Menu
Search
Lundi 15 Décembre 2025
S'abonner
close
Lundi 15 Décembre 2025
Menu
Search

Le PNUD de plus en plus sensible aux arguments du Maroc

No Image
Visiblement, le Maroc a fini par convaincre le PNUD du bien-fondé et de la pertinence de ses réserves concernant les critères adoptés pour l'évaluation du développement humain dans le monde. En tout cas, l'organisation onusienne se montre de plus en plus réceptive et sensible à son argumentaire. La réunion qu'a eue le Haut commissaire au plan, Ahmed Lahlimi, hier à Rabat, avec Mme Alison Kennedy et Mme Leila Barakat deux expertes du PNUD, permet de l'affirmer.
Selon Mme Kennedy, une des responsables de l'élaboration du rapport annuel du PNUD, il est peut être temps de revoir les critères permettant d'élaborer l'IDH (indice développement humain). «En 2010, cet indice aura 20 ans, il y a de nouveaux indicateurs qu'il faudrait peut être prendre en compte. Peut être, il y a d'autres manières d'évaluer le progrès des pays.

On va réfléchir sur cela » a souligné la responsable onusienne. Elle a ajouté que  le PNUD était en train de mener une réflexion sur le concept de développement humain et que des consultations étaient en cours avec des experts de diverses régions du monde. « On n'a pas encore entamé les discussions avec la région arabe, le Maroc pourrait jouer un rôle dans ces consultations » a-t-elle dit.
Selon Mme Kennedy, le but de ces consultations est de discuter les dimensions de l'IDH et voir s'il faut en rajouter et en supprimer d'autres pour lui permettre de mieux exprimer la réalité des progrès enregistrés. Voilà qui conforte donc la thèse du Maroc. Car, après tout, les propos de Alison Kennedy étayent les arguments du Maroc qui a toujours jugé les critères de l'IDH « dépassés, sélectifs et non représentatifs de la réalité ».

Ahmed Lahlimi a pour sa part tenu à expliquer encore une fois les raisons qui poussent le Maroc à remettre en cause l'IDH. Pour lui, le problème c'est la fiabilité des chiffres fournis par beaucoup de pays. « On n'a jamais contesté les chiffres du PNUD. Nous émettons des réserves non pas sur les statistiques mais sur les sources de ces statistiques » a-t-il dit. Pour Lahlimi, beaucoup de pays ont un système statistique limité, ce qui fait qu'ils recourent à des estimations que le PNUD prend en compte pour élaborer son rapport. « Nous disons que ces statistiques ne sont pas toujours l'expression de la réalité et donc pas toujours fiables » martèle-t-il.

Le Haut commissaire étaye ses propos par des chiffres. Selon lui, seuls 64 pays dans le monde dont 4 pays en Afrique (y compris le Maroc) ont un système statistique qui adhère à la Norme Spéciale de Diffusion des Données du FMI. Et Sur les 118 pays qui ne sont pas au niveau d'être admis par cette norme, 67 sont classés entre 20 et 128ème rang. « Je pense là qu'il y a des choses qui doivent nous interpeller !!» s'est-t-il exclamé.
Le Haut responsable a souligné en outre que, sur 145 pays évalués, la Banque mondiale considère que 108 pays ont des capacités statistiques inférieures à celles du Maroc qui occupe à cet égard le 36ème rang. Mieux encore, en matière de méthodologies statistiques utilisées, le Maroc, après la réforme de l'indice du coût de la vie, réalise un score de 100% contre un score moyen au niveau mondial de 56%.


Lisez nos e-Papers