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“Mohammed, Sceau des Prophètes”

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(suite)

Ali attaqua Walid et le fendit en deux. Hamza tua également son adversaire Schaïba. Otba, luttant avec Obaïda, le frappa d'un coup de sabre qui lui coupa la cuisse, de sorte que la moelle sortit de l'os. Ali et Hamza accoururent, tuèrent ‘Otba et emportèrent Obaïda dans leur camp. Le Prophète, le voyant dans cet état, lui dit : Sois content, ô Obaïda, tu n'es séparé du paradis que par le dernier souffle de ton âme, tu entreras dans le paradis éternel. Obaïda dit : Si Abou Tâlib vivait encore, il verrait que j'ai réalisé ce qu'il a dit dans son vers: «Nous ne vous l'abandonnerons pas avant que nous et nos enfants soyons tués autour de Mohammed». J'ai plus de mérite que lui. Le Prophète lui dit : Tu as plus de mérite que lui ; car lui n'a fait que le dire, mais toi, tu l'as réalisé par le fait.
Ensuite, le Prophète encouragea les hommes, qui commencèrent le combat, tandis qu'il allait et venait dans le camp, par-devant et par-derrière. Une flèche de l'armée ennemie frappa et tua un affranchi d'Omar, fils d'Al-Khattâb, nommé Mihdja'. Ensuite, Obaïda, fils de Hârith, mourut. Un des Ançâr, nommé Hâritha, fils de Sorâqua, de la tribu de Nadjâr, fut également tué par une flèche de l'armée des infidèles. Le Prophète excitait toujours ses soldats. Un homme d'entre les Ançâr, nommé Omaïr, fils de Hammâm, tenait dans la main quelques dattes, qu'il mangeait sous les yeux du Prophète. Celui-ci, en exhortant les soldats, dit : il ne vous faut, pour obtenir le paradis, que trouver le martyre.

Omaïr, entendant ces paroles, jeta ses dattes, en disant : s'il en est ainsi, j'ai assez d'une datte jusqu'à ce que j'entre dans le paradis. Il tira son sabre, se lança dans les rangs des ennemis, en frappa et en tua plusieurs, et fut tué lui-même. Le Prophète entra avec Abou-Bakr dans la cabane, se prosterna de nouveau, pleura et supplia : il dit : Ô Seigneur, si cette troupe qui est avec moi périt, il n'y aura plus après moi personne qui t'adorera ; tous les croyants abandonneront la vraie religion. Il tenait ses mains levées vers le ciel, en priant. Enfin, Abou-Bakr lui prit les mains et dit : Apôtre de Dieu, ne cherche pas à forcer Dieu par ta prière. Le Prophète répondit : je demande, ô Abou-Bakr, l'accomplissement de sa promesse. Pendant qu'ils parlaient ainsi, Gabriel vint avec mille anges, se présenta au Prophète et lui dit : Sois content ; Dieu m'a envoyé à ton secours avec mille anges.

Puis il lui récita ce verset du Coran : “Le jour où vous demandiez l'assistance de votre Seigneur, il vous exauça. Je vous assisterai, dit-il, de mille anges se suivant les uns les autres”. (Sur VIII, vers. 9). Le Prophète dit: O mon frère Gabriel, mille anges ! Gabriel dit : Trois mille, ô Mohammed. Trois mille ! répéta le Prophète. Oui cinq mille, répliqua Gabriel. Aussitôt le Prophète sortit en courant de la cabane pour porter aux musulmans cette bonne nouvelle. Il cria à haute voix : Dieu a envoyé trois mille anges à votre secours. Ils répétèrent dans leur joie : trois mille ! – Oui, cinq mille, répliqua le Prophète. Ensuite Gabriel récita au Prophète le verset suivant: «Dieu vous a secourus à Badr, car vous étiez faibles …

Alors tu disais aux fidèles : Ne vous suffit-il pas que votre Seigneur vous assiste de trois mille anges? » (Sur. III, vers 119-121). Le Prophète récita le verset aux fidèles. Il vit comment les anges, tenant dans leurs mains des bâtons, se mettaient en ligne avec les musulmans. Dieu leur avait ordonné de se tenir dans les rangs des musulmans ; car moi, leur dit-il, j'ai jeté la crainte dans les cœurs des infidèles, et vous frappez-les sur la tête, sur le cou et sur tout le corps. Il est dit dans le Coran : « Ton Seigneur dit aux anges : je suis avec vous ». (Sur. VII. vers 12). Lorsque les anges se disposèrent à charger l'armée impie, le Prophète ramassa une poignée de poussière et la jeta contre les infidèles, en disant : que vos faces soient confondues ! Dieu commanda au vent de porter cette poussière aux yeux des infidèles, qui en furent aveuglés. Chargés par les anges, qui étaient en avant des fidèles, ils se mirent à fuir. Les anges les poursuivirent, les frappèrent de leurs bâtons et les firent tomber. Chaque coup qu'un ange portait à un infidèle lui brisait tous les os de son corps, depuis la tête jusqu'aux pieds, et lui rompait les veines et les nerfs: l'homme tombait et remuait convulsivement, sans qu'aucune blessure fût visible sur son corps, et sans que son sang coulât.

