La famille des Sasson, dont le relais a été pris ensuite par les Botbol, s'est mise au service des Alaouites à partir du règne de Hassan 1er. Devenus des familiers de la cour royale durant plus de 120 années, le récit de leur itinéraire constitue un point de repère très important pouvant être placé dans le contexte de l'histoire du Maroc et dans celui de la vie sociale et culturelle de la communauté juive. «Ce n'est pas un livre sur l'histoire du Maroc, mais un ouvrage sur l'histoire des juifs marocains. C'est un récit familial qui a pour arrière- fond l'histoire du Maroc», souligne l'auteur du livre, Albert Sasson, dont la présentation de son écrit, qui s'est déroulée au siège du CCDH, fut une rencontre amicale avec des personnes curieuses de connaître cette période de l'histoire du Maroc (pas la grande histoire) à travers des familles juives ayant côtoyé le milieu royal.
L'appréciation de l'ouvrage a été faite par le célèbre géographe et professeur universitaire, Mohammed Naciri, qui n'a pas manqué d'éloges envers son ami et compagnon de longue date, Albert Sasson. «C'est un récit très attachant et je trouve du plaisir à partager avec vous ce que j'ai éprouvé en lisant une histoire connue uniquement par le cercle fermé de la famille royale.
A travers ce livre, j'ai redécouvert aussi mon ami Albert et ses qualités de clairvoyance et de précision, puis sa capacité de dire des choses délicates d'une manière élégante», précise M. Naciri, qui trouve ce récit très dense, travaillé avec une technique narrative impressionnante.
En effet, sa dominance du langage pédagogique lui a permis de structurer son récit d'une manière originale avec une généalogie très perfectionnée, appuyée de témoignages émouvants, dotés de précisions et d'une logique narrative.
La lecture de ce livre captivant dévoile, ainsi, la saga des Sasson, leur respect de la tradition, leur fidélité envers les patriarches marocains. Ce qui révèle d'une manière très claire la capacité d'intégration de la communauté juive au sein de la société marocaine. «Si Albert n'a pas hérité le métier de ses ancêtres, il reste un grand couturier des liens humains et sociaux», affirme Mohammed Naciri.
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INTERVIEW • Albert Sasson
L'écrivain nous parle de son ouvrage
Le message que vous voulez faire passer à travers ce récit ?
Je voulais mettre l'accent sur des familles juives qui ont eu un itinéraire un peu singulier et qui ont pu être en grande proximité avec les Souverains de ce pays, comme Moulay Hassan 1er, Moulay Abdelaziz, Moulay Hafid, Moulay Youssef, Mohammed V et Hassan II. Ce récit met en évidence cette proximité très intime, dévoilant aussi l'appartenance de ces familles au Maroc. Nous faisons partie intégrale de cette Nation, puisque nous y sommes depuis très longtemps. C'est pour cela que j'ai mis derrière ce récit l'histoire du Maroc en filigrane. Chaque événement familial avait une histoire comme toile de fond, je cite par exemple l'exil de Mohammed V, puis son retour et comment cette communauté réagissait à ces événements ainsi que la famille royale. Je trouve très intéressant de raconter toutes ces choses-là, à un moment où notre pays réfléchit sur son futur, son identité, sur sa diversité amazighe, arabo-musulmane, andalouse, africaine, juive… Toutes ces donnes qui constituent la richesse du Maroc. Donc, ce livre représente un modeste témoignage dans cette direction.
Pourquoi avez-vous attendu si longtemps pour écrire cet ouvrage ?
D'abord, pour écrire une histoire familiale il est nécessaire de faire beaucoup de recherches. Il a fallu de longues rencontres avec mes parents, mes tantes, mes oncles pour écouter les histoires, prendre des notes et ensuite les vérifier. Puis, j'ai attendu que je sois assez avancé dans mon âge et ma carrière pour avoir du recul. Il a fallu du temps pour que cela mûrisse dans ma tête et exhaucer la promesse que j'avais faite à mes parents et mes proches.
Est-ce qu'il vous a été difficile de rassembler tous ces renseignements avec des dates précises ?
