L'inventeur de ce monde, un artiste syrien nommé Sabhan Adam qui expose pour la première fois au Maroc. Un pays que Sabhan considérait comme étranger mais qui est devenu familier. « Je rêvais de venir au Maroc depuis très longtemps. Je suis ravi qu'aujourd'hui je viens dans ce pays qui m'était complètement inconnu», raconte le peintre qui, à 36 ans, a réussi à prouver son talent aux quatre coins du globe. « Je suis satisfait de ce que j'ai pu atteindre jusque-là. Après de longues années et des expériences douloureuses qui ont fait saigner mon âme et ma conscience, je suis arrivé au moment où mes tableaux, une partie de moi, sont accrochées sur les murs des maisons et dans les cimaises des galeries d'art. C'est un grand hommage », nous raconte Sabhan Adam. Il use de son vécu et de son imaginaire pour donner jour à des œuvres uniques habitées par des visages surprenants, un tantinet choquants.
Arrachées au néant, les créatures de Sabhan se moquent du beau jusqu'à la fin des temps. Sur les toiles blanches, ce sont des taches du mental profond qui ont pris forme de corps, de visages et de traits d'homme. Quel est donc ce style ? Sabhan nous répond : « C'est difficile de définir son style, mais je dirais que ce que je peins raconte bizarrement ma vie personnelle. Les figures que je crée se rapprochent de celles que je garde de mon enfance et de ce qui m'entoure sur cette terre. C'est un style assez individuel. » Inspiré de ses souvenirs d'enfance, de sa vie d'adulte et ses rêves, Sabhan laisse des traces d'humanité qui naissent d'une masse inouïe engluée d'un noir d'abîme et de souillure. « Ces traces ont bien du mal à exister et font bien du mal à l'existence. Elles se dilatent et se diluent, ne se plaignent pas, et cela donne des excroissances vitales, des semblances d'être à la terrifiante et implacable présence » explique le critique d'art Christian Noorbergen. L'artiste dévoile avec froideur un côté caché de l'homme. Dès le premier abord, le spectateur est pris par la laideur de ces êtres. Leurs regards cachant une infinie tristesse incitent soudain à une sensibilité d'exister et une compassion humaine.
« Je dévoile dans mes œuvres mon intérieur qui représente en quelque sorte l'existence de chacun, je traduis sur la toile des mots dictés par ma conscience, chose qui reflète la réalité de l'homme nu», nous confie Sabhan Adam. C'est en effet une réalité crue où l'homme est dénudé de tout masque et de toute couche de flatterie ou de courtoisie. L'art de Sabhan Adam est explicite et direct, dit la vérité et raconte l'histoire sans aucune ligne rouge ou limite. Démonstrations métamorphiques d'une altérité cruelle et grimaçante. Proximité fascinante de l'horreur, à portée de regard, et de ses infinies douceurs. Le dedans du corps est noir. L'œil est noir. L'artiste ne cesse de remettre du désordre là où il faut, partout où il y a des faux semblants. Il parcourt les grottes sombres du chaos d'origine, avant que les faibles clartés du jour ne fabriquent trop vite un humain mal fait comme il faut, poli, policé, et trop bien ordonné.
Ses matériaux sont rudes comme le vent du désert. Ses couleurs rares parlent le langage nu de la terre. Son dessin est comme un frisson brutal, un parcours à vif, convulsif, et labyrinthique. Il est absolument seul, mais il crée cependant des visages qui regardent avec obstination le faciès étrange du spectateur. Si son art est poignant et prenant, s'il nous saisit à la gorge, s'il ignore les faiblesses et les fatigues du jour, c'est qu'Adam, sans paix et sans fin, naît de la nuit.Il explore sans cesse l'âme humaine pour n'en sortir que l'origine neutre et pure. « Mon art est innocent, clair et libre de tout cliché ou autres influences culturelles. Comme le soleil, il est présent au quotidien, on le vit sans pouvoir l'expliquer», philosophe Sabhan Adam.
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Arrachées au néant, les créatures de Sabhan se moquent du beau jusqu'à la fin des temps. Sur les toiles blanches, ce sont des taches du mental profond qui ont pris forme de corps, de visages et de traits d'homme. Quel est donc ce style ? Sabhan nous répond : « C'est difficile de définir son style, mais je dirais que ce que je peins raconte bizarrement ma vie personnelle. Les figures que je crée se rapprochent de celles que je garde de mon enfance et de ce qui m'entoure sur cette terre. C'est un style assez individuel. » Inspiré de ses souvenirs d'enfance, de sa vie d'adulte et ses rêves, Sabhan laisse des traces d'humanité qui naissent d'une masse inouïe engluée d'un noir d'abîme et de souillure. « Ces traces ont bien du mal à exister et font bien du mal à l'existence. Elles se dilatent et se diluent, ne se plaignent pas, et cela donne des excroissances vitales, des semblances d'être à la terrifiante et implacable présence » explique le critique d'art Christian Noorbergen. L'artiste dévoile avec froideur un côté caché de l'homme. Dès le premier abord, le spectateur est pris par la laideur de ces êtres. Leurs regards cachant une infinie tristesse incitent soudain à une sensibilité d'exister et une compassion humaine.
« Je dévoile dans mes œuvres mon intérieur qui représente en quelque sorte l'existence de chacun, je traduis sur la toile des mots dictés par ma conscience, chose qui reflète la réalité de l'homme nu», nous confie Sabhan Adam. C'est en effet une réalité crue où l'homme est dénudé de tout masque et de toute couche de flatterie ou de courtoisie. L'art de Sabhan Adam est explicite et direct, dit la vérité et raconte l'histoire sans aucune ligne rouge ou limite. Démonstrations métamorphiques d'une altérité cruelle et grimaçante. Proximité fascinante de l'horreur, à portée de regard, et de ses infinies douceurs. Le dedans du corps est noir. L'œil est noir. L'artiste ne cesse de remettre du désordre là où il faut, partout où il y a des faux semblants. Il parcourt les grottes sombres du chaos d'origine, avant que les faibles clartés du jour ne fabriquent trop vite un humain mal fait comme il faut, poli, policé, et trop bien ordonné.
Ses matériaux sont rudes comme le vent du désert. Ses couleurs rares parlent le langage nu de la terre. Son dessin est comme un frisson brutal, un parcours à vif, convulsif, et labyrinthique. Il est absolument seul, mais il crée cependant des visages qui regardent avec obstination le faciès étrange du spectateur. Si son art est poignant et prenant, s'il nous saisit à la gorge, s'il ignore les faiblesses et les fatigues du jour, c'est qu'Adam, sans paix et sans fin, naît de la nuit.Il explore sans cesse l'âme humaine pour n'en sortir que l'origine neutre et pure. « Mon art est innocent, clair et libre de tout cliché ou autres influences culturelles. Comme le soleil, il est présent au quotidien, on le vit sans pouvoir l'expliquer», philosophe Sabhan Adam.
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