Quand les fidèles arrivaient, ils attaquaient les hommes ainsi frappés, leur faisaient des blessures et faisaient couler leur sang. Les compagnons du Prophète ont raconté : il y eut des hommes dont la tête fut séparée du corps et la nuque brisée avant que notre épée les eût atteints. Il y en avait d'autres qui, lorsque nous les attaquâmes, étaient étendus par terre, agonisant, mais sans blessure. Leurs corps étaient brisés, mais la vie ne les avait pas encore quittés. Nous reconnûmes que cela n'était pas de notre fait, mais l'œuvre de Dieu. Il est dit, en effet, dans le Coran: «Ce n'est pas vous qui les avez tués, mais Dieu ; ce n'est pas toi qui as jeté la poussière, mais Dieu», etc. (Sur. VII. Vers 17). Vers le soir, les infidèles furent mis en déroute, les musulmans les tuèrent à coups de sabre et firent des prisonniers. Le Prophète, en les envoyant à leur poursuite, dit à ses gens : Parmi ces infidèles, il y a plusieurs membres de la famille de Hâschim, tels que ‘Abbâs, fils d'Abou'l-Mottaib, mon oncle ; Aqîl, fils d'Abou-tâlib, père d'Alî, Aboul-Bakhtari, fils de Hâschim. Si vous rencontrez ceux-là parmi les fuyards, ne les tuez pas. Vous savez qu'ils ont été forcés de marcher avec l'armée. Abbâs est un vieillard, qui ne m'a jamais offensé à La Mecque. Lorsque les Qoraïschites avaient écrit un engagement de cesser toutes les relations avec les Beni-Hâchim, Aboul'l-Bakhtarî fit beaucoup d'efforts, jusqu'à ce qu'il fût parvenu à arracher la feuille de la porte de la Kaâba, où elle était suspendue et à la déchirer.

Donc ne le tuez pas. Quiconque d'entre vous rencontrera Abou-Djahl, qu'il ait soin de ne pas le laisser échapper. Si vous ne le rencontrez pas, recherchez-le parmi les morts ; car Dieu m'a promis qu'il serait tué aujourd'hui. Si vous ne le reconnaissez pas à son visage, qui pourrait être couvert de poussière, vous pourrez le distinguer à une cicatrice qu'il a au pied. Dans notre enfance, nous nous trouvâmes un jour dans la maison d'Abdallah, fils de Djoud'an, l'un des nobles de La Mecque. En quittant la table, après avoir mangé, Abou-Djahl me poussa et voulut me faire tomber ; mais il n'y réussit pas. Ensuite je le bousculai, et son pied ayant frappé le seuil de la maison, il se blessa, et son genou a gardé la trace de cette blessure. Vous le reconnaîtrez à ce signe ; En terminant ses recommandations, il dit : Maintenant, au nom de Dieu, allez et exécutez ce que je vous ai dit. Les musulmans partirent à la poursuite des infidèles qoraïschites. Le Prophète, en les voyant s'éloigner, dit, en brandissant le sabre qu'il tenait à la main : «Certes, cette armée sera mise en fuite, ils tourneront le dos», etc. (Sur. LIV. vers 45).

Abou Hodaïfa, fils d'Otba, l'un des principaux Mohâdjir, qui était très affligé de la mort de son père, de son oncle et de son frère, qui avaient été tués ce jour-là, était présent lorsque le Prophète donna aux fidèles ces instructions relativement à la poursuite. Ayant entendu le Prophète dire à deux ou trois personnes : ne tuez pas mon oncle ‘Abbâs, Abou-hodaïfa dit en murmurant en lui-même : Nous tuons nos pères, nos frères et nos oncles, et lui dit : Ne tuez pas mon oncle.
Par Dieu si je rencontre Abbâs, je lui donne le premier un coup de sabre sur la tête. Ensuite Abou Hodaifa est parti avec les musulmans à la poursuite des infidèles. Le Prophète, qui avait entendu ces paroles, dit à Omar, fils d'Al-Khattâb, présent à cette scène : As-tu entendu, Omar, ce qu'a dit Abou-Hodaïfa ? Omar répliqua : Ô apôtre de Dieu, autorise-moi à le tuer ; il est devenu infidèle et hypocrite. Le Prophète dit : il n'est pas devenu infidèle, ni hypocrite, il parle ainsi dans la douleur qu'il éprouve de la mort de son père, de son frère et de son oncle.

