La rencontre avec Muriel Barbery fait partie de ce lot. Et ce n'est pas décevant du tout. On dirait même que son univers vaut la peine qu'on y pénètre, qu'on découvre des personnages que l'on rencontre tous les jours, mais que l'on fait semblant de ne pas voir. Parce que c'est comme ça. Attendez, on vous livre le fond de l'histoire de manière brusque. Mme Renée ( ça sonne français) dîne avec M.Ozu ( ça sonne japonais). Il n'y a pas de mal à cela. Soit. Un plus : Mme Renée est concierge dans un immeuble de standing. M.Ozu, lui, est riche et il se peut qu'il habite dans cet immeuble. Et alors ? Cela peut arriver et des histoires du genre font légion. Il se peut que cela sente déjà le roman à l'eau de rose. Une grande histoire d'amour qui se tisse entre une pauvre concierge et une richissime personne. Du coup, l'on se dira que Muriel aurait dû intituler son roman « Renée et Ozu, au lieu de « L'élégance du hérisson ». Il n'en est rien, parce que ce n'est pas le fond de l'histoire.
Revenons au commencement du roman. Dès l'entame du récit, le narrateur se fait un honneur de nous livrer un décor en deux tons. D'abord, la concierge qui se présente. On apprend ainsi qu'elle s'appelle Renée, a cinquante-quatre ans et est la concierge du 7, rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Le plus qu'elle fait tout pour se conformer à l'image sociale que l'on se fait de la concierge. Le hic est qu'il n'en est rien. Il s'agit d'une femme à part. qui a un penchant prononcé pour les arts, toutes disciplines confondues. Sans vouloir trop s'y aventurer, on dirait qu'au fond c'est une femme qui dispose d'un background culturel clandestin. D'où, le fait qu'elle vit et protège sa clandestinité jusqu'au jour où…
Deuxième entame du récit. Une jeune fille, riche de chez des riches, qui habite 7, rue de Grenelle. Aussi. Sa particularité ? Elle est plus mûre, intellectuellement, pour son âge. Mais, qui a une horreur sainte de la vacuité qui l'entoure. Dès le départ, on s'attend à un malheur, Paloma dit avoir la décision de se suicider à la fin de l'année scolaire, le jour de ses treize ans. Et alors ?
Venons-en aux rencontres. Sur un livre de 400 pages, il faut attendre les 200 dernières pour vivre la rencontre entre Renée et Ozu, grâce au nom du chat Léon de la concierge.
Un nom pas comme les autres, puisque le choix a été porté par hommage à l'auteur de « guerre et paix », Léon Tolstoi. Un détail qui suscite la curiosité d'Ozu qui ira jusqu'à inviter la concierge. Elle, elle tentera tant qu'elle pourra de sortir de sa clandestinité. Pas de chance. Et c'est sa vie qui bascule : pour la découverte de s'habiller, de se coiffer, etc. Ozu persiste et signe. Les rencontres se suivent et ne se ressemblent pas. Sans se le dire en toutes lettres : les liens se raffermissent. Le grand dîner, l'ultime finira « nous pouvons être amis et même tout ce que nous voulons, du richissime japonais à l'endroit de Renée. Séisme.
Et Paloma ? Tapie dans son monde à écrire ses pensées profondes, en attendant le grand jour. L'auteur avance par une sorte de montage en parallèle.
Un chapitre par personnage pour les deux habitants du 7 rue de Grenelle. Une raconte son histoire, l'autre dit ses pensées. Le malheur guette, mais pas là où l'on l'attend. Renée meurt dans un accident en tentant de sauver un « clochard ». La peine s'empare de presque tout le monde. Mais, livre une leçon à Paloma. Celle-ci renonce, in fine, à son projet de la fin de l'année scolaire pour « toujours dans les jamais ».
Tout le doigté de Muriel est cette capacité de nous entraîner dans des histoires sans que l'on sente réellement qu'on change de décor.
Le lieu de convergence, outre le site, est le fin fond de l'être en nous. Celui qui espère, qui rêve, qui se met en colère, qui hésite, et qui aime…le beau.
