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On discute de tout: du déroulement des cours, des devoirs demandés par le professeur et même des petites querelles entre camarades de classe… mais on omet souvent de parler de la récréation qui est pourtant un moment crucial dans la journée, peut-être même le moment le plus mémorable pour un élève.
En effet, la cour de la récréation est associée dans l'esprit des petits et de leurs parents à un endroit de jeu et de défoulement espaçant les cours fastidieux d'études. Mais, en effet, son rôle est plus déterminant que cela. Plus qu'un simple espace de divertissement, la récré est une véritable école de la vie.
C'est au milieu de cette cour de quelques centaines de mètres que les enfants se réunissent en groupes pour s'adonner à des jeux collectifs, ou simplement pour causer et sucer des bonbons. Grâce à la récré, l'enfant s'initie véritablement à l'art du jeu et apprend à employer ses talents intellectuels et ses dons physiques pour remporter la victoire, chose dont il aura toujours besoin pour réussir sa carrière future et sa vie privée.
C'est aussi dans cet espace qu'il fait ses premiers vrais pas sur le chemin de la socialisation, apprend à se mêler aux autres (bien qu'ils soient intrinsèquement différents de lui) et à intégrer la petite société de son école. Bref, la récréation représente un microcosme de la vie d'adulte, avec son organisation, ses règlements, ses ententes et ses litiges.
Comme dans la vie, pour que l'enfant puisse s'imposer au sein d'un groupe, il doit développer un savoir-faire et un savoir-vivre lui permettant de s'accommoder avec les personnes de son entourage, lesquelles ne lui partagent pas nécessairement les mêmes tempéraments, idées et loisirs. Cette faculté de coexistence, valeur capitale de la vie, est cultivée davantage au sein des bandes qui se forment d'habitude dans la cour de récré. Il s'agit, en effet, d'un phénomène à double tranchant. S'agissant de l'aspect positif, la répartition en groupes ancre un florilège de valeurs cardinales dans les esprits des petits, telles que le sens d'organisation, l'esprit de solidarité, la distribution des tâches et des responsabilités…
En plus, chaque groupe s'apparente à une petite société où chacun assume un rôle bien défini: ainsi on trouve le leader, l'assistant, le conseiller, l'exécutant… et chaque enfant s'investit, selon ses compétences, dans le rôle qui lui convient. Quand ils grandissent, il ne serait pas étonnant de trouver que chacun d'entre eux occupe la place qui lui incombait jadis dans ses jeux d'enfance.
Cependant, ce phénomène de banditisme dans la cour de récréation n'est pas exempt de risques. Les "clans" sont constitués sur la base de plusieurs considérations, notamment le sexe, l'âge, les affinités, l'intelligence, la force physique… Du coup, ces "critères de sélection" peuvent favoriser la discrimination entre les joueurs et saper les valeurs de la tolérance, du vivre-ensemble et du respect de l'autre qui sont les principaux enseignements de la récréation.
A la maison, il faut mettre le petit en garde contre ces risques. Il doit comprendre que, même s'il a rejoint une nouvelle bande, il n'est pas tenu à s'y enfermer ou bien à se faire des ennemis des bandes adverses, l'objectif étant bien de se divertir et de tisser de nouvelles amitiés, et non pas l'inverse.
Enfin, rappelons-nous le bien, l'essentiel serait de trouver toujours le temps de causer avec son chérubin de la récréation: quelles étaient ses activités, avait-il fait la connaissance d'autres amis, avait-il eu des malentendus avec quelqu'un, comment s'est-il comporté dès lors… Ne l'oublions pas, la cour de la récréation est un espace aussi instructif que la classe.
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Explication
La récréation a plusieurs fonctions. D'abord, c'est l'occasion pour l'enfant de se reposer. La capacité de concentration d'un enfant ne dépasse pas les 30 minutes, d'où la nécessité de marquer des pauses de 10 minutes à la tête de chaque heure. C'est aussi pendant la récréation que l'apprentissage du jeu social s'effectue, qu'on fait des alliances, qu'on construit des groupes… Et, ce qui est plus important, c'est le moment où l'on redevient enfant, ne serait ce que durant un certain laps de temps, avant de chausser de nouveau les bottes de l'écolier. Ceci dit, très peu d'importance est accordée à la récréation, que ce soit de la part des parents ou des institutions scolaires. C'est très désolant.