Omar insista et voulait à toute force que le Prophète lui permit de le tuer. Le Prophète, qui auparavant n'avait jamais appelé Omar par son surnom, lui dit : Ô Abou Hafç, ne le tue pas ; car peut-être Dieu lui donnera-t-il le martyre, qui sera une expiation de ses paroles et qui les portera dans le paradis. Quelqu'un avait entendu cette parole du Prophète et l'avait rapportée à Abou-Hodaïfa. Celui-ci se repentit. Il continua sa course, craignant le châtiment de Dieu, et disant: Peut-être serai-je tué et trouverai-je le martyre, pour expier mes paroles criminelles, comme l'a dit le Prophète. Mais Abou-Hodaïfa ne fut pas tué le jour de Badr. Il suivit le Prophète dans toutes les autres batailles et combattit avec ardeur, dans la pensée de trouver la mort et le martyre. Chaque fois, il priait Dieu de lui accorder la grâce du martyre dans le combat, afin d'expier les paroles qu'il avait prononcées. Après la mort du Prophète, lorsque les musulmans combattaient Mousaïlima l'imposteur. Abou Hodaïfa fut tué et trouva le martyre. Après avoir envoyé les musulmans à la poursuite des infidèles, le Prophète entra dans la cabane, pria et rendit grâces à Dieu. Saad, fils de Moads, et ses compagnons se tenaient à l'entrée tous armés, sur leurs chameaux, afin de protéger le Prophète contre toute attaque.

Les croyants, acharnés à la poursuite des infidèles, les tuèrent ou les firent prisonniers. Un homme nommé Kaab, fils d'Amrou, surnommé Abou'l-Laïth, de la tribu de Solaïm, fit prisonnier Abbâs et lui attacha les mains, en lui disant : le Prophète m'a défendu de te tuer. Abbâs fut très heureux. Il avait sur lui vingt dinars. Kaab les lui prit et l'emmena au camp. Moudhadsar, fils de Dsiyâd, client des Ançar, rencontra Abou'l-Bakhtari, fils de Hâschim, avec un de ses amis, nommé Djounâda, fils de Molaïha. Moudjaddsar dit à Abou'l-Bakhtarf : va ô infidèle, auprès du Prophète de Dieu, qui m'a défendu de te tuer. Mais je ne peux pas laisser la vie à ton ami. Abou'l Bakhtari répliqua : ma vie est liée à la sienne ; je ne laisserai pas tuer mon ami. Malgré les efforts des Moudjadsar, Abou'l-Bakhtari lutta avec lui, pour défendre son ami, jusqu'à ce qu'il fût tué par Moudjaddsar, qui vint en rendre compte au Prophète, en lui racontant le fait et en s'excusant. Le Prophète agrée ses excuses.

Abder-Ra'hman , fils d'Aouf, qui avait reçu ce nom du Prophète en se faisant musulman, et qui auparavant s'appelait Abd-Amrou, avait été, avant l'islamisme, lié d'amitié avec Omayya, fil de Khalaf, et était resté son ami même après avoir embrassé la religion musulmane, quoique Omayya fût incrédule. Celui-ci continuait à l'appeler Abd Errahman, serviteur de Dieu. Omayya répondit : je ne connais pas Ra'hman, je ne sais qui il est. Appelle-moi alors Abdellah. Je ne connais pas Abdellah ; je t'appellerai Abdou'l Ilah. J'y consens, répondait Abd Errahman.

Omayya l'appelait donc ainsi. Or, le jour de Badr, Omayya et son fils Ali se trouvaient dans l'armée qoraïschite. Lorsque son armée fut en déroute, Omayya, qui était âgé, ayant perdu son cheval, et ne pouvant pas courir, resta en arrière. Lui et son fils Ali, qui était un jeune homme et qui ne pouvait pas quitter son père, étaient dans le camp, debout, cherchant quelqu'un à qui ils pussent se rendre prisonniers pour échapper à la mort. Abderrahman, fils d'Aouf, qui aimait les armures, était entré dans le camp, avait ramassé deux cuirasses et les emportait sur son dos. Omayya, l'apercevant de loin, le reconnut et lui cria : O Abdou'l-Ilah, vient et fais-nous prisonniers, moi et mon fils, nous valons mieux que ce que tu tiens. Abderrahman jeta les cuirasses, les fit prisonniers et les emmena.

