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Le Festival de Guelmim souffle sa troisième bougie

Et de trois ! La ville de Guelmim ou la porte du désert a accueilli à bras ouverts ceux qui ont fait le déplacement pour son festival. Quant aux habitants de la ville, ils étaient ravis de la voir se transformer en un lieu de pèlerinage annuel.

Le Festival de Guelmim souffle sa troisième bougie
" Depuis lundi, la ville a connu un mouvement inhabituel, et une grande affluence de toute la région Guelmim Essmara. Ce festival permet à Guelmim de renaître", Souligne Rachid d'un ton enthousiaste. Et de poursuivre "nous sommes très contents d'accueillir tout ce beau monde, touristes locaux et étrangers, artistes, sportifs, journalistes. C'est le reflet du fait que Guelmim n'est pas une ville aussi enclavée que l'on puisse croire." Par ailleurs, c'est aujourd'hui la clôture du festival de la semaine du dromadaire après cinq jours de voyage artistique et d'échange culturelle. Baptisée sous le thème de "Richesse du patrimoine et enjeux du développement", la troisième édition a tenu ses promesses. Dans sa présentation, le directeur de cette grande manifestaion explique que le festival a emprunté la tendance des éditions précédentes pour afficher la dimension multiculturelle de Guelmim qui combine le confluent d'"Amazighité et culture arabe et sahraouie". "Au menu, une programmation dense et riche en matière culturelle, artistique, sportif et sociale", précise le vice président de l'Association du Festival de Guelmim pour le développement et la communication, et le directeur du Festival Brahim Arjdal.

"Un programme dense pour refléter la diversité sociale et culturelle de la région. Et aussi pour répondre aux attentes des habitants de Guelmim, qui aspirent depuis très longtemps à accueillir des têtes d'affiche et des icônes de la scène musicale nationale et internationale, comme, entres autres, Nawal Al Zoghbi, Iznzaren, Hamid Al Kasri et Cheb Khaled", précise-t-il. Ce dernier a ravi la vedette lors de la soirée de mercredi dernier. Le roi de la chanson Raï a monté sur scène, vêtu d'une "Draâya" et du drapeau marocain. Hadj Brahim Khaled, de son vrai nom, a fait vibré le public une fois le micro en main. Accompagné d'un orchestre composé de musiciens maghrébin et français, Khaled a déchaîné les foules venues très nombreuses à assister à son concert. Des sources sur place parlent de plus de 70.000 spéctateurs qui ont répondu à l'appel du Festival du dromadaire, sachant que le nombre d'habitants de la ville n'avoisine que les 14.000.

Tous les ingrédients étaient réunis pour que ce premier concert de Khaled soit un véritable succès, à savoir une scène digne des grands concerts de Rock ou de Pop, des effets sonores et lumineux et surtout un public venu très nombreux.
Le chanteur de "Bakhta" a interprété à l'occasion une dizaine de morceaux au grand bonheur des funs. Une véritable osmose s'est opérée entre le King du Raï et son public qui connaissait par cœur les paroles de toutes les chansons interprétées lors de ce concert marqué, aussi, par une grande émotion et beaucoup de nostalgie. En intérprétant ses indémodables tubes tels, "Ya Del Marsm", "Bakhta"," Trig Lycée" "Zwite Rwite", "didi" et "Aïcha", Khaled se montre bien comme un maître incontesté de la chanson Raï. Son génie créatif qui réside dans le changement des arrangements musicaux, sa voix de ténor et son sourire sympathique contribuaient à charmer les spectateurs. Par ailleurs, ses nouvelles chansons comme " Liberté " ou encore "Ana El Maghboune", qui figurent dans son dernier opus, ont été également interprétées par le " King " devant ses fans et admirateurs qui avaient commencé à occuper l'esplanade depuis 18h00.

L'originalité des chansons de Cheb Khaled, selon ses propos lors de sa conférence de presse, réside dans sa manière de puiser dans le partimoine musical maghrébin, en l'adoptant aux nouvelles sonorités "world". "Le patrimoine magnrébin est une source intarissable de textes, et de mélodies. Peu importe son genre, Raï de "Gasba" la flute, Chaâbi, Gnawi ou tout autre type de musique, l'essentiel c'est travailler avec amour et faire le bon ménage." Le King du Raï a souligné qu'il a été beaucoup influencé par des Chioukhs comme Abderrahman Al Khaldi, El Houari et les maîtres de la chanson marocaine tels Brahim El Alami avec ses remarquables paroles et compositions de précurseur. Aprés une prestation digne d'un "mâalam", c'est Hamid El Kasri, accompagné du violoniste Amir Ali et de sa troupe, qui a amené le public en transe.

Le mâalam gnawi est arrivé sur scène en blanc, "Gumbri" à la main. Il a enchaîné les tubes en boucle, entre autres, "Hamouda", "Salaban", "El Bacha Hamou" et le superbe tube de "Aïcha El Hamdouchia" et a clôturé en apothéose de mélodie et de décibels. Sa magnifique reprise de Sinia" des incontournables Nass El Ghiwan a ébahi le public qui n'a pas déserté les lieux malgré que l'heure affichait 2h15 du matin. Et pour finir en beauté, Hamid El Kasri a choisi de jouer une version inédite d'un standard connu du patrimoine de la chanson marocaine, l'hymne de la marche verte "Sawt Al Hassan ynadi". Un tube transgénérationnel qui respire le patriotisme.
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Villes enclavées et boom de Festivals

La saison des festivals a commencé depuis des semaines. Chaque festival a sa propre thématique et sa spécificité. Mais l'objectif majeur est celui de créer une ambiance de fêtes et de convivialité dans les différentes villes du Royaume. Un mouvement positif qui prouve l'implication de toutes les composantes du pays et toutes les associations pour donner une bouffée d'oxygène au citoyen. Celui de Guelmim s'inscrit dans le même registre, donner l'occasion au dialogue et œvrer à consolider les traditions et les valeurs. Et parallèlement à la musique, il est à noter que les expositions, la course du dromadaire et le marathon, ont permis à tous les habitants de la ville d'investir l'ensemble de l'espace urbain et non seulement la scène du festival. Les visiteurs ont pu admirer lors des jours de ce festival les oasis de la région. Le manque d'hôtels, auberges, résidences artistique et de centres de loisirs a été parmi les premiers constats. La ville souffre, en fait, d'un déficit de taille. N'empêche, ce genre d'évènement amène non seulement de l'ambiance, mais encore un petitplus en termes d'activité économique.
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