Menu
Search
Vendredi 26 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 26 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Une dynamique en essoufflement

«La Bourse de Casablanca a réussi à attirer un nombre important d'investisseurs, toutes catégories confondues, qui ont retrouvé confiance dans la bourse.

Une dynamique en essoufflement
Seulement, l'engouement pour les opérations d'introduction en bourse a créé un nombre de mécanismes de souscription malsains de la part de certains souscripteurs avides de gain rapide », c'est ce qui ressort de l'étude élaborée par la Direction des études et des prévisions financières sur les introductions à la Bourse de Casablanca. Ces pratiques ont conduit à des taux dérisoires de satisfaction de la demande des investisseurs, particulièrement les personnes physiques, ce qui risque de les désaffectionner à l'égard de la bourse. A noter, à ce titre, que le taux moyen global de satisfaction de la demande est passé de 4,6% et 4,7% respectivement en 2005 et 2006 avant d'atteindre son plus bas niveau de 0,9% en 2007, pour s'établir à 4,3% en 2008.

Il est à noter que le taux de satisfaction des personnes physiques est relativement plus important que celui des institutionnels et des personnes morales. «Ainsi, les prérogatives du CDVM doivent être renforcées pour pouvoir imposer des règles de souscription ou une charte d'éthique qui s'applique à toute opération d'introduction en bourse », préconise t-on. L'étude a évoqué, également, l'essoufflement de la dynamique des introductions en bourse en 2008 où seulement cinq nouvelles sociétés ont été introduites. Ce revirement de tendance découle du climat d'incertitude qui s'est installé dans le marché après qu'il ait atteint, au 13 mars 2008, des niveaux de valorisation jugés élevés ce qui rendait inévitable, aux yeux des investisseurs, une correction technique du marché.

De ce fait, le marché s'est inscrit dans un trend baissier qui s'est accentué entre septembre et novembre avant de s'atténuer relativement en décembre. « La correction technique subie par la Bourse de Casablanca en 2008 suite à l'effet psychologique de la crise financière internationale pourrait être atténuée par le maintien du rythme des opérations d'introduction en bourse, car elles offrent des opportunités de placement et diluent le risque, le marché étant de moins en moins concentré sur un petit nombre de valeurs », indique t-on.

Au terme de l'année 2008, le nombre de sociétés cotées à la Bourse de Casablanca s'est établi à 77 après 73 en 2007, compte tenu de la radiation d'une seule valeur, dont 47 sont cotées au marché principal, 19 au marché développement et 11 au marché croissance. Ces introductions ont émané de cinq secteurs, dont les ingénieries et biens d'équipement industriels, les sociétés de Portefeuille-Holding, les mines, la distribution et l'immobilier. Toutefois, selon cette même étude, la réglementation mise en place doit être adaptée pour encourager les introductions en bourse, particulièrement celles émanant des PME. « Il faut que le cadre réglementaire soit approprié à ces structures et doté d'une grande souplesse, tout en garantissant la transparence et les informations utiles aux investisseurs. En gros, il s'agit de simplifier l'accès des entreprises au marché financier tout en allégeant les contraintes pesant sur les plus petites opérations de levée de fonds », a-t-on insisté.

Dans ce sillage, le ministère de l'Economie et des Finances a décidé un ensemble d'actions visant à dynamiser le marché boursier, à améliorer sa contribution au financement de l'économie et à renforcer son intégrité et sa transparence. Il s'agit d'abord de l'introduction d'une transformation statuaire de la Bourse de Casablanca visant l'adoption d'une structure de gouvernance plus claire, basée sur une direction générale et un conseil d'administration, et permettant l'ouverture de son capital à de nouveaux actionnaires.

Ensuite, il a été décidé de réviser le cadre légal régissant le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) afin de renforcer son indépendance dans l'exercice de ses prérogatives en matière de contrôle du marché des capitaux. S'y ajoute aussi l'octroi aux entreprises, à titre dérogatoire, de la possibilité d'acquérir leurs propres titres dans le cadre du programme de rachat sans fixation du prix minimum d'achat, et aux entreprises d'assurances la possibilité de détenir jusqu'à 60% d'actions cotées en représentation de leurs provisions techniques, au lieu de 50 % actuellement.

Souscription

La répartition par catégorie de souscripteurs entre 2005 et 2008 révèle que les personnes physiques ont représenté en moyenne 97,5% du total des souscripteurs, dont 97,4% sont des Marocains résidents. Par catégorie socioprofessionnelle des personnes physiques, on constate qu'elle est prédominée par les salariés du secteur privé avec une moyenne de 40,4%, suivis des sans- emploi (16,5%), des étudiants (13,8%), des professions libérales (7,3%), des commerçants (6,7%), des salariés du secteur public (4,8%), des fonctionnaires (4,4%) et des retraités (4,3%).

S'agissant des institutionnels, l'évolution de leur part dans le total des souscriptions s'est inscrite en baisse depuis 2006, passant de 1,8% en 2006 à 0,6% en 2008, et ce, suite à l'afflux important des personnes physiques. Concernant les personnes morales, elles ont constitué en moyenne 1,6% des souscripteurs entre 2005 et 2008, avec une prédominance des personnes morales marocaines à hauteur de 98% du total des personnes morales.

Lisez nos e-Papers