Le commerce chinois, présence et résolution

Mais depuis deux ou trois ans à Casablanca les commerces, propriétés de ressortissants chinois, commencent à fleurir partoute. Ainsi à Derb Omar, un nouvel espace commercial vient de voir le jour. Situé sur le Bd Rahal Meskini à Derb Omar, ce complexe regroupe une dizaine de magasins proposant des objets raffinés de décorations, des tableaux de différentes tailles, des fleurettes en abondance, attirantes par leurs couleurs suscitant l'intérêt des curieux futurs clients. En somme, l'ambiance est bruyante et le mouvement des ouvriers est ininterrompu. En cette fin de journée, ces hommes, sueur au front, s'occupent de la décharge des camions soigneusement car la matière est bien fragile. Tant attendu par Cheng, jeune Chinois de 31 ans, grossiste de tableaux, de portraits photos, de miroirs décorés, le navire vient d'arriver à Casa-port, Cheng, soulagé, dit : « en réalité, nous avons de plus en plus des commandes de tableaux reproduits, de miroirs garnis, particulièrement du nord du Maroc. Toute cette marchandise là est déjà prise, j'ai à la distribuer à trois commerces installés entre Kenitra et Tanger », parlant dans un arabe dialectal, difficilement prononcé, Cheng, originaire de la province de Fujian, affirme qu'il était parmi les premiers à encourager l'exportation des tableaux artistiques.

« Le marché de tableaux est prospère, les gens commencent à trouver nécessaire de meubler leurs intérieurs par une touche artistique », ce même point de vue est partagé par Samira, jeune employée et mère de famille, elle vient chercher un tableau qui pourra aller avec son nouveau salon. Pour elle « même si les tableaux sont des reproductions, leur valeur demeure intacte. En réalité, malgré les plaintes des marchands, la production chinoise a permis de populariser et de vulgariser le marché de la décoration intérieure. Leur avantage, c'est qu'ils sont vendus à des prix convenables ». C'est ce dernier détail qui gène certains marchands à Derb Omar. La concurrence des Chinois se fonde sur les prix bas. « Ils se contentent d'une marge bénéficiaire très réduite sur chaque article. C'est ce qui leur permet de battre tous leurs concurrents », déclare Said, un grossiste de jeux pour les enfants, « secteur qui a connu la concurrence chinoise depuis longtemps », et d'ajouter que de toute évidence la persévérance demeure la première qualité des chinois. Rappelons que la croissance de la Chine est essentiellement due aux exportations. Cependant, s'installer au cœur de Derb Omar, premier marché de gros au Maroc, ce nouveau complexe de produits artistiques et antiquités, s'avère être un nouveau maillon dans la chaîne d'invasion chinoise.
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Assistantes

Pour communiquer avec leurs clients, les Chinois embauchent des Marocains. Particulièrement, des assistantes jeunes filles. Présentables, souriantes, elles parlent ou l'anglais ou le français, parfois les deux à la fois. Ces assistantes semblent être plus que de simples intermédiaires entre le commerçant chinois et ses clients, elles arrivent à se faire un peu d'argent en négociant le prix proposé par le commerçant et celui que les clients sont prêts à payer. De telle sorte que les 50 DH quotidiens de base, sont majorés pour ces assistantes de 100 à 300 DH par jour.