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Une stratégie pour les personnes âgées

Le vieillissement croissant de la population constitue un enjeu de taille pour le Maroc et appelle à des mesures prospectives urgentes.

Une stratégie pour les personnes âgées
Le ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité a, dans cette perspective, organisé un atelier de concertation, à Rabat, afin de redéfinir les modalités de ce nouveau paysage social et tracer les lignes d'une stratégie nationale pour les personnes âgées (PA), en vue de promouvoir et de préserver les droits de cette catégorie de citoyens.

En référence à l'enquête du Haut commissariat au plan (HCP) de 2008, l'espérance de vie avoisine les 72 ans. D'ici 2050, le nombre des personnes âgées sera quasi identique à celui des populations jeunes. Un constat lourd de conséquences que n'a pas manqué de souligner la ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Nouzha Skalli, en préambule de son allocution. «En raison de l'accélération du processus de transition démographique, le Maroc va être confronté plus tôt que prévu aux effets du vieillissement. Plus exactement, dans une vingtaine d'années, le nombre des personnes âgées de 60 ans et plus va doubler, passant de 2,4 à 5, 8 millions, soit 15% de la population. Convaincus que le vieillissement des personnes est une question multidimensionnelle, multisectorielle et multigénérationnelle, nous avons inscrit ce projet dans le plan stratégique du ministère 2008-2012», a-t-elle ajouté.

Sans doute était-il plus que temps d'opérer ce virage «idéologique» dans une société où les seniors étaient traditionnellement pris en charge par les membres de leurs familles en vertu des principes de solidarité et des préceptes religieux d'entraide et de charité.

Or, ces «opportunités positives», selon les termes de Nouzha Skalli, opèrent de moins en moins en raison des transformations et des mutations profondes de l'édifice familial et social ainsi que des modes de vie et de consommation qui fragilisent et épuisent les solidarités communautaires traditionnelles. Ce projet stratégique nationale en faveur des personnes âgées prévoit donc la mise en place d'actions et de structures d'appui tant sur le plan de l'hébergement que du domicile et de la famille, du soin et de l'accompagnement, du maintien ou de la restauration des liens sociaux et familiaux de ces personnes. Dans le cadre du plan de la conférence mondiale de Madrid sur le vieillissement en 2002, les priorités nationales définies pour répondre au futur ''papy boom marocain'' sont, de façon plus détaillée au nombre de huit.

Au premier chef, la participation des personnes âgées au développement ainsi que la reconnaissance de leur contribution sociale, économique et culturelle, la garantie de l'emploi pour toute personne souhaitant rester active, la lutte contre la marginalisation de ces personnes en milieu rural, l'intégration des migrants et déplacés âgés dans leur nouvelle communauté, l'accès à l'éducation, la formation et la reconversion tout le long de la vie, le renforcement de la solidarité intergénérationnelle, l'atténuation de la pauvreté de ces personnes, l'amélioration de leurs revenus (garantie d'un revenu minimum), le traitement des situations d'urgence qui comprennent l'accès équitable à la nourriture, au logement et aux soins médicaux après toute situation de catastrophe humanitaire et enfin la garantie de leur bien-être. Au préalable de la mise en place de ce dispositif natioanal, un état des lieux a été dressé pour sérier les politiques publiques antérieures menées en matière de prise en charge des personnes âgées afin de s'inspirer des expériences réussies tout en les adaptant.

Une enquête a été également effectuée auprès des populations en situation d'hébergement au sein de structures d'accueil telles que la Société musulmane de bienfaisance et la Maison d'accueil d'Aïn Chock. Tout cela dans le but d'assurer une gestion rationnelle de cette nouvelle stratégie et des moyens à mettre en œuvre avec tous les acteurs concernés (Caisses de protection sociale et de retraites, santé, finances, ministère de l'Intérieur, Haut commissariat au plan, l'INDH, etc).
Dans un souci de pérennité et de réussite du projet, une structure nationale de veille et de concertation sera mise en place sous forme d'un «Conseil supérieur pour les personnes âgées» dans lequel les acteurs de la sphère économique, sociale et un parterre de personnes âgées devraient apporter leur contribution éclairée.

La journée organisée par le ministère a été l'occasion de débattre de ces différentes approches à la lumière de cet état des lieux et de proposer un projet de stratégie ad hoc qui soit selon la ministre «économiquement supportable, financièrement viable et socialement juste. Autrement dit, déployé dans le cadre strict de nos valeurs religieuses et civilisationnelles» qui permettront aux pauvres et aux exclus d'aujourd'hui de ne pas devenir les «vieux pauvres» et les «vieux exclus» de demain.
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Les PA en chiffres...

Les personnes âgées (PA) sont :
> En majorité des femmes (52,2 %);
> En majorité des urbains (52,4 %);
> Seuls 31,1 % des PA participent à la vie active;
> 83 % sont des analphabètes;
> 50 % souffrent au moins d'une maladie chronique;
> 30 % sont incapables d'effectuer des tâches de la vie quotidienne;
> 86,7 % n'ont aucune couverture médicale;
> La prévalence du handicap est de 21,4 % au sein de la population de 60 ans et plus;
> Elle dépasse 31 % chez les plus de 70 ans;
> Quel que soit le milieu de résidence, les personnes âgées vivent toujours en compagnie d'une ou plusieurs personnes de leurs familles, sauf une minorité de 6 %;
> 60,8 % ne se préparent pas à affronter les problèmes de vieillesse;
> 16,1 % disposent d'une retraite;
>Les hommes sont plus couverts que les femmes.
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