Ils furent rencontrés par Bilal, qui, d'après une version, avait été le voisin d'Omayya, à La Mecque, et qui, chaque jour, avait été frappé et tourmenté par lui. Mais, d'après une version plus exacte, Bilal avait été l'esclave d'Omayya ; comme il avait embrassé l'islamisme, il fut acheté par Abou-Bakr, et donné par lui au Prophète, qui l'affranchit. Omayya lui avait attaché les mains et les pieds, lui avait placé sur le corps un bloc de pierre, avait torturé tous ses membres, en lui ordonnant de renoncer à l'islamisme. Bilal avait répondu : il n'y a qu'un Dieu ! Or, lorsque les infidèles s'enfuirent, Bilal sachant qu'Omayya était parmi eux, ne songea qu'à se rendre maître pour le tuer ou le faire prisonnier. En passant dans le camp, il vit Omayya et son fils conduits comme prisonniers par Abderrahman, Bilal dit : Ô Abderrahman, où mènes-tu ces infidèles que je cherche? Tais-toi, dit Abderrahman, ce sont mes prisonniers. Bilal répliqua : que Dieu ne me sauve pas s'ils échappent de mes mains ! Ce sont des Qoraïschites infidèles, ennemis de Dieu et du Prophète. Les musulmans accoururent avec leurs sabres et tuèrent le fils d'Omayya, Abderrahman, en couvrant Omayya de son corps, lui dit : voilà ton fils qui n'existe plus, ils vont maintenant te tuer également. Je n'y peux rien faire. Dis : il n'y a pas de Dieu si ce n'est Allah, et Mohammed est l'apôtre d'Allah.

Omayya répondit : si je pouvais prononcer ces paroles, je ne serais pas venu à ce combat. Abderrahman dit : alors sauve-toi, car je ne peux pas te protéger. Omayya, ne pouvant courir à cause de son âge, dit : Si je pouvais marcher, je ne me serais pas rendu à toi, moi et mon fils. Ils parlaient encore, lorsque les musulmans se tournèrent vers lui et le tuèrent. Abderrahman dit à Bilal : que Dieu ne te punisse pas, ô Bilal, pour ce que tu as fait. J'ai perdu mes cuirasses, et tu as fait tuer mes prisonniers, de sorte que chacun a obtenu quelque chose, excepté moi. Lorsque le Prophète donna l'ordre de rechercher Abou-Jahl, de ne pas le laisser échapper, de le chercher parmi les morts et de le lui amener mort ou vif, parce que, disait-il, c'était un homme dangereux, l'un des Anssar, nommé Moâd, fils d'Amrou Ben-Al Jmouh, ne songea qu'à chercher Abou-Jahl. Il le rencontra enfin dans le camp des infidèles, monté sur un cheval arabe ; il était avec son fils, Ikrima. Moâd, le frappant de son sabre, lui enleva le bras droit, et Abou-Jahl tomba de son cheval. Ikrima accourut, et, d'un coup de sabre, coupa le bras de Moâd, qui se sauva. Moâd vivait encore, n'ayant qu'un bras, sous le califat d'Othman. D'après une autre version, Abou-Jahl serait tombé de cheval, ayant une jambe coupée.

Ikrima se tenait devant son père, et ne le quittait pas. Un autre homme des Anssar, nommé Moawid, fils d'Afra, vint à y passer, et, voyant Abou-Jahl assis, le sang coulant de sa jambe, il lui asséna sur les épaules un coup de sabre qui pénétra jusqu'à la poitrine. Abou-Jahl tomba dans la poussière.

Ikrima s'approcha, frappa Moawwid et le tua. Voyant que son père était perdu, il s'en alla. Abdallah fils de Massoud, l'un des plus faibles des musulmans, s'était dit : Je m'occuperai des morts ; j'irai voir lesquels d'entre les Qoraïschites ont été tués. En examinant les cadavres, il trouva Abou-Jahl, qui avait encore un souffle de vie. Il le retourna, l'étendit sur le dos et s'assit sur sa poitrine. Abdallah n'avait pas d'autre arme qu'un bâton. Abou-Jahl ouvrit les yeux pour voir qui il était.

Reconnaissant Abdallah qui, avant l'islamisme, avait été un son berger, il lui dit : Ô pâtre des timides moutons, à quelle place t'es-tu assis ! Abdallah répliqua : Que Dieu soit loué de m'avoir accordé cet honneur ! Quel honneur vois-tu en moi ? dit Abou-Jahl. Tu vois qu'on a tué tant de nobles Qoraïschites ; prends-moi avec eux ! Mais à qui est la victoire ? Abdallah répondit : A Dieu, à son prophète et aux croyants. Il lui trancha la tête, la porta au Prophète et la jeta sur la terre devant lui. (à suivre…)
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