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Avec cette satire sociale à l'humour tendre, Muriel Barbery conquiert - essentiellement grâce au bouche à oreille - un lectorat de plus en plus grand et s'impose comme un écrivain majeur de la littérature populaire.
Sources : Even.fr
Revenons au commencement du roman. Dès l'entame du récit, le narrateur se fait un honneur de nous livrer un décor en deux tons. D'abord, la concierge qui se présente. On apprend ainsi qu'elle s'appelle Renée, a cinquante-quatre ans et est la concierge du 7, rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Le plus qu'elle fait tout pour se conformer à l'image sociale que l'on se fait de la concierge. Le hic est qu'il n'en est rien. Il s'agit d'une femme à part. qui a un penchant prononcé pour les arts, toutes disciplines confondues. Sans vouloir trop s'y aventurer, on dirait qu'au fond c'est une femme qui dispose d'un background culturel clandestin. D'où, le fait qu'elle vit et protège sa clandestinité jusqu'au jour où…
Deuxième entame du récit. Une jeune fille, riche de chez des riches, qui habite 7, rue de Grenelle. Aussi. Sa particularité ? Elle est plus mûre, intellectuellement, pour son âge. Mais, qui a une horreur sainte de la vacuité qui l'entoure. Dès le départ, on s'attend à un malheur, Paloma dit avoir la décision de se suicider à la fin de l'année scolaire, le jour de ses treize ans. Et alors ?
Venons-en aux rencontres. Sur un livre de 400 pages, il faut attendre les 200 dernières pour vivre la rencontre entre Renée et Ozu, grâce au nom du chat Léon de la concierge.
Un nom pas comme les autres, puisque le choix a été porté par hommage à l'auteur de « guerre et paix », Léon Tolstoi. Un détail qui suscite la curiosité d'Ozu qui ira jusqu'à inviter la concierge. Elle, elle tentera tant qu'elle pourra de sortir de sa clandestinité. Pas de chance. Et c'est sa vie qui bascule : pour la découverte de s'habiller, de se coiffer, etc. Ozu persiste et signe. Les rencontres se suivent et ne se ressemblent pas. Sans se le dire en toutes lettres : les liens se raffermissent. Le grand dîner, l'ultime finira « nous pouvons être amis et même tout ce que nous voulons, du richissime japonais à l'endroit de Renée. Séisme.
Et Paloma ? Tapie dans son monde à écrire ses pensées profondes, en attendant le grand jour. L'auteur avance par une sorte de montage en parallèle.
Un chapitre par personnage pour les deux habitants du 7 rue de Grenelle. Une raconte son histoire, l'autre dit ses pensées. Le malheur guette, mais pas là où l'on l'attend. Renée meurt dans un accident en tentant de sauver un « clochard ». La peine s'empare de presque tout le monde. Mais, livre une leçon à Paloma. Celle-ci renonce, in fine, à son projet de la fin de l'année scolaire pour « toujours dans les jamais ».
Tout le doigté de Muriel est cette capacité de nous entraîner dans des histoires sans que l'on sente réellement qu'on change de décor.
Le lieu de convergence, outre le site, est le fin fond de l'être en nous. Celui qui espère, qui rêve, qui se met en colère, qui hésite, et qui aime…le beau.
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Biographie
Née à Bayeux en 1969 Avec sa prose mordante et ses personnages insolites, Muriel Barbery a fait une entrée fracassante dans le club des auteurs à succès. Agrégée et enseignante de philosophie, elle prend sa plume en 2000 pour écrire son premier roman et publie ‘Une gourmandise', dans lequel un critique gastronomique à l'agonie est en quête d'un goût inconnu. Après le succès aussi fulgurant qu'inattendu de ce premier opus, Muriel Barbery sort en 2006 un second livre, ‘L' Elégance du hérisson'. Elle y raconte les destins croisés d'une concierge férue de culture, d'une petite fille bourgeoise et d'un riche Japonais.Avec cette satire sociale à l'humour tendre, Muriel Barbery conquiert - essentiellement grâce au bouche à oreille - un lectorat de plus en plus grand et s'impose comme un écrivain majeur de la littérature populaire.
Sources : Even.fr