Pendant la récréation, les enfants ont tendance à s'organiser en «bandes». Ce phénomène est-il salubre ?
On est toujours amené à un moment ou à un autre de notre vie à s'organiser en groupes. Pour un enfant, ce système d'alliances est très bénéfique puisque c'est au sein du groupe que l'apprentissage des codes sociaux se fait concrètement. Bien entendu, la répartition en groupes repose sur les différences: par exemple, les garçons seraient tentés de jouer au football pendant la récré, tandis que les filles préféreraient manier leurs marionnettes. Le phénomène des groupes donne aussi lieu à des dominants et des dominés. Les premiers ont tendance à occuper le centre de la cour, alors que les derniers se concentrent dans la périphérie. Somme toute, je ne vois rien d'insalubre dans cette pratique.
Comment faire pour instaurer l'ordre dans la cour de récréation ?
Dans nos écoles, même si on contrôle les enfants pendant la récré, on le fait souvent avec des méthodes archaïques. En effet, l'idée c'est d'être présent, d'intervenir quand il y a besoin sans casser le jeu et sans gronder ou punir l'un ou l'autre pour la moindre faute de conduite.
Il faut opter pour un minimum de contrôle qui donne, d'une part, aux enfants la liberté de s'adonner à leurs jeux, et permet, d'autre part, au surveillant d'intervenir au bon moment quand il y a des dérapages. Dans la plupart des cas, la seule présence de l'adulte suffit à installer l'ordre dans la cour de récréation.
En effet, la cour de la récréation est associée dans l'esprit des petits et de leurs parents à un endroit de jeu et de défoulement espaçant les cours fastidieux d'études. Mais, en effet, son rôle est plus déterminant que cela. Plus qu'un simple espace de divertissement, la récré est une véritable école de la vie.
C'est au milieu de cette cour de quelques centaines de mètres que les enfants se réunissent en groupes pour s'adonner à des jeux collectifs, ou simplement pour causer et sucer des bonbons. Grâce à la récré, l'enfant s'initie véritablement à l'art du jeu et apprend à employer ses talents intellectuels et ses dons physiques pour remporter la victoire, chose dont il aura toujours besoin pour réussir sa carrière future et sa vie privée.
C'est aussi dans cet espace qu'il fait ses premiers vrais pas sur le chemin de la socialisation, apprend à se mêler aux autres (bien qu'ils soient intrinsèquement différents de lui) et à intégrer la petite société de son école. Bref, la récréation représente un microcosme de la vie d'adulte, avec son organisation, ses règlements, ses ententes et ses litiges.
Comme dans la vie, pour que l'enfant puisse s'imposer au sein d'un groupe, il doit développer un savoir-faire et un savoir-vivre lui permettant de s'accommoder avec les personnes de son entourage, lesquelles ne lui partagent pas nécessairement les mêmes tempéraments, idées et loisirs. Cette faculté de coexistence, valeur capitale de la vie, est cultivée davantage au sein des bandes qui se forment d'habitude dans la cour de récré. Il s'agit, en effet, d'un phénomène à double tranchant. S'agissant de l'aspect positif, la répartition en groupes ancre un florilège de valeurs cardinales dans les esprits des petits, telles que le sens d'organisation, l'esprit de solidarité, la distribution des tâches et des responsabilités…
En plus, chaque groupe s'apparente à une petite société où chacun assume un rôle bien défini: ainsi on trouve le leader, l'assistant, le conseiller, l'exécutant… et chaque enfant s'investit, selon ses compétences, dans le rôle qui lui convient. Quand ils grandissent, il ne serait pas étonnant de trouver que chacun d'entre eux occupe la place qui lui incombait jadis dans ses jeux d'enfance.
Cependant, ce phénomène de banditisme dans la cour de récréation n'est pas exempt de risques. Les "clans" sont constitués sur la base de plusieurs considérations, notamment le sexe, l'âge, les affinités, l'intelligence, la force physique… Du coup, ces "critères de sélection" peuvent favoriser la discrimination entre les joueurs et saper les valeurs de la tolérance, du vivre-ensemble et du respect de l'autre qui sont les principaux enseignements de la récréation.
