Menu
Search
Mardi 23 Décembre 2025
S'abonner
close
Mardi 23 Décembre 2025
Menu
Search

Le «cycle de la méfiance» à l'égard des musulmans doit s'achever

«Le cycle de méfiance et de discorde doit s'achever», a lancé à l'université du Caire le Président américain, Barack Obama, dans un discours tant attendu par le monde arabo-musulman. Citant le Coran, M. Obama a affirmé vouloir exprimer totalement sa vérité sur tous les sujets qui font débat ou ont provoqué un divorce entre les Etats-Unis, comme leader de l'Occident, et le monde arabe et musulman.

Le «cycle de la méfiance» à l'égard des musulmans doit s'achever
«Je suis venu chercher un nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans à travers le monde, un départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel, un départ fondé sur cette vérité que l'Amérique et l'Islam ne s'excluent pas», a-t-il dit. «Tant que nos relations seront définies par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine plutôt que la paix, à ceux qui font la promotion du conflit plutôt que de la coopération», a-t-il déclaré. Barack Obama a mentionné que 7 millions d'Américains sont musulmans, et que leur niveau d'éducation et leurs revenus sont plus élevés que ceux de la moyenne des Américains. Il a fait valoir que quelque 1200 mosquées ont été érigées aux États-Unis, et que chaque État du pays en a au moins une sur son territoire.

Le président Obama a également indiqué que les valeurs des États-Unis et du monde musulman peuvent coexister, puisqu'ils partagent les principes de justice, de progrès, de tolérance et de dignité de l'être humain. Le Président américain n'a pas manqué l'occasion pour revenir sur les liens historiques entre les États-Unis et le monde musulman. Sur ce chapitre, justement, Barack Obama a tenu à relever que le Maroc était le premier pays à avoir reconnu l'indépendance des Etats-Unis. Dans ce sens, il a rappelé qu'un traité d'amitié avait été signé à ce titre entre les deux pays en 1796. Pour l'histoire, il est à noter qu'un an après l'investiture du Président George Washington, le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah avait émis une décision royale le 20 décembre 1777 qui octroie aux navires battant pavillon américain le droit d'entrer librement dans tous les ports marocains.

Cette décision du Sultan a été une reconnaissance de la souveraineté et de l'indépendance des USA. En 1942, alors que les USA s'étaient engagés dans la Seconde Guerre mondiale, feu SM Mohammed V a assuré le Président Roosevelt du soutien et de l'amitié du Maroc aux USA. Sur ce socle de l'ancrage historique, et au cours des dernières années, les relations maroco-américaines, notamment en termes de coopération et de coordination, ont été sous le signe de la consolidation et du raffermissement. Et ce, que ce soit sur le plan politique ou au niveau économique et des échanges. En effet, outre le fait que le Royaume figure parmi les alliés majeurs des USA en dehors des pays membres de l'OTAN, Rabat et Washington ont élevé la cadence au niveau économique. Et l'une des étapes les plus importantes n'a été autre que la signature, en 2005, d'un accord de libre-échange entre les deux pays. Une signature qui en dit long sur l'importance qu'accordent les Etats-Unis aux liens historiques l'unissant à Rabat, qui du coup se trouve propulser pour une inscription dans l'avenir. D'ailleurs, dans ce même élan de consolidation, le Millenium Challenge Corporation (MCC) a donné le coup d'envoi au Maroc de l'un de ses principaux programmes de développement dans le monde.

Aujourd'hui, le Maroc et les Etats-Unis sont fermement engagés à soutenir des sociétés musulmanes tolérantes, ouvertes et plus prospères. En janvier dernier, lors du Sommet extraordinaire arabe de Doha et du Sommet arabe économique de Koweït, S.M. le Roi Mohammed VI avait, en effet, alerté la communauté arabe sur la nécessité d'un sursaut salutaire pour se départir des surenchères oiseuses, bannir la discorde et les rancœurs. «Nous devons être francs avec nous-mêmes et reconnaître que le problème réside dans le corps arabe lui-même et que, partant, la solution est à trouver, d'abord, chez les Arabes eux-mêmes» par delà «la réalité objective et douloureuse des graves agressions externes», avait notamment lancé le Souverain à l'adresse du Monde arabe. Ces positions de principe procèdent autant du souci de jeter les bases d'une paix juste et durable garantissant les droits arabes et en particulier le droit du peuple palestinien à établir son Etat Indépendant avec Al Qods comme capitale, que de l'impératif de favoriser des politiques concertées pour traiter de l'ensemble des problématiques arabes, aux plans économique, social ou sécuritaire, et ce aux antipodes des dissensions et polémiques stériles qui, par intermittence, empoisonnent le climat inter-arabe. Des dissensions que S.M. le Roi Mohammed VI avait déploré, en son temps, regrettant cette situation qui avait atteint «un stade de dégradation sans précédent» sur fond de surenchères quant à la position à adopter alors que l'agression de la machine de guerre israélienne battait son plein contre les populations désarmées de Gaza. Ce positionnement du Royaume s'inscrit dans la droite ligne de la politique étrangère qu'il a fait sienne depuis l'indépendance, en se tenant aux côtés des justes causes du monde arabe.
Lisez nos e-Papers