Sur les cimaises d'une galerie peinte toute en noir sont accrochées des photographies qui reflètent des paysages de la vie quotidienne. Portrait de chien, silhouettes sur un quai de gare, métro en mouvement à Paris, instruments dans un atelier de musique, spectateurs d'une halka de Jamaâ El Fna… ce sont autant d'images ordinaires de la vie qu'on voit en toute simplicité. Ici, elles sont différentes car elles sont immortalisées par des gens mal et non- voyants, venus de France mais aussi du Maroc.
C'est un regard ô combien différent et original qui capte toute ce magma de couleurs et de lumières pour le traduire en émotions et en sentiments uniques. Une simple photographie devient alors une véritable œuvre d'art, source de sentiments contradictoires. Et l'exposition intitulée «Point de vue» devient alors des points de vue de personnes sur le handicap d'autres et vice versa. «Voir ou sentir ces œuvres nous transpose dans une vague d'éléments et de sensations, croire même de questionnements. C'est une expérience pas comme les autres, celle de vivre et voir, une exposition d'œuvres réalisées par des non et malvoyants, surtout avec ces techniques développées de son et de toucher», commente Ihssane Boudrig, artiste spécialiste de l'Art vidéo.
Le principe de l'exposition est tout aussi original. En bandant les yeux, le spectateur emprunte un chemin interactif, en s'arrêtant devant chaque photographie, il écoute la description de la photo déjà enregistrée et lit l'intervention du photographe écrite en braille tout en touchant une plaquette en polymère sur laquelle la photo est retranscrite en relief. Le but de ce projet ? Jérôme Bouquillon, son créateur nous répond : « Le but du projet n'est pas de permettre à une personne déficiente visuelle de voir ce qu'elle ne voit pas. Mais de permettre à tous, grâce aux différents supports d'informations connotatifs ou dénotatifs de réaliser le travail du photographe : Le spectateur reproduit dans sa tête une image mentale de la photographie en fonction de son propre point de vue. »
Né d'une simple idée et poussé par la naïveté et la curiosité du créateur, ce projet a déjà été exposé en France et sillonnera le monde tout en intégrant à chaque fois des photographies prises par des mal et non- voyants du pays visité.
«J'essaie tout simplement de montrer la photographie autrement et pousser ainsi les gens à voir les photographies avec une autre façon.» explique Jérôme.
Point de vue, c'est en fait de toucher avec les yeux et de regarder avec les mains.
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Depuis sa huitième édition, le Festival a consacré la projection de films en audio description. Considérée comme une première dans le monde arabe, cette bonne initiative se prolonge cette année.
En effet, les cinéphiles mal et non-voyants ont pu profiter de la projection de cinq films en audio description. L'Organisation Alaouite pour la protection des aveugles a offert, elle, les brochures du programme des films auto décrits en braille. Le plus de cette année ? L'exposition de photographies prises par des non-voyants et malvoyants. Initié par Jérôme Bouquillon, jeune étudiant en sciences politiques, ce projet a séduit le public du FIFM.
Passionné par la photographie, le jeune français cherche le sens d'une image non perceptuelle, en amenant des personnes atteintes de cécité partielle ou complète à réaliser des photographies dans le cadre de «Point de vue, toucher avec ses yeux, regarder avec ses mains.»
C'est un regard ô combien différent et original qui capte toute ce magma de couleurs et de lumières pour le traduire en émotions et en sentiments uniques. Une simple photographie devient alors une véritable œuvre d'art, source de sentiments contradictoires. Et l'exposition intitulée «Point de vue» devient alors des points de vue de personnes sur le handicap d'autres et vice versa. «Voir ou sentir ces œuvres nous transpose dans une vague d'éléments et de sensations, croire même de questionnements. C'est une expérience pas comme les autres, celle de vivre et voir, une exposition d'œuvres réalisées par des non et malvoyants, surtout avec ces techniques développées de son et de toucher», commente Ihssane Boudrig, artiste spécialiste de l'Art vidéo.
Le principe de l'exposition est tout aussi original. En bandant les yeux, le spectateur emprunte un chemin interactif, en s'arrêtant devant chaque photographie, il écoute la description de la photo déjà enregistrée et lit l'intervention du photographe écrite en braille tout en touchant une plaquette en polymère sur laquelle la photo est retranscrite en relief. Le but de ce projet ? Jérôme Bouquillon, son créateur nous répond : « Le but du projet n'est pas de permettre à une personne déficiente visuelle de voir ce qu'elle ne voit pas. Mais de permettre à tous, grâce aux différents supports d'informations connotatifs ou dénotatifs de réaliser le travail du photographe : Le spectateur reproduit dans sa tête une image mentale de la photographie en fonction de son propre point de vue. »
Né d'une simple idée et poussé par la naïveté et la curiosité du créateur, ce projet a déjà été exposé en France et sillonnera le monde tout en intégrant à chaque fois des photographies prises par des mal et non- voyants du pays visité.
«J'essaie tout simplement de montrer la photographie autrement et pousser ainsi les gens à voir les photographies avec une autre façon.» explique Jérôme.
Point de vue, c'est en fait de toucher avec les yeux et de regarder avec les mains.
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Un festival engagé
Depuis un an déjà, le Festival international du film de Marrakech affiche un grand intérêt à son public des mal et non-voyants.Depuis sa huitième édition, le Festival a consacré la projection de films en audio description. Considérée comme une première dans le monde arabe, cette bonne initiative se prolonge cette année.
En effet, les cinéphiles mal et non-voyants ont pu profiter de la projection de cinq films en audio description. L'Organisation Alaouite pour la protection des aveugles a offert, elle, les brochures du programme des films auto décrits en braille. Le plus de cette année ? L'exposition de photographies prises par des non-voyants et malvoyants. Initié par Jérôme Bouquillon, jeune étudiant en sciences politiques, ce projet a séduit le public du FIFM.
Passionné par la photographie, le jeune français cherche le sens d'une image non perceptuelle, en amenant des personnes atteintes de cécité partielle ou complète à réaliser des photographies dans le cadre de «Point de vue, toucher avec ses yeux, regarder avec ses mains.»
