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La science malmenée par des manuels scolaires

L'année 2009 a été décrétée Année mondiale de l'astronomie par l'Unesco et l'Union des astronomes internationale (UAI).

La science malmenée par des manuels scolaires
Dans le cadre de cette manifestation scientifique, le Réseau des astronomes amateurs du Maroc (RAAM), en collaboration avec le Réseau marocain pour la culture scientifique (REMECS), qui œuvrent pour la promotion de la culture scientifique et technique (CST), ont donné le coup d'envoi des festivités de cet événement dans notre pays à la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc en présence de plusieurs représentants: Académie Hassan II des Sciences et Techniques du Maroc, UNESCO, ISISCO et associations nationales travaillant dans le domaine de l'astronomie.

Tout au long de cette année, le RAAM a organisé plus de 120 conférences et soirées publiques. Ces réunions qui, selon les organisateurs, permettent d'expliquer des phénomènes célestes et de démystifier le ciel, leur ont réservé quelques surprises. Des élèves participant à ces rencontres se sont révélés détenteurs de fausses informations scientifiques. «Nous avons constaté que les élèves véhiculent des représentations et des notions erronées de certains manuels scolaires. A titre d'exemple, nous citerons la forme de la terre qui est ronde et légèrement aplatie aux deux pôles, alors que dans certains livres scolaires, le Globe est présenté comme un ballon de rugby, autrement dit, notre planète a une forme ovale», indique Hamid Touma, professeur de physique à l'Université de Rabat et président fondateur du RAAM.

Plusieurs livres sont pointés du doigt. «Nous citons, à titre d'exemple, les manuels qui traitent Annachate Al Ilmi, les activités scientifiques des niveaux CM1, CM2, CE5 et CE6. En guise d'autre exemple, Hamid Touma avance celui des constellations. «Ces groupements d'étoiles qui dessinent toujours dans le ciel le même dessin sur lequel les anciens ont projeté toutes les mythologies anciennes (grecque, arabo musulmane, mayas, incas... Dans ces manuels, on ne traite pas le côté des noms arabo musulmans de ces constellations alors que 95% des étoiles visibles à l'œil nu sont nommés par les Arabes. Chose que nos manuels scolaires ne mettent pas en valeur». Aussi, il faut reconnaître que les livres scolaires sont, d'une façon générale, présentés sans aucun souci pédagogique.

«Il est temps de corriger ces aberrations. Nous sommes à la disposition de la commission ministérielle qui s'occupe des manuels scolaires, afin de contribuer à la clarté des explications présentées dans le domaine de l'astronomie», ajoute M. Touma.
Ces exemples de fausses données scientifiques ne sont pas les seuls, puisque Mohammed Semlali, président du Club Unesco Tanger reconnaît que ce sujet a été soulevé lors de plusieurs de ses réunions.

Pour Malika Ihrachen de l'Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre (AESVT) à Casablanca, la cause de la transmission de fausses informations scientifiques serait l'absence d'un comité de lecteurs scientifiques chargé de valider les manuels scolaires scientifiques.
Mais en attendant que les responsables de l'Education se penchent sur ce problème, des spécialistes de la CST proposent que les livres scolaires initient les élèves à de petites expériences faciles à réaliser en se basant sur du matériel élémentaire (papier cartonné, colle, crayons de couleurs…). C'est dans ce cadre, que ces spécialistes suggèrent d'initier l'élaboration d'un ensemble de kits à prix modérés et conçus dans l'esprit de la CST. Dans ce sens, le RAAM propose d'instaurer des clubs pour la CST à l'instar de l'expérience française «La main à la pâte».

Les sociétés du XXIe siècle sont basées sur l'économie du savoir et de la technologie. L'accélération de l'avancement scientifique et technologique se fait en synergie avec une restructuration systématique de l'économie des pays qui doivent dorénavant s'inscrire dans un processus de mondialisation des échanges et des collaborations. «La capacité de chaque pays, notamment le Maroc, d'améliorer sa position sur la scène internationale, d'accroître la performance de ses entreprises et de préserver et d'améliorer la qualité de vie de sa population dépend en grande partie des efforts qui y sont consacrés à la recherche scientifique et au développement technologique.

Cependant, ces efforts ne seront couronnés de succès que s'ils vont de pair avec la formation d'effectifs scientifiques et techniques compétents et avec le développement d'une culture scientifique et technique au sein de la population. Car sans une telle culture, c'est la finalité même de tous ces efforts de développement qui risque d'être compromise ou, au moins, de rester hors d'atteinte du plus grand nombre, ce qui entraînera un clivage énorme au sein la société», souligne Mme Ihrachen.
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Vulgariser les sciences

Le Réseau des Astronomes Amateurs du Maroc (RAAM), est une association à but non lucratif, créée en juillet 2006. Il est composé de plusieurs clubs et structures associatives travaillant à l'échelle locale ou régionale, dans le domaine de l'astronomie et de l'espace. Ces structures se trouvent dans les villes et villages suivants: Rabat, Casablanca, Benslimane, Settat, Laâyoune, Oujda, Marrakech, Kénitra, Tiflet, Agadir, Khouribga, Béni Mellal, Fquih Ben Saleh, Tanger, Meknès, etc. L'objectif principal du RAAM est de diffuser et de vulgariser l'astronomie et les sciences de l'espace. Dans ce sens, il organise des conférences et des soirées astronomiques pour le grand public et pour les écoles.
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