Elle s'intitule «Hannibal Barca, la Symphonie». Elle complète, en effet, la première partie d'un diptyque symphonique, commencé il y a trois ans par «Mogador», exécutée ensuite en mai 2008 devant un large public en hommage au Maroc. Elle relate – comme son nom l'illustre – un pan significatif de l'histoire de la Tunisie, terre natale de Jaloul Ayed, morceau de son histoire personnelle qui livre les secrets d'une nostalgie plongée dans le temps et l'espace. Le choix du célèbre général «Hannibal Barca», né à Carthage en 277 av. J.-C. et mort suicidé en 183 av. J.-C. à l'âge de 64 ans inscrit en somme, avec émotion, la référence historique comme un blason majeur de la pièce musicale. Jaloul Ayed fait ainsi chevaucher grâce à la symphonie la mémoire des uns et des autres à travers deux pays du Maghreb qui lui sont, de toute évidence, chers et dans lesquels il partage moitié-moitié son existence. Il fait croiser également les dimensions patrimoniales, historiques et légendaires de la Tunisie et du Maroc. Carthage, capitale emblématique s'il en fut, « mérite bien une symphonie », tout comme sous Henri IV « Paris méritait une messe » ! Elle fut autrefois le destin de toute une communauté méditerranéenne.
Qu'il ait choisi une thématique légendaire signifie en vérité plus qu'une mythologie d'enfance, l'ancrage du musicien dans la mémoire collective. Car le général Hannibal Barca incarnait le bras de fer entre Carthage et Rome, entre les deux rives de la Méditerranée, tout comme aujourd'hui l'Afrique du Nord et l'Europe du Sud sont confrontées dans une mer qui est régulièrement traversée par des immigrés clandestins partis à l'assaut de l'Europe. Hannibal, homme politique aussi, était considéré comme le «père de la stratégie militaire» à une époque où la Grèce et Romme campaient sur leur prestige européen. Il inspira Napoléon et d'autres figures militaires comme le duc de Wellington. La symphonie que lui consacre, vingt-quatre siècles après, Jaloul Ayed ne se limite pas seulement à un hommage, mais constitue une manière de commémoration. Le travail qu'il a accompli, en termes d'écritures, d'arrangement avec Jean-Charles Biondi, le fait que l'Orchestre Philharmonique du Maroc l'interprète sous la direction scrupuleuse de Rachid Regragui, le fait aussi de placer cette manifestation musicale et artistique sous le signe de la célébration du 50e anniversaire de la création de BMCE Bank, lui confère une dimension particulière.
Il sera déployé une vaste et immense épopée et Hannibal constituera l'éternel héros d'une époque et d'une civilisation dans un mouvement à plusieurs séquences, à différents gestes de créativité et de synchronisme.
C'est le résultat d'une longue maturation, la finalité d'une écriture et d'une élaboration qui ont pris beaucoup de temps à Jaloul Ayed pour fixer la forme, déterminer les inclinaisons propres à une symphonie, imprimer la justesse rythmique, pour enfin instaurer une harmonie imparable à ce qui va constituer près d'une heure de musique fédératrice, le « nec-plus-ultra » de la création. C'est peu dire qu'il s'agit d'un voyage ! Un périple cosmique et protéiforme, séquencé en trois grands mouvements qui, chacun à sa manière, correspond à trois temporalités musicales. Elles sont exécutées par un orchestre éprouvé, dont la notoriété viendra s'enrichir par la participation d'une quinzaine de musiciens de l'Orchestre symphonique tunisien, dirigé par Ahmed Achour, et d'une équipe de musiciens triés sur le volet en Europe.
