Alain Deniel, responsable du génie climatique au projet Mazagan, entre El Jadida et Azemmour, et Michel Amengual, journaliste français, installé à El Jadida, qui passe son temps à arpenter les Doukkala à la recherche de trésors touristiques hors des sentiers battus, avaient au préalable, au cours de nombreuses visites préparatoires, balisé des circuits à travers des champs à la rencontre de ces curieuses constructions. Le terrain se prêtait à ce genre de promenade en groupe : pas de routes goudronnées ni de circulation automobile; juste des sentiers ruraux entre les champs de blé et de maïs, des paysans qui moissonnaient et des troupeaux de moutons qui broutaient. Une cinquantaine de personnes, venues de Casablanca et des alentours, tous enseignants, universitaires, cadres d'entreprises, hommes d'affaires, marocains ou étrangers, accompagnés pour la plupart de leurs enfants, étaient du voyage, tous curieux de découvrir ces «Tazotas», qu'on peut retrouver sous d'autres appellations (capitelles, casettes, bories…) dans d'autres pays, notamment méditerranéens: sud de la France, de l'Italie, en Grèce, mais aussi en Tunisie, en Algérie, aux îles Baléares…
Mais qu'est-ce qu'un ''Tazota''? Aussi loin qu'on remonte dans le temps, l'homme a toujours eu le besoin de se protéger, lui et sa famille, mais aussi ses troupeaux et ses récoltes. Et le moyen le plus efficace pour ce faire, plus sûr que les branchages qui peuvent céder et tomber ou pourrir, c'est la pierre, le matériau idéal. Et la pierre n'est pas ce qui manque… Suivant le génie de chacun, les pierres ont donc été assemblées dans un jeu de construction qui, sans ciment ni mortier, ni charpente, tient debout, en protégeant les gens contre la chaleur du soleil et le froid de l'hiver. Suivant les régions, les bâtisseurs ont donné au ''Tazoda'' des formes particulières. Dans les Doukkala, elle a la forme d'une pyramide, généralement à deux gradins et au toit arrondi. Quand est-elle donc apparue ? Pourquoi n'y en a-t-il que dans cette région des Doukkala et du Maroc? Les paysans, depuis des générations, datent les ''Tzodas'' de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. D'autres avancent que les ''Tazotas'' dateraient de l'époque phénicienne. Mais, affirment-ils, il y avait auparavant des « Toufris », des abris aménagés sous terre, creusés dans la roche calcaire, à plusieurs mètres de profondeur, où les hommes pouvaient protéger leurs bétails ou leurs récoltes. «Depuis près d'un an, nous dit Michel Amengual, je sillonne au moins une à deux fois par semaine les différents sentiers de la région, à la découverte de ces ''Tazotas''.
J'en ai dénombré près de 400 dans le seul territoire de la commune d'Ouled Rahmoune, dans un rayon de cinq à six kilomètres autour de la zaouïa de Sidi Abdallah Attibari. Je les ai presque toutes photographiées sous tous les angles pour en préparer un ouvrage, j'en connais les propriétaires, leur histoire, les anecdotes… Un trésor fabuleux se cache ici...y compris les vestiges d'une vieille ligne de chemin de fer qui, pendant un temps du Protectorat, reliait Mazagan à Marrakech. Il y a tout un travail à faire pour le mettre en évidence et continuer les investigations historiques». Les randonneurs s'en donnent à cœur joie. Pourtant, dans leurs randonnées à travers le Maroc, ils ont vu des endroits merveilleux, des sites insolites, des casbahs grandioses…Mais là, ces constructions toutes simples, impressionnent par leur robustesse et par l'élégance de leurs silhouettes ! A vous couper le souffle ! Alain Deniel est ravi d'avoir pu offrir à ses amis du ''caf'' cet extraordinaire périple, à trois quarts d'heure de Casablanca, au milieu de gens qui les ont accueillis à bras ouverts… « C'est sûr, affirme-t-il, nous reviendrons car nous n'avons fait qu'un petit circuit d'une quinzaine de kilomètres et il nous reste encore tant de choses à découvrir… et nous devons remercier avant tout l'association Al Hannaa qui nous a accompagnés pendant chacune de nos visites exploratoires… Nous avons été sensibles à sa volonté farouche de vouloir défendre ce patrimoine…».
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Mais qu'est-ce qu'un ''Tazota''? Aussi loin qu'on remonte dans le temps, l'homme a toujours eu le besoin de se protéger, lui et sa famille, mais aussi ses troupeaux et ses récoltes. Et le moyen le plus efficace pour ce faire, plus sûr que les branchages qui peuvent céder et tomber ou pourrir, c'est la pierre, le matériau idéal. Et la pierre n'est pas ce qui manque… Suivant le génie de chacun, les pierres ont donc été assemblées dans un jeu de construction qui, sans ciment ni mortier, ni charpente, tient debout, en protégeant les gens contre la chaleur du soleil et le froid de l'hiver. Suivant les régions, les bâtisseurs ont donné au ''Tazoda'' des formes particulières. Dans les Doukkala, elle a la forme d'une pyramide, généralement à deux gradins et au toit arrondi. Quand est-elle donc apparue ? Pourquoi n'y en a-t-il que dans cette région des Doukkala et du Maroc? Les paysans, depuis des générations, datent les ''Tzodas'' de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. D'autres avancent que les ''Tazotas'' dateraient de l'époque phénicienne. Mais, affirment-ils, il y avait auparavant des « Toufris », des abris aménagés sous terre, creusés dans la roche calcaire, à plusieurs mètres de profondeur, où les hommes pouvaient protéger leurs bétails ou leurs récoltes. «Depuis près d'un an, nous dit Michel Amengual, je sillonne au moins une à deux fois par semaine les différents sentiers de la région, à la découverte de ces ''Tazotas''.
J'en ai dénombré près de 400 dans le seul territoire de la commune d'Ouled Rahmoune, dans un rayon de cinq à six kilomètres autour de la zaouïa de Sidi Abdallah Attibari. Je les ai presque toutes photographiées sous tous les angles pour en préparer un ouvrage, j'en connais les propriétaires, leur histoire, les anecdotes… Un trésor fabuleux se cache ici...y compris les vestiges d'une vieille ligne de chemin de fer qui, pendant un temps du Protectorat, reliait Mazagan à Marrakech. Il y a tout un travail à faire pour le mettre en évidence et continuer les investigations historiques». Les randonneurs s'en donnent à cœur joie. Pourtant, dans leurs randonnées à travers le Maroc, ils ont vu des endroits merveilleux, des sites insolites, des casbahs grandioses…Mais là, ces constructions toutes simples, impressionnent par leur robustesse et par l'élégance de leurs silhouettes ! A vous couper le souffle ! Alain Deniel est ravi d'avoir pu offrir à ses amis du ''caf'' cet extraordinaire périple, à trois quarts d'heure de Casablanca, au milieu de gens qui les ont accueillis à bras ouverts… « C'est sûr, affirme-t-il, nous reviendrons car nous n'avons fait qu'un petit circuit d'une quinzaine de kilomètres et il nous reste encore tant de choses à découvrir… et nous devons remercier avant tout l'association Al Hannaa qui nous a accompagnés pendant chacune de nos visites exploratoires… Nous avons été sensibles à sa volonté farouche de vouloir défendre ce patrimoine…».
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