Ensuite, avoir une «armée» d'enfants n'est pas une chose pratique pour des parents plongés tout le temps dans leurs préoccupations quotidiennes. Pour ces raisons et autres, l'enfant unique est devenu l'« option » la plus judicieuse. Sans doute, l'enfant unique peut tirer plusieurs avantages de sa situation un peu particulière : il est le point de mire de ses parents, il bénéficie de leur amour exclusif et n'a ni frère ni sœur qui pourraient le lui partager. Etant, en tout et pour tout, trois dans la maison (papa, maman et enfant), les biens de la famille sont départis de manière avantageuse entre ces trois personnes, ce qui fait que les parents et par ricochet l'enfant, peuvent mener une vie décente et bien commode. C'est dire que, contrairement à ses pairs vivant dans des familles nombreuses, l'enfant unique est «choyé» et n'a pas souvent de soucis matériels. Le revers de la médaille, c'est que, à force de voir ses moindres désirs et caprices exaucés, le chérubin prend le pli et se révolte lorsqu'on lui refuse quelque chose.
Non seulement cet état de fait peut influer sur sa vie à l'intérieur du foyer familial, mais il peut également nuire à ses relations avec son entourage (enfants des voisins, camarades de la classe, enseignants…). C'est que l'enfant s'attend toujours à un traitement privilégié de la part de ces personnes, à l'instar de celui que lui réservent ses parents à la maison. Il a du mal à accepter qu'on le traite sur le même pied d'égalité que les autres. Au lieu d'avoir gain de cause, il devient la risée de ses camarades qui le taxent d' «enfant gâté» ou encore d'«enfant à papa et maman».
Une dépendance excessive vis-à-vis des parents peut tout aussi se faire constater chez l'enfant unique. Son monde à lui est formé de ces deux personnes avec lesquelles il vit la plupart du temps et auxquelles il dépend pour tous ses besoins. Ce qui fait que, quand il aura à sortir plus tard de son coquillage familial et à se débrouiller seul dans la vie loin de ses parents, il se trouvera dépaysé, pusillanime et fragile. En outre, la relation avec les parents, aussi affectueuse et câline qu'elle pourrait être, ne peut aucunement compenser le vide laissé par l'absence des frères et des sœurs. Ces derniers sont indispensables à l'épanouissement de la personnalité de l'enfant. Age oblige, ils sont plus proches de lui que ses parents : ils partagent avec lui ses centres d'intérêt, ses petites réflexions et ils sont des partenaires de jeux exemplaires. Pour toutes ces raisons réunies, les couples qui projettent de n'avoir qu'un seul enfant doivent être en mesure d'assumer leur choix. L'éducation d'un enfant unique nécessite beaucoup de tact et de sagesse de la part des parents. Il est évident qu'un couple qui n'a qu'un seul bout de choux l'entourera de soins et de prévenances, focalisera toute son attention sur lui et essayera de lui éviter les périls, mais il faut tenir garde à ne pas «étouffer» l'enfant.
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"L'éducation de l'enfant unique peut être une tâche difficile pour les parents"
De nos jours, de plus en plus de familles optent pour l'enfant unique pour des considérations matérielles, sociales… Est-ce qu'il est salutaire, d'après vous, d'avoir un seul enfant ?
La situation de l'enfant unique répond chez l'enfant à un désir inconscient, celui d'avoir ses parents à lui tout seul. Or, le principe même de l'éducation est de préparer l'enfant au partage dans la société dans laquelle il sera amené à vivre une fois adulte. Ce processus d'intégration au sein du groupe commence généralement au sein de la famille avec tout ce que la dynamique familiale entre frères et sœurs peut apporter comme modèle d'interactions. Les relations fraternelles sont l'occasion pour l'enfant d'expérimenter ce qui régit les liens sociaux, à savoir la rivalité, la recherche de place, les notions de propriété de soi et de l'autre…. Ceci dit, il est toujours possible pour un enfant unique de vivre toutes ses expériences dans d'autres lieux avec d'autres personnes à condition que les parents ne comptent pas le rendre «isolé».
Est-il vrai qu'un enfant unique est souvent gâté, immature et peu sociable ?
Il est fréquent que l'enfant unique bénéficie de certains privilèges parce qu'il est le seul objet d'intérêt pour ses parents. Ceci répond le plus souvent aux craintes des parents et à leur angoisse quand l'enfant est unique. Cette attitude de privilégier l'enfant unique, de le surprotéger peut être délétère pour lui dans le sens où cela le prive de l'occasion d'expérimenter ses propres compétences tout en sachant qu'il est en sécurité.
L'éducation d'un enfant unique, exige-t-elle plus de suivi et d'efforts de la part des parents ?
L'éducation de l'enfant unique peut être une tâche difficile pour les parents dans le sens où cela exigeait d'eux plus d'efforts pour pallier à certains impératifs dans la vie réelle de l'enfant, mais aussi afin de parvenir à lui donner une éducation qui soit la plus proche possible du modèle «ordinaire» dans lequel il voit évoluer les autres chérubins de son âge.
Parfois, il s'avère nécessaire d'aider ces parents avec une prise de distance dans la relation.
Et ce afin d'éviter que l'enfant ne soit l'otage de toutes leurs projections fantasmatiques, ce qui peut être une lourde responsabilité à porter pour l'enfant et générer l'angoisse chez celui-ci.
