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Festival international du cinéma de Rabat

Compte tenu des incidents d'ordre organisationnel qu'a connus la précédente édition du Festival international du cinéma de Rabat (FICR), qui s'est déroulée sans directeur artistique, les organisateurs ont fait appel, cette fois-ci, à un connaisseur en la matière qui n'est autre que le délégué du CCM à Casablanca, Mohammed Bakrim.

Festival international du cinéma de Rabat
Fort de son expérience dans le secteur cinématographique, Mohamed Bakrim a préparé un riche projet pour la 16e édition, prévue du 18 au 26 juin 2010. Cet avant-programme a été présenté à la presse nationale afin de lui donner un avant-goût des changements qui se sont opérés et des aspirations futures du festival.
«Cette mission est pour moi un honneur, mais aussi une grande responsabilité que je dois assumer comme il se doit, car notre ambition est de doter la ville de Rabat d'un festival qu'elle mérite vraiment. C'est pour cela que nous avons prévu un programme très diversifié pour que tout le monde y trouve son compte, aussi bien du point de vue instructif que du côté divertissement», souligne le directeur du festival, M.Bakrim, lors de son allocution de présentation. Nous souhaitons, a-t-il ajouté, que ce soit une nouvelle page dans un livre ouvert, accompagnant les changements que vit notre capitale.

Placée sous le signe de «12 films, 12 auteurs», la compétition officielle prévoit déjà dans cet avant-programme une dizaine de pays, dont la France, la Turquie, l'Espagne, le Portugal, l'Egypte, le Mexique, le Liban, les USA et le Maroc dans des films récents des années 2008, 2009 ou 2010. Une rubrique qui privilégie surtout l'appartenance à la partie cinéma avec une attention particulière aux régions où le 7e art bouge le plus. Cette compétition sera départagée par un jury international que les responsables du Festival n'ont pas encore défini. Dans la foulée de son programme, le FICR fêtera d'autres cinémas, notamment celui de l'Egypte, l'habitué par excellence de cette manifestation.

Aux Prix de référence prescrits par les organisateurs, s'ajoutent d'autres prix annexes comme celui de la critique (en collaboration avec la Fédération internationale de la presse cinématographique), puis le Prix des étudiants des écoles de cinéma. Un nouveau souffle qui se joint aux autres distinctions.
Le directeur du Festival donne aussi la possibilité aux films du Maghreb et du Moyen-Orient d'être vus par une grande partie du public à travers une compétition pour le Prix Youssef Chahine du meilleur film arabe.

Des hommages ont être rendus à des célébrités de cinéma comme le réalisateur égyptien Mohammed Khan, les Marocains Hamid Bennani et Souheil Benbarka, les frères Dardenne de Belgique, l'Algérien Ahmed Rachidi et l'actrice Nabila Obeid.
Les 50 ans des films mythiques seront aussi célébrés par le FICR à travers «A bout de souffle» de J.L.Godard, constituant le film phare de la nouvelle vague française et «La Dolce Vitae» Federico Fellini.

Le court métrage marocain, un secteur très animé chez nous, fera partie des séquences du programme avec une sélection récente de films, dont ceux en amazigh en collaboration avec l'Institut royal pour la culture amazighe.
Le côté culturel est aussi présent dans le Festival, à travers des rencontres avec des écrivains marocains qui discuteront de films de leur choix dans un espace que le festival offre à tous ceux qui sont intéressés par des discussions ouvertes et très instructives.

En parallèle de cette programmation riche et diversifiée, le festival prévoit, également, un colloque international sur le thème «Le cinéma d'auteur à l'ère du numérique» et une table ronde sur «Région et industrie du cinéma», en plus d'atelier pour les élèves de lycée sur la formation au scénario et à l'actorat.
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Questions à:Mohamed Bakrim, directeur du FICR.

«Nous allons réguler en mettant plus de points de vue sur le monde»
• Vous avez dit tout à l'heure que le Festival est dans une phase de transition. Est-ce une rupture avec le passé ?

Vous savez, en philosophie, on parle de la rupture épistémologique. C'est-à-dire qu'il n'y a pas une rupture totale ou radicale avec le passé, mais qui part des acquis des précédentes éditions du festival.
Je la vois dans la proximité des grands choix, notamment en ce qui concerne les films, l'ouverture sur un cinéma pointu, le cinéma d'auteur. Mais, nous allons un peu réguler en mettant plus de points de vue sur le monde. Un cinéma qui a des ambitions artistiques, un point de vue sur le monde qui émane d'une géographie, mais pas celle du cinéma dominant. Il y aura, donc, une tendance vers des cinématographies périphériques.

• Ce Festival a connu, ces dernières années, de gros problèmes financiers. Avez-vous une stratégie pour y remédier ?

Ce festival est l'émanation d'une structure qui appartient à la ville. C'est le choix de la capitale qui maintient sa stratégie d'avoir de grandes manifestations artistiques et culturelles. Le festival va continuer. Mais, si la ville a d'autres choix, cela relève des ambitions politiques et stratégiques. Là, nous sommes au service d'un projet de la ville et je pense que le cinéma correspond à cette nouvelle configuration de cette dernière, sur le plan urbanistique et celui de la nouvelle équipe politique qui se trouve à la tête de la ville. Je suis optimiste concernant ce volet.

• S'agissant de votre poste de directeur, l'avez-vous accepté par conviction ?

J'ai toujours fait mes choix par conviction et par amour. J'aime le cinéma et j'ai appris la grande partie de ma cinéphilie à Rabat dans les années 70 où on était dans des cinéclubs. C'est là où j'ai fait mes premières armes. Je suis reconnaissant à la ville de Rabat qui m'a permis de vivre des moments de bonheur. Maintenant, c'est à mon tour de partager cela avec les nouvelles générations et les citoyens marocains, et à eux de transmettre toutes mes connaissances, car la transmission est une vertu pédagogique et le cinéma est un art pédagogique par excellence.
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