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Les prix à la pompe risquent d'augmenter

Y aurait-il oui ou non une hausse des prix des carburants et gaz en janvier prochain ? La question est d'autant plus dérangeante qu'une telle mesure risque de porter un coup dur au pouvoir d'achat. En tout cas, le projet de Loi de finances 2010 donne la couleur en proposant une hausse de TVA sur certains produits pétroliers de 7 à 10%.

Les prix à la pompe risquent d'augmenter
Lapsus ou annonce du scénario réellement mis en perspective, l'argentier du pays, Salaheddine Mezouar, a laissé entendre que ces trois points de plus peuvent être compensés par les deux points de baisse de l'IR dont l'application est prévue en début d'année. Du moins, en filigrane, le ministre semble vouloir rassurer que le gouvernement tiendra son engagement concernant l'impôt sur le revenu. Mais il cache mal l'inévitabilité de répercuter cette révision de TVA sur le consommateur.

Quant aux pétroliers, ils préfèrent temporiser estimant que la Caisse de compensation entrerait probablement en ligne pour absorber la hausse.

D'autres restent, par contre, dubitatifs, mais pas moins accrochés à l'espoir de voir le gouvernement aller plus loin et augmenter la cadence d'harmonisation des taux de TVA.

Contacté, Youssef Aherdane, secrétaire général du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM), pense qu'en l'absence d'un taux unique, ce sont toujours les opérateurs qui trinquent.

En attendant que les arriérés soient payés en période de pics des cours mondiaux du pétrole, les professionnels se tournent vers les banques pour continuer d'approvisionner le marché. Ces frais financiers se chiffrent par dizaines de millions de DH, nous confie Aherdane qui estime que la voie du salut est l'application d'un seul taux à l'achat comme à la vente.
Il rappelle à ce titre que les arriérés cumulés en juillet 2008 avaient atteint la bagatelle de 10 milliards de DH. Entre-temps et profitant de l'accalmie des cours, le gouvernement est arrivé tant bien que mal à les apurer.
En amont du secteur, Jamal Ba-Amer, directeur général de Samir, pense que l'on ne peut esquiver une hausse des prix en précisant prudemment qu'il s'agit d'une stratégie de l'Etat que la raffinerie ne peut qualifier en bien ou en mal. Il redoute, néanmoins, une possible contraction des ventes si les prix des carburants augmentent.

La raffinerie a déjà vécu ce scénario tout au long de l'année 2009 suite à la crise mondiale. Durant cette année, la croissance du secteur énergétique a difficilement atteint 4%.
Ba-Amer reste néanmoins placide en annonçant que la raffinerie peut toujours compenser toute baisse de la demande interne par l'export.
Aujourd'hui, si cette proposition de hausse de la TVA de 7 à 10% passe le cap des deux Chambres du Parlement, il va falloir faire un arbitrage difficile : puiser dans la Caisse de compensation au risque de l'affaiblir face aux fluctuations des cours ou répercuter directement sur les bourses au risque d'attiser la tension sociale. Pour Abdellah Alaoui, président de la Fédération de l'énergie, relevant de la CGEM, cette hausse de TVA peut être absorbée par un changement de comportement des consommateurs des produits pétroliers.

Face à une éventuelle hausse des prix à la pompe ou ailleurs, industriels et ménages seront naturellement poussés à rationaliser leurs dépenses à ce niveau.
Alaoui donne pour illustration les résultats d'un benchmarking effectué dans les pays du pourtour méditerranéen selon lesquels les prix du gasoil et du butane au Maroc sont les moins chers. Bien que le responsable penche vers une intervention de la compensation, il estime également judicieux de préparer l'opinion publique à des hausses de prix des carburants au deuxième semestre de l'année 2010.

Pour sa part, Abdelhak Allalat, directeur de la prévision et de la prospective au sein du HCP, il serait simpliste d'isoler cette proposition d'augmenter la TVA d'un certain nombre d'autres indicateurs économiques. En l'absence d'une vision claire de ce que sera le pouvoir d'achat en 2010, il serait prématuré d'évaluer le niveau d'impact d'une telle mesure. Comme Alaoui, Allalat partage l'idée d'une nouvelle culture consumériste en devenir notamment par des moyens de substitution à même de compresser la facture énergétique.

Mais là aussi, un maillon semble manquer, celui de sensibiliser les ménages
aux vertus du consommer intelligent.
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