Après un tel succès, chacun de nous avait besoin de prendre du recul et surtout de penser notre avenir en tant que troupe de théâtre. C'est ainsi que bon nombre d'entre nous se sont frayés leur propre chemin tels Mohamed Khayari et Abdelkhalek Fahid qui ont opté pour le «one-man-show et Jawad Sayeh qui fait du théâtre pour les enfants. Malgré sept ans d'absence, nous étions sûrs que nous allions nous réunir de nouveau et présenter un travail digne de notre public qui nous a toujours soutenus. Notre absence de la scène artistique nationale était donc un arrêt positif et vital pour nous tous. Cela n'a été, en aucun cas, causé par un conflit entre nous.

Outre Dar Sidi Larbi, avez-vous pensé à jouer dans une pièce où on verra «Masrah Lhay» au complet ?

Abdelilah Ajil : Absolument. Je lis en ce moment un texte du grand Bertolt Brecht. On a même choisi le titre de la pièce, à savoir «Chouf ou hen». Le texte a été écrit dans les années 1920, mais croyez-moi, il est toujours d'actualité. Comme d'habitude, on va traiter des sujets qui touchent notre société. Pour «Chouf ou hen», le sujet principal sera le rôle que joue la société civile dans le développement ou le sous-développement d'un pays. Outre les membres de la troupe, plusieurs jeunes acteurs participeront également à cette pièce qui, je l'espère, répondra aux aspirations du public.

Quel est le budget de «Chouf ou hen» ?

Abdelilah Ajil : Il faut d'abord signaler que cette pièce ne bénéficie d'aucune aide. Je pense que le budget doit atteindre au moins 600.000 DH. Vous allez me dire que c'est peu, mais qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse, on n'a pas le choix. En tant que réalisateur, j'aurais aimé que «Chouf ou hen » soit une grande pièce avec au moins 300 acteurs. Mais, c'est vraiment irréalisable.

Et pourquoi c'est irréalisable d'après vous ?

Abdelilah Ajil : Tout simplement, on n'a pas un budget conséquent pour tout ce qui concerne la chose culturelle. Prenez l'exemple de «Masrah Lhay», toutes les pièces que nous avons produites jusqu'à maintenant ont été financées par nos propres deniers.
C'est notre amour pour la scène qui nous a poussés à agir de la sorte. Mais, je suis persuadé qu'il existe des jeunes artistes talentueux et créatifs, mais qui n'arrivent malheureusement pas à se faire connaître auprès du public faute de moyens financiers.
Pour ma part, je pense qu'il est grand temps de s'intéresser davantage à la culture de
notre pays.

On vous voit rarement au cinéma. Pourquoi ?

Hassan Foulane : Je pense que nous avons été tellement occupés par le théâtre que nos réalisateurs n'ont jamais pensé à nous (rires). Mais, je pense qu'on a déjà fait nos preuves à la télévision et au cinéma. Par ailleurs, il y aura des projets de films pour cette année. C'est sûr.
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