Quand il avait, en 2005, produit et interprété « Mogador », ouvrant ainsi un nouvel espace de création, Jaloul Ayed avait probablement déjà en tête le prolongement anthologique méditerranéen de son œuvre musicale. Le Maroc d'abord, ensuite la Tunisie, deux espaces conjugués à travers l'histoire qui est ici le fil conducteur d'une quête : l'identité. Qui mieux symbolise l'identité historique qu'un lieu, Mogador, qu'un homme de légende, Hannibal ? Enrichissement vertueux d'un répertoire qui compte déjà plusieurs compositions : « Touches de vie », un concerto pour piano et orchestre, interprété par l'Orchestre philharmonique du Maroc en 2004, « Mogador », interprété en 2005 et en 2008, au Maroc et en Tunisie. Jaloul Ayed, compositeur impénitent, a produit plusieurs récitals de piano, avec notamment un concert célébré au Centre de musique arabe et méditerranéen de Tunis. La musique, deuxième, ou mieux encore, première de ses passions après la finance et la banque, est à présent son chemin intime. Il entend en partager à la fois le bonheur et l'éclectisme. Il en fait l'instrument d'un apaisement devenu impératif dans un monde convulsif et tenté par le repli et le protectionnisme.
Qu'il ait choisi une thématique légendaire signifie en vérité plus qu'une mythologie d'enfance, l'ancrage du musicien dans la mémoire collective. Car le général Hannibal Barca incarnait le bras de fer entre Carthage et Rome, entre les deux rives de la Méditerranée, tout comme aujourd'hui l'Afrique du Nord et l'Europe du Sud sont confrontées dans une mer qui est régulièrement traversée par des immigrés clandestins partis à l'assaut de l'Europe. Hannibal, homme politique aussi, était considéré comme le «père de la stratégie militaire» à une époque où la Grèce et Romme campaient sur leur prestige européen. Il inspira Napoléon et d'autres figures militaires comme le duc de Wellington. La symphonie que lui consacre, vingt-quatre siècles après, Jaloul Ayed ne se limite pas seulement à un hommage, mais constitue une manière de commémoration. Le travail qu'il a accompli, en termes d'écritures, d'arrangement avec Jean-Charles Biondi, le fait que l'Orchestre Philharmonique du Maroc l'interprète sous la direction scrupuleuse de Rachid Regragui, le fait aussi de placer cette manifestation musicale et artistique sous le signe de la célébration du 50e anniversaire de la création de BMCE Bank, lui confère une dimension particulière.
Il sera déployé une vaste et immense épopée et Hannibal constituera l'éternel héros d'une époque et d'une civilisation dans un mouvement à plusieurs séquences, à différents gestes de créativité et de synchronisme.
C'est le résultat d'une longue maturation, la finalité d'une écriture et d'une élaboration qui ont pris beaucoup de temps à Jaloul Ayed pour fixer la forme, déterminer les inclinaisons propres à une symphonie, imprimer la justesse rythmique, pour enfin instaurer une harmonie imparable à ce qui va constituer près d'une heure de musique fédératrice, le « nec-plus-ultra » de la création. C'est peu dire qu'il s'agit d'un voyage ! Un périple cosmique et protéiforme, séquencé en trois grands mouvements qui, chacun à sa manière, correspond à trois temporalités musicales. Elles sont exécutées par un orchestre éprouvé, dont la notoriété viendra s'enrichir par la participation d'une quinzaine de musiciens de l'Orchestre symphonique tunisien, dirigé par Ahmed Achour, et d'une équipe de musiciens triés sur le volet en Europe.
Quand il avait, en 2005, produit et interprété « Mogador », ouvrant ainsi un nouvel espace de création, Jaloul Ayed avait probablement déjà en tête le prolongement anthologique méditerranéen de son œuvre musicale. Le Maroc d'abord, ensuite la Tunisie, deux espaces conjugués à travers l'histoire qui est ici le fil conducteur d'une quête : l'identité. Qui mieux symbolise l'identité historique qu'un lieu, Mogador, qu'un homme de légende, Hannibal ? Enrichissement vertueux d'un répertoire qui compte déjà plusieurs compositions : « Touches de vie », un concerto pour piano et orchestre, interprété par l'Orchestre philharmonique du Maroc en 2004, « Mogador », interprété en 2005 et en 2008, au Maroc et en Tunisie. Jaloul Ayed, compositeur impénitent, a produit plusieurs récitals de piano, avec notamment un concert célébré au Centre de musique arabe et méditerranéen de Tunis. La musique, deuxième, ou mieux encore, première de ses passions après la finance et la banque, est à présent son chemin intime. Il entend en partager à la fois le bonheur et l'éclectisme. Il en fait l'instrument d'un apaisement devenu impératif dans un monde convulsif et tenté par le repli et le protectionnisme.