Non seulement cet état de fait peut influer sur sa vie à l'intérieur du foyer familial, mais il peut également nuire à ses relations avec son entourage (enfants des voisins, camarades de la classe, enseignants…). C'est que l'enfant s'attend toujours à un traitement privilégié de la part de ces personnes, à l'instar de celui que lui réservent ses parents à la maison. Il a du mal à accepter qu'on le traite sur le même pied d'égalité que les autres. Au lieu d'avoir gain de cause, il devient la risée de ses camarades qui le taxent d' «enfant gâté» ou encore d'«enfant à papa et maman».
Une dépendance excessive vis-à-vis des parents peut tout aussi se faire constater chez l'enfant unique. Son monde à lui est formé de ces deux personnes avec lesquelles il vit la plupart du temps et auxquelles il dépend pour tous ses besoins. Ce qui fait que, quand il aura à sortir plus tard de son coquillage familial et à se débrouiller seul dans la vie loin de ses parents, il se trouvera dépaysé, pusillanime et fragile. En outre, la relation avec les parents, aussi affectueuse et câline qu'elle pourrait être, ne peut aucunement compenser le vide laissé par l'absence des frères et des sœurs. Ces derniers sont indispensables à l'épanouissement de la personnalité de l'enfant. Age oblige, ils sont plus proches de lui que ses parents : ils partagent avec lui ses centres d'intérêt, ses petites réflexions et ils sont des partenaires de jeux exemplaires. Pour toutes ces raisons réunies, les couples qui projettent de n'avoir qu'un seul enfant doivent être en mesure d'assumer leur choix. L'éducation d'un enfant unique nécessite beaucoup de tact et de sagesse de la part des parents. Il est évident qu'un couple qui n'a qu'un seul bout de choux l'entourera de soins et de prévenances, focalisera toute son attention sur lui et essayera de lui éviter les périls, mais il faut tenir garde à ne pas «étouffer» l'enfant.
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L'adolescent unique
A l'âge de l'adolescence, les problèmes de l'enfant unique culminent. Cette phase tumultueuse de la vie connaît une émergence de l'ego de l'adolescent et un penchant sans précédent de sa part pour l'indépendance de maman et papa et l'ouverture sur le monde extérieur. Plus que les autres, l'enfant unique est tiraillé entre le désir ardent d'autonomie (seul moyen pour lui de s'imposer et de faire valoir sa personnalité) et le sentiment doucereux de protection et de puissance qu'il ressent sous le toit paternel. Bon nombre de parents ne se rendent compte des défaillances dans la personnalité de leur enfant unique qu'une fois celui-ci devient adolescent et ses difficultés font surface. Or, il faut apprendre à l'enfant dès son tendre âge à assumer des responsabilités (par exemple le laisser lui-même mener la procédure d'inscription à l'école, l'envoyer s'approvisionner chez l'épicier…)Explication
Docteur Hjiej Houda • pédopsychiatre"L'éducation de l'enfant unique peut être une tâche difficile pour les parents"
De nos jours, de plus en plus de familles optent pour l'enfant unique pour des considérations matérielles, sociales… Est-ce qu'il est salutaire, d'après vous, d'avoir un seul enfant ?
La situation de l'enfant unique répond chez l'enfant à un désir inconscient, celui d'avoir ses parents à lui tout seul. Or, le principe même de l'éducation est de préparer l'enfant au partage dans la société dans laquelle il sera amené à vivre une fois adulte. Ce processus d'intégration au sein du groupe commence généralement au sein de la famille avec tout ce que la dynamique familiale entre frères et sœurs peut apporter comme modèle d'interactions. Les relations fraternelles sont l'occasion pour l'enfant d'expérimenter ce qui régit les liens sociaux, à savoir la rivalité, la recherche de place, les notions de propriété de soi et de l'autre…. Ceci dit, il est toujours possible pour un enfant unique de vivre toutes ses expériences dans d'autres lieux avec d'autres personnes à condition que les parents ne comptent pas le rendre «isolé».
Est-il vrai qu'un enfant unique est souvent gâté, immature et peu sociable ?
Il est fréquent que l'enfant unique bénéficie de certains privilèges parce qu'il est le seul objet d'intérêt pour ses parents. Ceci répond le plus souvent aux craintes des parents et à leur angoisse quand l'enfant est unique. Cette attitude de privilégier l'enfant unique, de le surprotéger peut être délétère pour lui dans le sens où cela le prive de l'occasion d'expérimenter ses propres compétences tout en sachant qu'il est en sécurité.
L'éducation d'un enfant unique, exige-t-elle plus de suivi et d'efforts de la part des parents ?
L'éducation de l'enfant unique peut être une tâche difficile pour les parents dans le sens où cela exigeait d'eux plus d'efforts pour pallier à certains impératifs dans la vie réelle de l'enfant, mais aussi afin de parvenir à lui donner une éducation qui soit la plus proche possible du modèle «ordinaire» dans lequel il voit évoluer les autres chérubins de son âge.
Parfois, il s'avère nécessaire d'aider ces parents avec une prise de distance dans la relation.
Et ce afin d'éviter que l'enfant ne soit l'otage de toutes leurs projections fantasmatiques, ce qui peut être une lourde responsabilité à porter pour l'enfant et générer l'angoisse chez celui-ci.
