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Le sursaut de la FNIH et la relance touristique

En dehors de la formation, inscrite dans le cadre d'un partenariat avec l'OFPPT et qui est mise sur de bons rails, les enjeux du tourisme de manière générale, son état, ses problèmes et ses perspectives restent présents au sein de la Fédération nationale de l'industrie du tourisme.

Le sursaut de la FNIH et la relance touristique
Et l'évolution du secteur ne laisse indifférent aucun de ses responsables.
Aussi, l'analyse que le président de la FNIH, Abderrahim Oumani, opère de l'activité touristique est on ne peut plus objective. Elle a pris une grande part lors de la
dernière réunion du Conseil d'administration.
Si «les arrivées aux postes frontières ont progressé de plus de 15% dans les derniers mois, en revanche, le volume des nuitées enregistrées dans les hôtels classés a accusé une légère baisse de moins de 2% et les villes phares de Marrakech et d'Agadir ont respectivement accusé un recul, la première de moins 5% et la seconde de moins 12%». Le constat est sans complaisance, il est dressé non pour porter atteinte au secteur, mais pour le réveiller de sa torpeur et de ses illusions.

Avec franchise mais aussi beaucoup de pédagogie, le président de la FNIH s'est employé à soutenir qu'en d'autres temps, le secteur était soumis au même mouvement du balancier. On criait à la crise, voire au marasme, on se complaisait à mettre en doute, pourtant on ne versait pas autant dans le pessimisme comme le font de nos jours certains opérateurs. Et de préciser que le marché français accuse une légère baisse de -5%. Bien sûr, tout n'est pas sombre, les progressions étant notées avec l'objectivité qui s'impose, la preuve en est que les professionnels se mobilisent, adossés sur un programme de l'ONMT dont le président de la FNIH a décliné les grandes lignes.
Les Assises du tourisme de l'année 2008, fixées au 7 juin prochain, ont fait l'objet d'un examen, encore faut-il savoir le contenu programmatique, les conditions de leur déroulement, les thématiques retenues et aussi les participants.

Non sans une pointe de regret, le président de la FNIH déplore que rien n'a été encore rendu public alors que «le bouche-à-oreille» fonctionne à merveille. Le secteur du tourisme, d'une manière globale, emploie plusieurs milliers de personnes, génère des dizaines de milliers d'emplois directs et indirects.
Le débat actuel porte certes sur son évolution, ses chiffres et ses performances. Mais il concerne aussi la formation et la situation des employés.
L'actualité étant dominée par le dialogue social sous l'égide du gouvernement, Abderrahim Oumani s'est placé sous le signe du dialogue responsable mais exigeant aussi.
Il rappelle que «du fait du gel des tarifs hôteliers au titre de 2008-2009, toute augmentation de la masse salariale se répercutera négativement sur le secteur hôtelier, multipliera les charges d'exploitation, conséquence de la hausse des prix des produits enregistrés en 2007-2008».

Il a appelé donc à étaler toute hausse du SMIG sur cinq années, sous peine de porter atteinte à «la compétitivité du produit par rapport aux destinations concurrentes». Il a ensuite interpellé la Fédération nationale du tourisme (FNT) afin qu'elle défende efficacement la position de la FNIH.
Le dialogue social n'éclipse pas pour autant la série de questions auxquelles reste confrontée la FNIH et d'une manière générale le secteur du tourisme. Parmi elles, il y a le problème de la réforme de la fiscalité des Collectivités locales, la formation professionnelle qui implique aussi le renforcement du système scolaire, le projet d'étude «Motivation du personnel», les «normes de classement des établissements d'hébergement», la réglementation de l'immobilier locatif à vocation touristique, comme aussi le projet de convention entre la FNIH et la CGEM, marqué par un échange de courrier entre les présidents de l'une et de l'autre.

Abderrahim Oumani a annoncé qu'au niveau de la formation, aujourd'hui au cœur du débat, il convient de renforcer l'implication des membres de la fédération dans ce chantier, la mise en œuvre aussi du Plan d'action formation à l'horizon 2010 de manière à présenter la synthèse des propositions lors des prochaines Assises nationales du tourisme de Tétouan. De même a-t-il attiré l'attention des membres comme des autorités sur l'impact négatif que pourrait avoir une hausse des taux de fiscalité sur l'activité hôtelière.
Et dans ce même cadre, quand bien même chaque question aurait son intérêt particulier, il a souligné que la FNIH s'efforce de convaincre les autorités afin de soustraire la TPT et la TS du champ d'application de la TVA, qui ont par la suite connu une autre orientation.

Quant à la réforme de la fiscalité des Collectivités locales, il a rappelé que les deux chambres l'ont approuvée et adoptée. Un point crucial et d'autant plus actuel qu'il suscite un vif débat au sein de la FNIH, est celui de l'Observatoire du tourisme.
Cette dernière non seulement exprime des réserves quant à la mission de l'Observatoire, mais réitère ses attentes nombreuses et une adéquation réelle entre l'activité du secteur et la mission de celui-ci.
Le président de la FNIH a officiellement demandé le coût d'investissement et la rentabilité des projets hôteliers et le benchmarking avec d'autres destinations méditerranéennes ; une analyse comparative rigoureuse avec les systèmes mis en place en Tunisie, en Egypte et en Turquie ; un benchmarking sur les recettes par chambre et par type d'hébergement eu égard à ces trois pays concurrents ; une étude sur la création d'un Fonds de mise à niveau et rachats d'unités en difficulté ; une étude sur l'utilisation des NTIC dans la commercialisation ; une étude sur la demande intérieure pour l'écotourisme, le tourisme rural et culturel, etc.

C'est quasiment un cahier de doléances que la FNIH impose à un Observatoire qui ne saurait se contenter de livrer des chiffres ou des courbes mais dont la mission devrait élargir son champ à la réflexion et à la prospective.
Le tourisme national et, en son cœur, l'activité hôtelière sont aujourd'hui soumis aux aléas de la conjoncture. Ils évoluent en dents de scie, mais les professionnels se doivent d'être attentifs et vigilants mais non désespérer ou jubiler. Le président de la FNIH, qui a plusieurs casquettes à sa tête, traverse une activité après l'autre et n'entend pas céder au triomphalisme. Il ne verse pas pour autant dans un pessimisme béat. Mais il souligne la nécessité d'une réflexion structurelle et comparative du secteur.
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Des villes phares en baisse

A fin mars dernier, le volume des nuitées enregistrées dans les établissements d'hébergement touristiques classés a connu un léger recul de -4%. Cette baisse de régime constatée au cours des deux derniers mois qui représentent en moyenne moins de 14% du total annuel, ne saurait renseigner totalement sur la tendance de l'année 2008.
Car, toutes les principales destinations touristiques ont enregistré des hausses significatives de leurs nuitées : +8% pour Casablanca, +7% pour Tanger, +17% pour Rabat et + 7% pour Fès. Seule Marrakech a enregistré une perte de -8% et Agadir de -11%.
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