A la maison, il faut mettre le petit en garde contre ces risques. Il doit comprendre que, même s'il a rejoint une nouvelle bande, il n'est pas tenu à s'y enfermer ou bien à se faire des ennemis des bandes adverses, l'objectif étant bien de se divertir et de tisser de nouvelles amitiés, et non pas l'inverse.
Enfin, rappelons-nous le bien, l'essentiel serait de trouver toujours le temps de causer avec son chérubin de la récréation: quelles étaient ses activités, avait-il fait la connaissance d'autres amis, avait-il eu des malentendus avec quelqu'un, comment s'est-il comporté dès lors… Ne l'oublions pas, la cour de la récréation est un espace aussi instructif que la classe.
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Installer l'ordre
La cour de récréation est un lieu de divertissement et d'apprentissage. Mais faute d'un contrôle approprié, elle peut se transformer en une jungle où prime la loi du plus fort. Déluge de cris et d'insultes, bagarres entre gamins, blessures et différents accidents: ce n'est là qu'un échantillon de ce qu'est devenue la récré dans bon nombre de nos écoles, à cause notamment du manque, voire l'absence du contrôle. Il va sans dire que les «petits diables», livrés à eux-mêmes, n'hésiteront pas à abuser de leur liberté et à semer les troubles dans la cour. Il revient donc au personnel de l'école de faire régner l'ordre en surveillant les jeux des gamins. Mais surveiller ne veut pas dire étouffer: il vaut mieux que la personne qui assure le contrôle se tienne à l'écart, dans un endroit qui lui donne une vue générale sur toute la cour, de manière à ce qu'elle puisse garder l'œil sur tout le monde et intervenir à point nommé.Explication
«Il faut opter pour un minimum de contrôle»
A quoi sert la récréation ?La récréation a plusieurs fonctions. D'abord, c'est l'occasion pour l'enfant de se reposer. La capacité de concentration d'un enfant ne dépasse pas les 30 minutes, d'où la nécessité de marquer des pauses de 10 minutes à la tête de chaque heure. C'est aussi pendant la récréation que l'apprentissage du jeu social s'effectue, qu'on fait des alliances, qu'on construit des groupes… Et, ce qui est plus important, c'est le moment où l'on redevient enfant, ne serait ce que durant un certain laps de temps, avant de chausser de nouveau les bottes de l'écolier. Ceci dit, très peu d'importance est accordée à la récréation, que ce soit de la part des parents ou des institutions scolaires. C'est très désolant.
Pendant la récréation, les enfants ont tendance à s'organiser en «bandes». Ce phénomène est-il salubre ?
On est toujours amené à un moment ou à un autre de notre vie à s'organiser en groupes. Pour un enfant, ce système d'alliances est très bénéfique puisque c'est au sein du groupe que l'apprentissage des codes sociaux se fait concrètement. Bien entendu, la répartition en groupes repose sur les différences: par exemple, les garçons seraient tentés de jouer au football pendant la récré, tandis que les filles préféreraient manier leurs marionnettes. Le phénomène des groupes donne aussi lieu à des dominants et des dominés. Les premiers ont tendance à occuper le centre de la cour, alors que les derniers se concentrent dans la périphérie. Somme toute, je ne vois rien d'insalubre dans cette pratique.
Comment faire pour instaurer l'ordre dans la cour de récréation ?
Dans nos écoles, même si on contrôle les enfants pendant la récré, on le fait souvent avec des méthodes archaïques. En effet, l'idée c'est d'être présent, d'intervenir quand il y a besoin sans casser le jeu et sans gronder ou punir l'un ou l'autre pour la moindre faute de conduite.
Il faut opter pour un minimum de contrôle qui donne, d'une part, aux enfants la liberté de s'adonner à leurs jeux, et permet, d'autre part, au surveillant d'intervenir au bon moment quand il y a des dérapages. Dans la plupart des cas, la seule présence de l'adulte suffit à installer l'ordre dans la cour de récréation.