Cela ne m'a pas vraiment été difficile parce que ma formation scientifique m'a habitué d'être très minutieux et ne rien mentionner sans que ce soit vérifié à l'avance. J'ai pris beaucoup de précautions pour l'exactitude des dates. J'ai évité tout ce qui aurait pu susciter des polémiques inutiles. J'ai même reçu des félicitations du Souverain. Ce qui m'a fait énormément plaisir, parce qu'il a sûrement retrouvé dans le récit des souvenirs de son père, de son grand-père, de la famille royale et des traditions du palais. Des choses qui n'ont jamais été écrites, mais qui se transmettaient de bouche à oreille.
L'appréciation de l'ouvrage a été faite par le célèbre géographe et professeur universitaire, Mohammed Naciri, qui n'a pas manqué d'éloges envers son ami et compagnon de longue date, Albert Sasson. «C'est un récit très attachant et je trouve du plaisir à partager avec vous ce que j'ai éprouvé en lisant une histoire connue uniquement par le cercle fermé de la famille royale.
A travers ce livre, j'ai redécouvert aussi mon ami Albert et ses qualités de clairvoyance et de précision, puis sa capacité de dire des choses délicates d'une manière élégante», précise M. Naciri, qui trouve ce récit très dense, travaillé avec une technique narrative impressionnante.
En effet, sa dominance du langage pédagogique lui a permis de structurer son récit d'une manière originale avec une généalogie très perfectionnée, appuyée de témoignages émouvants, dotés de précisions et d'une logique narrative.
La lecture de ce livre captivant dévoile, ainsi, la saga des Sasson, leur respect de la tradition, leur fidélité envers les patriarches marocains. Ce qui révèle d'une manière très claire la capacité d'intégration de la communauté juive au sein de la société marocaine. «Si Albert n'a pas hérité le métier de ses ancêtres, il reste un grand couturier des liens humains et sociaux», affirme Mohammed Naciri.
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«Nous faisons partie intégrale de cette Nation»
INTERVIEW • Albert Sasson
L'écrivain nous parle de son ouvrage
Le message que vous voulez faire passer à travers ce récit ?
Je voulais mettre l'accent sur des familles juives qui ont eu un itinéraire un peu singulier et qui ont pu être en grande proximité avec les Souverains de ce pays, comme Moulay Hassan 1er, Moulay Abdelaziz, Moulay Hafid, Moulay Youssef, Mohammed V et Hassan II. Ce récit met en évidence cette proximité très intime, dévoilant aussi l'appartenance de ces familles au Maroc. Nous faisons partie intégrale de cette Nation, puisque nous y sommes depuis très longtemps. C'est pour cela que j'ai mis derrière ce récit l'histoire du Maroc en filigrane. Chaque événement familial avait une histoire comme toile de fond, je cite par exemple l'exil de Mohammed V, puis son retour et comment cette communauté réagissait à ces événements ainsi que la famille royale. Je trouve très intéressant de raconter toutes ces choses-là, à un moment où notre pays réfléchit sur son futur, son identité, sur sa diversité amazighe, arabo-musulmane, andalouse, africaine, juive… Toutes ces donnes qui constituent la richesse du Maroc. Donc, ce livre représente un modeste témoignage dans cette direction.
Pourquoi avez-vous attendu si longtemps pour écrire cet ouvrage ?
D'abord, pour écrire une histoire familiale il est nécessaire de faire beaucoup de recherches. Il a fallu de longues rencontres avec mes parents, mes tantes, mes oncles pour écouter les histoires, prendre des notes et ensuite les vérifier. Puis, j'ai attendu que je sois assez avancé dans mon âge et ma carrière pour avoir du recul. Il a fallu du temps pour que cela mûrisse dans ma tête et exhaucer la promesse que j'avais faite à mes parents et mes proches.
Est-ce qu'il vous a été difficile de rassembler tous ces renseignements avec des dates précises ?
Cela ne m'a pas vraiment été difficile parce que ma formation scientifique m'a habitué d'être très minutieux et ne rien mentionner sans que ce soit vérifié à l'avance. J'ai pris beaucoup de précautions pour l'exactitude des dates. J'ai évité tout ce qui aurait pu susciter des polémiques inutiles. J'ai même reçu des félicitations du Souverain. Ce qui m'a fait énormément plaisir, parce qu'il a sûrement retrouvé dans le récit des souvenirs de son père, de son grand-père, de la famille royale et des traditions du palais. Des choses qui n'ont jamais été écrites, mais qui se transmettaient de bouche à oreille.
